La prodigieuse histoire du nom des éléments
150e anniversaire du tableau de Mendeleïev oblige, Pierre Avenas, que nos lecteurs connaissent bien pour nous livrer chaque mois depuis novembre 2016 une savoureuse chronique étymologique, publie La prodigieuse histoire du nom des éléments.
Fin chimiste lui-même, on pourrait s’étonner qu’il ait attendu si longtemps pour nous parler de son domaine professionnel, alors qu’il nous a tout dit, chemin faisant dans ses ouvrages précédents, sur les noms des mammifères, des oiseaux, des poissons ou des arbres.
L’ouvrage n’en est que plus éblouissant d’érudition étymologique (mais aussi mythologique, historique, géographique… toutes sciences convoquées par l’auteur pour nous expliquer la genèse des noms des éléments de la chimie).
On y découvre le cheminement de la prise de possession de la nature par les scientifiques (nommer n’est-il pas dominer ?), depuis les quatre éléments primordiaux d’Empédocle jusqu’aux petits derniers, dont ce Tennesse baptisé en 2016, en passant par ces grands moments scientifiques que furent la mise en tableau par Mendeleïev, bien sûr, mais celle aussi déjà un siècle avant lui par Lavoisier. On y trouvera des éléments nommés d’après leur couleur (comme Indium, Rubidium, Césium…), leur goût (Glucose…) ou leur odeur (Ozone, Osmium).
On y croisera les dieux de l’Olympe et de l’Égypte, et les sept planètes de la cosmogonie antique. Mais aussi… Ysengrin, la belle Hélène ou Iron Man ; des créatures bizarres aussi, comme les malicieux Kobolds des mines germaniques. C’est aussi une promenade aux quatre coins de la planète, de la Scandinavie à la Colombie, promenade parfois empreinte d’histoire tragique, quand l’antagonisme franco-allemand donne naissance, fin XIXe, simultanément au Gallium et au Germanium.
On y apprendra enfin pourquoi il est étymologiquement impératif de déguster le foie gras avec des figues confites !