Ce que Nature sait
La révolution combinatoire de la biologie et ses dangers
Dans son nouvel ouvrage Ce que Nature sait. La révolution combinatoire de la biologie et ses dangers, d’une production dense et fournie, Nicolas Bouleau aborde à nouveau certains de ses thèmes de prédilection : l’écologie, l’histoire et la philosophie des sciences, le risque et les erreurs, dans une vaste synthèse autour de la question centrale : la Nature, qui a « enregistré » dans le génome des organismes (sur)vivants les réponses adaptées aux multiples perturbations qui se sont succédé sur Terre depuis quelques milliards d’années, saura-t-elle trouver les bonnes réponses aux altérations inédites que nous sommes aujourd’hui capables de lui infliger, en mettant à profit la combinatoire quasi infinie offerte par la révolution de la biologie de synthèse ?
Pour ce faire, l’auteur fait un large détour par l’histoire de notre connaissance scientifique, histoire humaine autant que politique et sociale, indissociable de l’approche que nous faisons de la Nature en tant que son objet. Il convoque, pour éclairer cette histoire, aussi bien Darwin que Proudhon, Platon que Luther. Tout cela aboutit à une nouvelle proposition d’approche de la formation et de la transmission du savoir écologique, qui incorpore le thème, central chez Bouleau, des craintes désintéressées, désormais affrontées à un risque combinatoire au sens propre démesuré.
A lire aussi, la recension d’un autre ouvrage de Nicolas Bouleau publiée dans La Jaune et la Rouge n° 728, d’octobre 2017 : Penser l’éventuel