Caroline Beaudon (2011), nageuse de compétition, citoyenne du monde
Il est des personnes qui sont juvéniles d’esprit et le resteront. C’est le cas de Caroline Beaudon. Elle est enthousiaste, enjouée, rieuse, et spontanément amicale. Elle s’intéresse aux autres, à l’humain, plus encore qu’aux sciences. Bienveillance et altruisme dominent en effet sa personnalité. Comme elle aime à le dire, « ça ne m’intéresse pas d’apprendre quelque chose pour moi-même, mais pour parvenir à aider les autres ».
Elle s’est engagée à présent dans l’industrie pharmaceutique. Roche, la géante de Bâle, la forme en ce moment (2018−2019) pour son élite dirigeante : quatre rotations de six mois chacune, à Meylan près de Grenoble pour Roche Diagnostics, à Bâle pour l’analyse de données de santé, à Hô Chi Minh-Ville au Vietnam pour aider à développer un test du virus HPV, responsable majeur du cancer du col de l’utérus, et un dernier, sans doute dans la filiale du siège de San Francisco, pour parfaire sa formation.
De Quimper à Berkeley
Elle retournera donc dans la Bay Area, qu’elle affectionne : découverte lors d’un stage de recherche à Stanford en oncologie ; puis un master à UC Berkeley en médecine translationnelle — une médecine du futur visionnaire, recentrée à la fois sur l’expérimentation en laboratoire et sur les patients.
Aînée des trois filles, elle est issue d’une famille heureuse : des parents dans la banque mutés régulièrement (Crédit agricole), qui lui donnèrent par conséquent une enfance en minitour de France. Elle fut d’ailleurs tentée un moment par la finance. Mais la biologie l’emporta — en particulier du fait des cours qu’elle suivit à l’X qui la passionnèrent, et qu’elle adora. Au collège et lycée, elle préférait déjà les sciences physiques aux maths. Sa professeure de physique-chimie en quatrième et troisième lui transmit sa passion pour ces matières : « J’avais des étoiles dans les yeux à la fin de chaque cours. »
Elle fit ses études secondaires à Quimper, où elle excella aussi en natation, atteignant le niveau national, grande spécialiste qu’elle fut alors du 200 m papillon. Elle s’entraînait six heures par semaine, quinze années durant.
S’ensuivit un mois d’initiation au sauvetage en mer à Carnac, c’est sans doute là qu’elle prit conscience de l’altruisme comme son impératif moral. Puis une prépa parisienne, celle de Henri-IV.
“Ça ne m’intéresse pas d’apprendre quelque chose pour moi-même, mais pour aider les autres”
Elle fit son service national sur le Forbin, frégate de défense aérienne, avec un équipage de 200 personnes dont 10 % de femmes, un rayon d’action de 3 500 milles nautiques à 25 nœuds, spécialisée dans le contrôle aérien en zone de guerre, équipée pour le renseignement et son analyse, des plus précieux au moment du Printemps arabe et des sévères conflits qu’il suscita sur le pourtour de la Méditerranée.
Puis, à l’École, outre les cours de biologie, les bienvenus car ils lui balisaient sa vocation, elle anima le binet d’œnologie.
L’une de ses activités post‑X fut le clonage du gène d’une enzyme, la dihydrofolate réductase. Elle eut ainsi à purifier la protéine et à caractériser l’enzyme.
Grande lectrice, elle est une personne alerte, attentive et prévenante. Brosser son portrait me fut donc un plaisir.
RETOUCHE
article mis à jour le 3 février 2020
Caroline Beaudon accepta en novembre 2019 un poste d’Operation lead au sein du département Santé Digital de Roche Diagnostics, chez Roche, la grande société pharmaceutique à Bâle : « Le titre indique peu mais c’est globalement Chief of staff – j’organise et facilite les réunions de la leadership team, les sommets commerciaux et conduis plusieurs initiatives en interne. »