À Polytechnique X 1901, Ils étaient l’élite de la Belle Époque. Qu’ont-ils accompli ?
Le 1er octobre 1901, 180 jeunes Français étaient incorporés à l’École polytechnique. L’historien Hervé Joly, qui s’est fait une spécialité des élites économiques, s’est intéressé à leur parcours. Dans sa préface, A. Compagnon (70) s’interroge sur le choix de cette promotion « ordinaire » : pas de grand scientifique, pas de chef de guerre, un seul entrepreneur Gillier (Lacoste). C’est justement ce qui la rend intéressante, car elle est représentative d’une certaine normalité et elle peut donc avoir valeur d’exemple. D’autant plus qu’elle a vécu deux conflits même si elle était trop jeune (en 1914) ou trop âgée (en 1939) pour jouer un rôle majeur.
À Polytechnique X 1901 est l’aboutissement d’une enquête exhaustive dans les archives militaires et de l’École, ainsi qu’une analyse de documents tels que faire-part de mariage ou de décès, actes de naissance, déclarations d’impôts, rapports de gendarmerie, etc. Hervé Joly décrit le cadre administratif de cette promotion comme le nombre de places, le financement, les bourses, l’organisation de l’enseignement, le statut militaire, etc. Il les replace dans leur évolution avant et après 1900.
Les destins individuels, classés par grands thèmes, les corps militaires et civils, l’entreprise, la science et le sport, sont très documentés : les unions, les enfants, les adresses, la domesticité, les revenus. Souvent inattendus, ils relèvent du roman.
L’École que j’ai connue, cinquante-cinq ans plus tard, n’était pas fondamentalement différente de celle de la promotion 1901 ! Heureusement, elle n’a rien à voir avec l’École actuelle où l’accent est mis sur le développement personnel dans un cadre scientifique innovant.
À Polytechnique X 1901 est un livre agréable à lire qui manifeste l’empathie de l’auteur pour ses personnages.