Vers la renaissance industrielle
Les thèmes de la désindustrialisation de la France et de sa nécessaire réindustrialisation se sont imposés dans le débat. La crise provoquée par la Covid-19 a montré les dégâts de tous ordres causés par notre extrême dépendance vis-à-vis de la Chine et des transports maritimes et aériens.
Les auteurs commencent par présenter une histoire de l’industrie et de ses modes d’organisation. Ce mot « mode » doit être pris dans ses deux sens : masculin « manière dont une action est faite » et féminin « manière passagère d’agir ». La description de la situation actuelle met en ‑évidence les difficultés auxquelles l’industrie française fait face. Certaines sont d’ordre structurel : coûts trop élevés, complications pour recruter des compétences et monter en gamme, obsolescence programmée, priorité aux investissements à l’étranger aux dépens de ceux en France, accompagnés d’échecs fréquents à l’exportation. D’autres relèvent de la psychologie : l’image d’une activité polluante, surannée, qui culmine dans les propos de Serge Tchuruk (58), PDG d’Alcatel en juin 2001, prônant « un groupe industriel sans usine ».
Les axes de changement
L’ouvrage présente ensuite les facteurs moteurs du changement : prise en compte de la pollution et du coût de l’énergie et des transports, ruptures d’approvisionnement, montée de l’économie de la fonctionnalité et tendance à la fusion entre industrie et services. L’industrie française a certes commencé sa transformation, comme le montrent nombre d’entreprises qui, par exemple, réduisent leur impact sur l’environnement. Mais il faudrait investir davantage dans la formation et dans l’innovation, sans se limiter à la seule innovation technologique, tout en prenant en compte la transformation des organisations et des modèles économiques. Enfin, les auteurs dressent un panorama des rôles des différents acteurs et territoires, de l’échelon local à l’européen.