475 ans d’innovation !
Vous êtes présents sur le marché depuis 475 ans. Quelles sont les principales évolutions que vous avez connues ?
Depuis notre création sous François 1er, nous avons su nous transformer pour nous adapter aux différentes époques et aux évolutions des marchés. Plus récemment, c’est au travers du projet Cap 2018 que nous entamons une nouvelle transformation. Notre développement pérenne illustre d’ailleurs notre capacité à nous remettre en question et à oser d’autres Business Model. Mais cela s’appuie aussi sur notre capacité à fidéliser nos clients et collaborateurs. Certifiées ISO 9001 et 14001, les Fonderies de Sougland ne se transforment pas seulement, elles innovent. À la fin du XIXe siècle, nous avons inventé la machine à émailler pour répondre à des impératifs industriels ainsi qu’à ceux de santé publique avec des salariés qui n’étaient plus directement exposés au plomb. Avec ce brevet, nous avons obtenu le 1er prix de la présidence du jury à l’Exposition Universelle de 1900. L’ADN des Fonderies de Sougland nous pousse depuis toujours à nous différencier des autres acteurs en misant sur l’innovation, sans compromis sur la sécurité et le bien-être de nos collaborateurs.
Revenons sur le projet Cap 2018 qui est le dernier programme de transformation en date entrepris par les Fonderies de Sougland. De quoi s’agit-il ? Quels sont les objectifs que vous vous êtes fixés ?
C’est un projet sur 5 ans qui a démarré en 2014. Il est né d’une étude approfondie avec un état des lieux de l’entreprise, son organisation, son fonctionnement. Ce projet s’appuie aussi sur des échanges avec des personnes clés de l’entreprise pour recueillir leurs attentes et leurs avis, mais aussi pour mieux appréhender nos points forts et nos axes de progrès, ainsi que la vision actuelle et future que nos responsables ont de l’entreprise. Nous avons également réalisé un benchmark afin d’avoir une visibilité sur le positionnement et l’organisation de nos concurrents. Nous avons mené une enquête client et une étude qui a couvert le marché de la fonderie en France et en Allemagne. À cela se sont ajoutés une étude de faisabilité et un business plan pour déterminer les financements nécessaires et le planning de réalisation.
Concrètement, Cap 2018 s’articule autour d’un triptyque « Les 3 I » :
• Investissement dans le cadre de l’industrie du futur, c’est-à-dire l’amélioration et l’optimisation de notre outil de production et des conditions de travail avec une approche RSE ;
• Innovation avec l’intégration d’un service R&D au sein de l’entreprise afin de pouvoir apporter très en amont des solutions novatrices pour répondre aux problèmes et aux contraintes de nos clients ;
• L’International : nous voulons nous développer en Allemagne (nous participons à la « Hanover Messe » depuis 2 ans) puis plus globalement à l’international dans des pays ciblés.
Enfin, ce projet est une offre « à tiroirs » qui part de la R&D jusqu’au stock, en passant par le bureau d’études, la formation, le conseil, les méthodes, les prototypes, la fabrication. Ainsi, nous ne sommes plus une fonderie qui produit des pièces uniquement, mais une fonderie qui apporte des solutions à ses clients, nous sommes à ce titre labellisés « Offreur de Solutions ».
Aujourd’hui, le concept de « Smart Industry » fait des émules. Quelle en est votre vision et comment vous y inscrivezvous ?
Dès 2015, nous avons développé notre projet autour de l’industrie du futur en misant sur le développement de nos outils et de nos services. Cela s’est traduit notamment par l’acquisition d’un logiciel de simulation pour optimiser la conception, un focus sur la modélisation des produits et des process de fabrication, un recours limité aux prototypes pour gagner du temps et de la réactivité pour nos clients. En parallèle, nous avons investi dans la recherche de la performance et la réflexion autour de la fabrication additive. Nous nous appuyons sur la « cobotique » pour améliorer les conditions de travail de nos équipes et augmenter aussi la productivité. À cela s’ajoutent un meilleur pilotage et contrôle de nos outils de production ainsi que la pratique de l’économie circulaire. Cet ensemble d’initiatives s’intègre totalement dans cette notion de Smart Industry qui valorise notamment les approches collaboratives et la recherche de l’efficacité. Cette approche a permis la digitalisation de nos outils de maintenance et de gestion de production, tout en impliquant l’ensemble de nos collaborateurs pour une réussite collective. Ce projet a été présenté à l’Alliance Industrie du Futur qui l’a labellisé « Vitrine Industrie du Futur » en 2017. C’est aussi une reconnaissance du fait que nous nous inscrivons totalement dans ce dispositif de Smart Industry avec des projets novateurs qui mettent en oeuvre des solutions technologiques et méthodologiques innovantes et différenciantes.
Quelques mots sur le label « Vitrine Industrie du Futur » ?
Seules 40 entreprises françaises sont à ce jour labellisées « Vitrine Industrie du Futur ». Les Fonderies de Sougland se retrouvent ainsi aux côtés de grands groupes comme Airbus, Safran, Areva ou encore Bouygues… C’est un grand honneur pour nous, une valorisation exceptionnelle de notre entreprise. C’est aussi une reconnaissance de la pertinence de notre projet et une source de motivation qui nous pousse à continuer nos actions vers l’industrie du futur. Enfin, c’est aussi une carte de visite extraordinaire qui nous rend beaucoup plus attractifs pour les clients et les talents.
Qu’en est-il de vos enjeux et des sujets qui vous mobilisent actuellement ?
Depuis 2015, nous avons lancé de nombreux chantiers avec une première concrétisation « BpiFrance Excellence » puis en 2017, l’obtention de l’agrément CIR (Crédit Impôt Recherche). Aujourd’hui, nous voulons nous concentrer sur les volets commercialisation et industrialisation de nos nouvelles offres. Sur un plan humain, nous allons renforcer l’autonomie de nos équipes avec un management libéré et valoriser le travail collaboratif, collectif et transversal. La transmission du savoir est un enjeu capital, nous nous y employons chaque jour. Début 2018, nous avons aussi été labellisées « Entreprise du Patrimoine Vivant » (EPV). Ce label d’état attribué par le ministère de de l’Économie reconnaît le savoir-faire industriel d’excellence de notre entreprise. C’est une preuve additionnelle de notre capacité à faire coexister un savoir-faire ancestral et des techniques hautement innovantes. Nous espérons en témoigner à « l’Usine Extraordinaire » en Novembre 2018 au Grand Palais.
Le mot de la fin ?
Malgré ses 475 ans, les Fonderies de Sougland ont la flexibilité et l’agilité nécessaires pour faire le grand écart entre les labels « Vitrine Industrie du Futur » et « Entreprise du Patrimoine Vivant » ! Ambassadeurs engagés de la French Fab, plus que jamais, nous souhaitons contribuer à notre niveau au renouveau de l’industrie Française et donner envie aux jeunes talents de nous rejoindre. Nous avons enfin une mission : Faire passer la fonderie d’une image d’industrie lourde, sombre et poussiéreuse à celle d’une industrie moderne, innovante et exportatrice.
Les Fonderies de Sougland en 2017
• 5,8 Millions d’euros de CA
• 17 % à l’export vers 14 pays
• Dont États-Unis (US Navy)
• 7 % du CA consacré à la R&D
• 10 % du CA pour les investissements