La tête dans les étoiles aux prises avec Satan
Le combat de l’astronome Johannes Kepler pour sauver sa mère présumée sorcière
La découverte par Johannes Kepler (1571−1630) de ses trois lois sur le mouvement des planètes tient du miracle, tant la vie était difficile au tournant du XVIIe siècle au sein du Saint Empire romain germanique : intolérance entre institutions catholiques et protestantes ; accusations en sorcellerie surtout contre des femmes ; fécondité et mortalité infantile élevées ; dures conditions matérielles ; voyages lents, inconfortables et risqués ; ambitions des princes et menace permanente de l’envahisseur turc.
Miracle aussi au vu de l’évolution de sa famille parentale : abandonnée par le père ; fratrie à problèmes ; Katharina, la mère, accusée de sorcellerie ; prison, tortures morales mais pas d’aveux ; jugée selon la procédure criminelle Carolina, elle est acquittée et décède peu après. Sa propre famille eut son lot de graves difficultés ; la sélection de sa seconde épouse prête à sourire.
Miracle enfin, sa complémentarité avec Tycho Brahé à qui il succède en 1600 comme mathematicus de l’empereur Rodolphe, en sus de ses activités d’enseignant et d’astrologue. À l’occasion de ses voyages, les auteurs le laissent présenter ses tâtonnements, guidé par sa foi profonde dans l’harmonie quasi musicale du monde. Luthérien féru de théologie, ne se trouvant pas dans le champ d’action de l’Inquisition, il ne fut pas exposé à des risques aussi graves que Galilée. Mort à Ratisbonne, il ne reste rien de son cimetière. Un demi-siècle plus tard Newton démontrait la 3e loi.
Fruit d’un travail considérable, ce livre aux nombreuses informations et illustrations invite à la réflexion.