Réhabiliter les biens anciens d’exception, sauvegarder le patrimoine français
Filiale du groupe Altarea Cogedim depuis 2014, Histoire & Patrimoine est un des spécialistes de la rénovation du patrimoine ancien bâti en France. Pierre-Olivier Thibault (80), son Directeur Général, nous en dit plus.
Histoire & Développement a développé une expertise unique dans le domaine de la restauration et la réhabilitation de biens immobiliers anciens. Quelques mots sur ce secteur méconnu.
C’est une activité distincte de la promotion, laquelle consiste à construire des immeubles neufs. Dans la restauration et la transformation d’immeubles, nous intervenons sur des biens uniques, éventuellement classés et de toujours grande qualité. Cela implique une approche personnalisée et sur-mesure, mais aussi une expertise, un savoir-faire et une expérience spécifiques qui ne sont pas transposables depuis le secteur de la promotion. C’est également un marché très étroit, où les biens – souvent uniques – sont rares.
En accompagnant nos clients sur cette typologie d’investissements, nous contribuons également à la sauvegarde du patrimoine français. Nous participons au maintien de l’attractivité et de la vitalité des centres-villes. Quant à nos clients, au-delà de l’investissement, nous les accompagnons aussi dans la gestion des biens que nous réhabilitons, grâce à une filiale dédiée du Groupe Altarea qui prend en charge la mise en location, la gestion…
Cette typologie de biens bénéficie d’une fiscalité particulière. Qu’en est-il ?
Rénover un immeuble ancien coûte plus cher que construire du neuf. C’est en effet une opération beaucoup plus contraignante : il faut respecter des contraintes culturelles, administratives, architecturales et patrimoniales fortes, mais aussi faire appel à des entreprises et des savoir-faire spécifiques… Résultat : le prix des travaux au m2 est très souvent de l’ordre du double de celui qu’on peut trouver dans le neuf.
Parce que l’État considère que la préservation du patrimoine est d’intérêt général, des avantages fiscaux ont été mis en place pour apporter un certain équilibre sur le plan financier, mais aussi pour inciter ces investissements.
Le principal dispositif fiscal s’applique aux biens classés monuments historiques et permet de déduire tous les travaux de son revenu global à condition de respecter l’intégralité des préconisations faites par les Architectes des Bâtiments de France. Pour les immeubles situés dans un Site Patrimonial Remarquable classé et dans le cadre d’un plan de sauvegarde et de mise en valeur approuvé, la Loi Malraux permet de bénéficier d’une réduction d’impôt de 30 % sur les travaux réalisés. Connue principalement dans le domaine du neuf, la Loi Pinel s’applique également aux bâtiments anciens quand ces derniers sont totalement rénovés ou transformés à des fins locatives. Enfin, les investisseurs qui disposent d’importants revenus fonciers et locatifs peuvent déduire les coûts des travaux de réhabilitation, de leurs revenus fonciers.
Comment appréhendez-vous la question de la construction durable dans votre secteur d’activité ?
Sur le plan énergétique et écologique, rénover un immeuble ancien est beaucoup plus intéressant que construire du neuf. En effet, sur de telles opérations, nous conservons la structure de l’immeuble. Toute l’attention va se porter sur le second œuvre et la rénovation. Si en termes de temps de travail, de main d’œuvre et de coûts, nous sommes sur des indicateurs identiques ou supérieurs à ceux de la construction neuve, ceux relatifs à la pollution, l’empreinte carbone et l’usage des matières premières sont largement inférieurs. Nous portons aussi une attention particulière à la question de l’efficacité énergétique, de l’étanchéité et de l’isolation avec le respect de normes spécifiques à l’ancien, qui évoluent chaque année. Enfin, pour privilégier les chaînes de valeur courtes, nous faisons appel en priorité à des entreprises et des artisans locaux.
Et pour conclure, pouvez-vous nous donner des exemples de réalisations emblématiques ?
Nous pouvons citer le château de la duchesse d’Uzès à Bonnelles (Yvelines), dont nous venons d’achever la réhabilitation. Je citerai aussi les Grands Moulins à Marquette-lez-Lille et l’ancienne Brasserie Motte-Cordonnier à Armentières, dans le Nord : des bâtiments industriels construits au début du 20e siècle que nous allons transformer en résidences de haut standing.