La diversité comme catalyseur de la transformation des entreprises
Philip Morris International a engagé une transformation sans précédent, une véritable auto-disruption, avec à la clé une ambition radicale d’un monde sans fumée c’est-à-dire sans cigarettes. En interne, l’évolution des collaborateurs, basée sur la méritocratie, est un des moteurs et une condition de cette transformation. Sa Directrice Générale France, Jeanne Pollès partage avec nous son parcours de plus de 30 ans qui reflète la volonté de son entreprise à investir dans son capital humain.
Avec un parcours « 100% Philip Morris », quels ont été les moments forts que vous avez connus en France et à l’international, depuis que vous avez rejoint le groupe ?
Tout au long de ma carrière chez Philip Morris France (PMF) et International (PMI), j’ai eu la chance d’exercer des métiers très différents : commerciale sur le terrain, directrice marketing & ventes, présidente de pays, présidente de région au sein du comité de direction monde et même entre les deux, senior vice-présidente corporate affairs monde au sein de PMI à Lausanne. Chacun des postes que j’ai occupés m’a permis d’apprendre et de participer activement au développement de l’entreprise, sans routine ni ennui. Les aspects qui m’ont particulièrement marqué au sein de Philip Morris International sont principalement liés au management.
J’ai été amenée à gérer des managers et même des personnes plus âgées que moi ou des collaborateurs qui avaient participé à mon recrutement quelques années plus tôt. Cela a fait de mon parcours un véritable mix formateur à plusieurs niveaux : métiers, cultures, langues, relations, gestion du temps et management des équipes…
Je considère que c’est aussi le reflet d’une véritable culture de responsabilisation et de la volonté de l’entreprise de développer son capital humain et ses talents.
La flexibilité au travail rime avec la mobilité interne et à l’international au sein de PMI. Comment cela a‑t-il impacté votre carrière ?
Pendant près de 24 ans je n’ai pas été mobile pour des raisons personnelles. Cependant PMI m’a quand même permis de faire une carrière tout en restant en France. Lorsque j’ai ouvert ma mobilité à l’étranger l’entreprise m’a proposé des postes pour continuer ma carrière et c’est là que j’ai rejoint le comité exécutif d’abord basée en Suisse puis à New York.
Quels sont les principaux défis auxquels vous avez fait face en tant que femme dirigeante dans un environnement d’habitude « masculin » ?
Depuis que j’ai rejoint Philip Morris en 1989, j’ai progressivement gravi les échelons en occupant des postes souvent attribués à des hommes. D’emblée, j’ai été la seule femme sur une quarantaine de commerciaux parisiens. J’ai également été la première femme à rejoindre la direction du groupe international.
Toutefois, cela ne m’a pas rendu les choses plus faciles ou plus difficiles : je n’ai jamais senti qu’on me traitait différemment de mes collègues masculins. Aujourd’hui, il y a de plus en plus de femmes dans des postes de management à l’international. Par exemple, environ 37,5 % de nos managers au niveau international sont des femmes et nous avons comme ambition d’atteindre 40 % d’ici 2022.
La diversité pour Philip Morris n’est plus une valeur mais une nécessité pour améliorer la performance. Dites-nous en plus.
Afin de réussir notre transformation vers une entreprise agile qui travaille en mode projet, nous misons sur les compétences de chacun de nos collaborateurs. Pour transformer notre vision en réalité nous devons avoir des équipes diversifiées. Cela nous permet non seulement d’avoir des idées encore plus riches, mais aussi d’être capables d’apprendre rapidement par nos expériences variées. La richesse d’une entreprise est sa diversité et sa capacité d’inclusion. Une équipe projet est toujours plus performante quand elle est inclusive. La diversité est une valeur forte chez PMI, et nous sommes fiers d’avoir été la première entreprise à obtenir la certification Equal-Salary au niveau mondial et dans plus de 90 pays dont la France.
Concrètement, quelles sont les actions que vous mettez en place afin de promouvoir la mixité et d’améliorer la qualité de vie au travail au sein de Philip Morris International ?
Nous cherchons la neutralité lors de nos campagnes de recrutement. Afin de lutter contre les biais de sélection des profils homme/femme lors des entretiens, il est important de sensibiliser nos équipes à l’existence de ces biais dès le départ. Nous déployons également des efforts considérables pour que la promotion interne soit basée d’abord sur les compétences et le potentiel des collaborateurs, puis sur la représentativité. Notre politique RH peut être qualifiée dans ce cadre de « méritocratique ».
“La diversité est une valeur forte chez PMI, et nous sommes fiers d’avoir été la première entreprise à être certifiée employeur « Equal-Salary ».”
Depuis 30 ans chez Philip Morris, j’ai pu observer une véritable volonté d’améliorer la représentativité des femmes, et plus fortement pendant les 15 dernières années. Nous traitons ce sujet comme une priorité business ; nos clients sont des hommes et des femmes, et si nous voulons être une entreprise tournée vers le consommateur, ce que nous sommes, nous devons refléter la composition de la société dans notre entreprise et à travers notre mode de management.
Quelles sont néanmoins les difficultés qui persistent ?
Même si son index sur l’égalité salariale de 93 % place Philip Morris parmi les meilleures entreprises en France, il y a encore des efforts à déployer pour que la diversité et la mixité soient des acquis et se fassent de manière « naturelle ». C’est un travail de longue haleine si nous voulons changer les cultures. Comme nous œuvrons dans plus de 70 pays à travers le monde, nous devons harmoniser ces différentes approches. Certains pays ont des visions très hétérogènes de la parité, ce qui nous mobilise encore plus autour de ce sujet au niveau international.
Quels conseils pourriez-vous donner aux femmes en début de carrière et au-delà ?
Je vois encore des jeunes femmes qui se mettent en retrait parce qu’elles veulent fonder une famille alors qu’elles ne devraient pas choisir entre vie privée et carrière. L’environnement de travail est de plus en plus flexible et donne de plus en plus d’opportunités aux jeunes femmes pour réussir les deux. En parallèle, j’encourage chacune à oser construire sa vie comme elle l’entend.
Il faut avoir confiance en soi et en sa valeur. Osez, n’ayez pas peur de prendre des risques. Enfin, il est également important d’accepter qu’on ne peut pas être parfait en tout. Donc il faut avoir le courage de signaler les problèmes et de demander de l’aide. Aujourd’hui au sein de Philip Morris International, nous avons des cellules en communication directe avec les salariés pour leur simplifier la tâche et être à leur écoute.
Pour conclure, avez-vous un message clé à adresser à nos lecteurs ?
Grâce au progrès scientifique et aux nouvelles technologies, nous avons développé des produits alternatifs à la cigarette qui sont un meilleur choix que de continuer de fumer pour les fumeurs qui ne s’inscrivent pas dans une démarche d’arrêt de la nicotine. Ceci nous amène à réformer le cœur de notre activité. Mais pas seulement, car chez Philip Morris, nous avons fait le choix d’une transformation globale, qui implique l’ensemble de la chaîne de valeur de l’entreprise, des fournisseurs aux distributeurs, des salariés aux consommateurs.
Il n’y a pas d’autre voie possible pour réformer le cœur même de notre activité, face aux nouvelles attentes sociétales et aux défis sanitaires, climatiques et économiques.
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Notre vision : Construire un monde sans fumée, dans La Jaune et la Rouge n° 749, novembre 2019.