Jean-François Jacq (58) passionné de yoga et de mer
Jean-François Jacq vient de décéder, victime de la Covid-19. Informaticien et entrepreneur, il a beaucoup donné à sa promotion, au GPX et à sa passion pour la mer.
Jean-François était bien connu de toute la promotion 1958 à qui il a beaucoup apporté. D’un naturel communicatif, entraînant dans l’action, suscitant la bonne humeur, tout entier tourné vers les autres, il lui semblait normal de s’investir dans la promotion. Profitant de nos réunions de promo, il en fut le grand animateur, grand par sa taille, grand par sa voix qui passait très bien, grand par la générosité de son action. S’adaptant à toutes les situations, il s’investissait dans l’organisation des anniversaires. Mais l’AX et le GPX lui fournissaient encore bien des occasions de servir les autres. C’est ainsi qu’en 1997 il a fondé l’activité yoga du GPX, qu’il a menée de bout en bout.
Tradition et modernité
Il avait du yoga une conception personnelle, libre et raisonnée, ouverte à tout ce qu’il y avait de bon à la fois dans les pratiques séculaires de l’Inde et dans celles de la modernité. Désirer, et obtenir parfois, le bien-être, par l’effort et les pratiques de la méditation, pour nos corps et nos esprits devenus paresseux, voire parfois vieillissants.
Il aimait rassembler, et tous se rappellent un dîner anniversaire extraordinaire où ils furent transformés en chansonniers du Yoga. Il était un yogi convaincu, mais il aimait en rire. Il n’aurait manqué aucune occasion, si une autre maladie qui l’avait conduit à l’hôpital ne l’avait pas frappé. Il n’en parlait pas, respectons son silence et sa discrétion. Marqué également par l’incendie de son appartement, son regret fut immense de ne pouvoir participer au dernier anniversaire sur le Rhône, autrement qu’en spectateur.
Projets professionnels et personnels
Sur le plan professionnel, Jean-François était tourné vers l’informatique. Jean-François avait fondé en 1970 Europe Informatique, une SSII comme on appelait jadis les sociétés de services informatiques. PDG d’une entreprise en plein développement, il la vendit à Syntegra, la branche systèmes d’information de British Telecom, en 1997 au moment de la retraite. Il n’avait pas cependant l’intention de se croiser les doigts : un grand projet lui tenait à cœur.
Jean-François, breton des Côtes‑d’Armor, avait de l’eau salée dans les veines. Il avait un aïeul qui avait été « capitaine de prise », celui qui commandait un bateau capturé pour le ramener au port. À ce titre, Jean-François faisait partie de l’association des descendants de capitaines corsaires.
Ce grand projet était celui de faire revivre son aïeul au travers de l’histoire des corsaires dans un livre qui la raconterait et montrerait bien la différence entre le corsaire en possession d’une « lettre de course, signée du Roy » et le pirate « bandit de grands chemins ». Après un travail de recherche considérable, il sut le mener à bien en publiant en 2011 L’âge d’or des corsaires : il fut honoré par l’Académie de marine au cours d’une petite cérémonie, dans la bibliothèque de l’École supérieure de guerre navale.
Son attachement et son intérêt pour la mer étaient permanents. Propriétaire d’un Bénéteau 42, il naviguait sur son propre bateau de plaisance, en compagnie de son épouse et d’amis proches qui se relayaient pour des navigations estivales en Écosse, au Portugal, en Espagne ou en Italie.
Sa « carrière » marine avait commencé à Toulon lors de son service militaire, puis à Brest où il avait embarqué sur un T47 (escorteur d’escadre) qui l’avait mené jusqu’aux Antilles où il a rencontré Rose-Marie, son épouse. On ne peut évoquer l’un sans l’autre.
Voilà quelques mots pour évoquer la vie d’un camarade attachant et actif qui vieillissait bien, si on peut dire, malgré quelques sérieux accidents de santé, un homme chaleureux qui rayonnait la sympathie.