1870 1914 1939
Ce livre, en écho au général Pellé (1882) qui avait vu venir la guerre de 14, montre combien l’enchaînement de ces trois guerres a reposé sur les faux pas de quelques individus.
En 1870, inconscience de Napoléon III et d’une partie de son entourage ; puis en 1871, erreur de Bismarck qui crée un contentieux indélébile entre la France et l’Allemagne en décidant d’annexer l’Alsace et la Lorraine.
En août 1914, partie de poker entre grandes puissances qui tourne au drame à la suite d’erreurs d’appréciation imbriquées de certains protagonistes.
En 1936, incapacité des dirigeants des démocraties à tirer parti d’une ultime occasion de provoquer la chute d’Hitler (mais il est vrai qu’ils ne semblaient pas tous être alors conscients de son extrême dangerosité).
L’auteur récuse l’idée de certains historiens selon laquelle le monde économique aurait poussé les gouvernants à se lancer dans ces guerres, alors que les années précédant 1870 et 1914 avaient été prospères, et que celles d’avant 1939 correspondaient à une sortie de crise ; et quiconque a fréquenté des responsables industriels et financiers connaît leur aversion aux situations imprévisibles…
L’auteur imagine également certains futurs qui auraient pu découler de choix et donc d’événements différents : par exemple un Moyen-Orient où la Turquie d’aujourd’hui, si elle avait gardé les frontières de l’Empire ottoman de 1914, serait devenue la principale puissance pétrolière du monde, et dont une province serait le territoire actuel de l’État d’Israël qui, en l’absence de la Shoah, n’aurait vraisemblablement jamais été créé.