Le grand rabbin Chouchena, un passeur de savoir et de sagesse
Issu d’une grande lignée rabbinique, le grand rabbin Emmanuel Chouchena dirigea le séminaire israélite de France après une carrière rabbinique en Algérie, à Lille et en banlieue parisienne. C’était un rabbin qui pratiquait toutes les facettes de son sacerdoce et se trouvait être un modèle pour le rabbinat et pour tous ceux qui l’approchaient.
De la montagne au plateau
Il fut un très grand aumônier de l’École polytechnique, tant sur la montagne Sainte-Geneviève, voisine de l’École rabbinique de la rue Vauquelin, qu’à Palaiseau où il retrouvait le tissu local qu’il avait si bien connu lorsqu’il était le rabbin charismatique de la communauté de Massy-Antony-Palaiseau.
Il laisse un souvenir fort à de nombreuses promotions de l’X qui se souviennent des cours qu’il donnait à l’École polytechnique, leur ouvrant la connaissance de la Thora en la mettant en résonance avec les connaissances scientifiques et techniques.
Au carrefour de multiples mondes
Sa connaissance encyclopédique du Talmud et du Midrash en faisait un passeur de savoir et de sagesse qui donna envie à tant de jeunes d’approfondir l’étude et même à certains d’être rabbin, ou du moins, rabbin comme lui, pétri de culture générale et de savoir biblique, d’amour du prochain. Le grand rabbin Chouchena se trouvait au carrefour de multiples mondes qu’il faisait se rencontrer, se compléter et se découvrir grâce à une finesse d’esprit, un humour incomparable et un sens du contact humain d’une formidable chaleur.
Il savait mettre la Thora en résonance avec les connaissances scientifiques et techniques
Il savait donner aux textes tout leur sens actuel et son judaïsme qui était ouvert et intelligent a toujours fait honneur à la France qui l’a fait chevalier de la Légion d’honneur, et au judaïsme.
Plus personnellement, si je suis aujourd’hui son modeste successeur en tant qu’aumônier de l’École polytechnique, c’est que, comme en toute chose, j’ai suivi sa voix et le chemin qu’il m’indiquait. Cette grande voix du judaïsme français est toujours présente par l’intermédiaire de ses enseignements.
À l’occasion des cérémonies de la fin du deuil, le 4 juin 2009, à Jérusalem, nous organiserons, avec l’aumônerie israélite des armées et le Binet Chalom de l’École, un voyage en Israël pour lui rendre l’hommage qui lui est dû.