Elle s’appelait Aurore – Histoire de sa vie
Erik Egnell (57)
Rédacteur : Gilles Cosson (57)Editeur : Éditions J.-J. Wuillaume, lieu-dit Pichou, 24130 Monfaucon.Inlassable curieux, Erik Egnell nous transporte cette fois dans les méandres d’une époque agitée qui passe du romantisme hugolien à l’Empire de Badinguet, et des désordres de la passion à l’austère vertu d’Eugénie de Montijo. Devant ce spectacle trépidant, l’auteur s’amuse à se mettre en scène au travers d’un personnage inattendu, réalisant ainsi une manière de biographie romancée, riche d’une étourdissante documentation.
Ainsi défilent devant nous tous les grands personnages du moment en un ballet sans cesse renouvelé : Musset, Stendhal, Talleyrand, Sainte-Beuve, Chopin, Liszt et Marie d’Agoult, Delacroix, Flaubert, l’auteur supposé commentant avec humour ces destins que le temps a figés dans l’éternité. Se jalousant, s’estimant, se détestant, mais toujours présentés avec indulgence, ils s’avancent sur la scène du monde avec leurs désordres et leurs convictions. Au milieu d’eux, la grande, la chaleureuse, la révoltée George Sand nous enchante de son mélange de dignité, de grandeur d’âme et d’abandon, avec une empathie aussi généreuse que sa capacité de travail.
Une vie mouvementée à redécouvrir
Ainsi vivent et meurent devant nous les décennies centrales du XIXe siècle, époque où l’on savait mélanger littérature et politique. Et le fait est qu’à la fin d’une vie mouvementée, plus par raison que par passion, car elle était, dit-on, frigide, l’inépuisable George abandonne les idéaux révolutionnaires de son âge mûr, pour se souvenir que le bonheur individuel est aussi important que la fièvre collective quand celle-ci, telle la Commune de Paris, aboutit au bain de sang. Comme quoi l’on en revient toujours à ses origines à la fois modestes et aristocratiques, s’agissant de celle qui restera une femme en avance sur son temps. Tout cela Erik le rend avec talent et l’on sent chez lui une admiration sincère pour celle dont il se fait le chantre chaleureux.