« Les infrastructures sont trop souvent décrites à tort comme des investissements statiques »
Rencontre avec Stéphane Ifker (93), Directeur Associé en charge des investissements dans les télécommunications et l’énergie chez Antin. Il revient sur le positionnement d’Antin dans le monde du Private Equity et des investissements dans les infrastructures.
Quelles sont les tendances qui ont marqué le marché de l’investissement dans les infrastructures au cours des dernières années ?
Au fil des années, l’infrastructure s’est imposée comme une composante forte du Private Equity et une stratégie d’investissement pertinente. En effet, les investissements dans ce domaine se montrent plus résistants aux crises, notamment dans les années 2008 et 2009 avec des performances meilleures que celles enregistrées par les fonds de LBO classique. Les prochains mois et le cycle économique à venir devraient, par ailleurs, venir confirmer cette tendance de fond et la pertinence de cette stratégie d’investissement. En parallèle, ce marché en pleine croissance se professionnalise avec de plus en plus d’acteurs qui s’y intéressent et une compétition plus accrue. Ce phénomène valide le modèle pour lequel Antin a opté depuis sa création : des fonds gérés dits à valeur ajoutée qui s’appuient sur les méthodes classiques du Private Equity classique, à savoir la recherche de performance opérationnelle, le M&A ainsi que l’optimisation de la structure du capital pour créer des retours supérieurs à la moyenne. En termes de segmentation du marché, nous avons assisté à un regain d’intérêt pour les infrastructures de télécommunications porté par le développement du trafic IT, mais aussi pour tout ce qui tourne autour de la transition énergétique et du renouvelable. On note aussi l’émergence des infrastructures sociales, notamment autour de la santé.
Quelle place occupent les nouvelles technologies dans ce cadre ?
Les infrastructures sont impactées par le développement des nouvelles technologies, mais elles contribuent également à leur développement. En effet, elles sont un catalyseur dans le sens où elles rendent la transformation digitale, la transition énergétique et le développement de la mobilité possible… Enfin, les nouvelles technologies représentent aussi un facteur de performance pour de nombreuses sociétés, dont des entreprises qui détiennent des infrastructures.
Aujourd’hui, comment se positionne Antin ? Quels sont les axes autour desquels se décline votre stratégie d’investissement ?
Nous avons toujours eu un positionnement de pionnier sur les tendances fortes. En 2012, nous avons été l’un des premiers fonds à investir dans des infrastructures télécom en France et en Europe via FPS Tower. Nous sommes aussi l’un des principaux investisseurs mondiaux dans la fibre avec la gestion de 4 participations qui détiennent des réseaux de fibre en Europe et aux USA. C’est un secteur que nous suivons avec intérêt depuis près de 12 ans. Il en est de même pour les infrastructures sociales auxquelles nous nous sommes intéressés depuis plusieurs années. Nous sommes en veille permanente et cherchons à identifier les tendances qui feront le marché demain. Par exemple, actuellement, nous nous intéressons à la logistique agroalimentaire avec un premier investissement dans la logistique, très niche, du saumon. Enfin, Antin est un acteur engagé et responsable signataire de la charte UNPRI des Nations-unies. Dans cette continuité, nous sommes aussi sensibles aux questions de diversité ou encore de santé et sécurité des collaborateurs.
Pour conclure ?
Les infrastructures sont trop souvent décrites à tort comme des investissements statiques qui nécessitent une gestion passive. Pour Antin, bien au contraire, ces investissements, qui ont une part de risque, nécessitent une gestion active, un savoir-faire, des expertises et un investissement dans l’humain et les compétences pour créer de la performance et des opportunités. Sur un plan plus opérationnel, nous sommes mobilisés par plusieurs projets notamment dans le domaine des infrastructures télécom, des renouvelables et des infrastructures sociales.
En bref
- Un fonds de Private Equity qui investit dans les infrastructures ;
- Plus de 15 milliards d’euros d’actifs sous gestion ;
- Un fort ADN européen ;
- Des bureaux à Paris, Londres, New York et au Luxembourg (middle et back office) ;
- 100 collaborateurs, dont plus de la moitié fait partie de l’équipe dédiée aux investissements.
Pour en savoir plus : site Internet d’Antin