namR

Caractériser un bâti sous toutes ses coutures !

Dossier : Vie des entreprisesMagazine N°769 Novembre 2021
Par Chloé CLAIR (X97)

Depuis sa créa­tion en 2017, namR s’est enga­gée dans une révo­lu­tion majeure, celle de l’utilisation des data comme matière pre­mière pour pro­duire des chan­ge­ments radi­caux dans notre socié­té. La mis­sion de cette jeune entre­prise est d’utiliser les don­nées numé­riques contex­tuelles pour mieux pré­pa­rer nos socié­tés aux crises de demain aus­si bien en accom­pa­gnant les pou­voirs publics qu’aux côtés des entre­prises pri­vées. Ren­contre avec Chloé Clair (97), CEO de namR.

En quoi consiste le métier de namR ?

namR est une entre­prise fran­çaise de la deep­tech qui pro­duit ce que nous appe­lons des « attri­buts », de la don­née à forte valeur ajou­tée per­met­tant de carac­té­ri­ser quan­ti­ta­ti­ve­ment et qua­li­ta­ti­ve­ment bâti­ments, ter­ri­toires et envi­ron­ne­ment. Ces don­nées, nous les fabri­quons prin­ci­pa­le­ment à par­tir d’algorithmes d’intelligence arti­fi­cielle et de machine lear­ning. Nos clients sont toutes les par­ties pre­nantes autour des bâti­ments et des infra­struc­tures : les pro­prié­taires, les finan­ceurs, les assu­reurs, les per­sonnes qui équipent les bâti­ments et conces­sion­naires de ser­vices publics tels que l’eau, l’énergie et les déchets.

Concrè­te­ment, nous leur pro­po­sons un point d’accès unique à 7 mil­liards de don­nées struc­tu­rées et action­nables, qui leur per­mettent de pilo­ter au mieux leurs pro­jets. Nos attri­buts, géo­lo­ca­li­sés et mas­si­fiés sur 100 % du ter­ri­toire fran­çais (soit 36 mil­lions de bâti­ments) répondent à de nom­breux cas d’usage : risque assu­ran­tiel et extra-finan­cier, per­for­mance com­mer­ciale, effi­ca­ci­té opé­ra­tion­nelle, logis­tique, tran­si­tion éco­lo­gique et com­mu­ni­ca­tion sur les actions publiques enga­gées par les collectivités.

Ces don­nées sont éga­le­ment essen­tielles pour avoir des modèles pré­dic­tifs et pilo­ter les risques. Ain­si, nos clients uti­lisent nos don­nées pour enri­chir leur modèle pré­dic­tif et pilo­ter la mesure et la carac­té­ri­sa­tion de bâti­ments pour faire des scé­na­rios d’implémentation en ayant toutes les valeurs. De ce fait, nous avons un par­cours client opti­mi­sé : Un assu­reur ne pose­ra que 5 ques­tions au lieu de 30 à son client par exemple.

En créant cohé­rence et sim­pli­ci­té dans ces masses de don­nées com­plexes, namR s’impose comme le par­te­naire des orga­ni­sa­tions et des ter­ri­toires : nous carac­té­ri­sons le bâti sous toutes ses coutures !

“En créant cohérence et simplicité dans ces masses de données complexes, namR s’impose comme le partenaire des organisations et des territoires.”

Justement, l’atteinte des objectifs fixés par le décret tertiaire est l’enjeu de ces prochaines décennies pour les collectivités. Pour soutenir vos clients vous leur avez proposé tRees. De quoi s’agit-il concrètement ?

tRees a été notre pre­mier pro­jet spon­so­ri­sé par le minis­tère de l’Écologie, qui per­met de mas­si­fier les réno­va­tions éner­gé­tiques des éta­blis­se­ments sco­laires des Hauts-de-France. En effet, il y a trois ans, nous avons vou­lu savoir s’il était pos­sible de décrire le monde phy­sique par la don­née sans se dépla­cer. Et, nous avons su fédé­rer au sein d’un seul et unique outil toutes les don­nées conso­li­dées des 6500 éta­blis­se­ments sco­laires, ce qui repré­sente envi­ron 20 000 bâti­ments. Aujourd’hui, tRees est un véri­table outil d’aide à la déci­sion qui carac­té­rise les parcs immo­bi­liers. Il per­met de :

ana­ly­ser l’établissement grâce aux outils d’intelligence arti­fi­cielle : à par­tir d’images, de textes, de don­nées structurées ;

créer des don­nées action­nables offrant une vue glo­bale des carac­té­ris­tiques du bâti ;

cibler et pré-diag­nos­ti­quer les bâti­ments à fort poten­tiel de réno­va­tion éner­gé­tique : tra­vaux à réa­li­ser, inves­tis­se­ments néces­saires, éco­no­mies géné­rées, finan­ce­ments dis­po­nibles, RoI, arti­sans cer­ti­fiés RGE.

Et comment peut-on avoir accès à ces données ?

namR est pro­duc­teur de don­nées et est agnos­tique quant au mode de livrai­son. En effet, nous pou­vons livrer ces don­nées de deux manières à nos clients : soit en API, et donc dans leurs propres outils internes, soit via notre pla­te­forme ask­namR. ask­namR est la pre­mière pla­te­forme fran­çaise Data-as-a-Ser­vice qui décrit les bâti­ments, les ter­ri­toires et l’environnement. Son objec­tif est de faci­li­ter l’utilisation de ces don­nées uniques pour mobi­li­ser ins­tan­ta­né­ment les 250 attri­buts pro­duits par namR sur 36 mil­lions de bâti­ments en France. Cela per­met, par exemple, de répondre par­fai­te­ment aux besoins des pro­prié­taires publics et pri­vés qui pos­sèdent des bureaux ou des éta­blis­se­ments publics de faire leurs inven­taires rapi­de­ment et de manière effi­cace. Cette pla­te­forme sert aus­si aux ingé­nie­ries du bâti­ment lorsqu’elles tra­vaillent avec des col­lec­ti­vi­tés pour déve­lop­per de nou­veaux quartiers.

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Actuellement, vous êtes en train de développer de nouveaux produits…

En effet, nous tra­vaillons sur un pro­duit à des­ti­na­tion des ges­tion­naires d’actifs immo­bi­li­sés. Ce der­nier leur per­met­tra de réa­li­ser un état des lieux de leur expo­si­tion aux risques cli­ma­tiques, mais aus­si aux risques à venir. Nous allons pou­voir faire des pré­co­ni­sa­tions pour que les bâti­ments soient plus rési­lients à dif­fé­rents risques climatiques. 

Par exemple, pour ce qui est de la lutte contre les îlots de cha­leur, nous pro­po­se­rons une dés­im­per­méa­bi­li­sa­tion des espaces exté­rieurs pour appor­ter plus de fraîcheur.

Par ailleurs, nous tra­vaillons aus­si avec des aca­dé­miques pour jus­te­ment avoir des modèles cli­ma­tiques du futur.

Sur un plan plus personnel, que retenez-vous de votre passage à l’École (polytechnique) ? Un conseil aux jeunes diplômés ?

L’École m’a per­mis d’acquérir de solides connais­sances tech­niques et a fait de moi l’ingénieur que je suis aujourd’hui.

Tou­te­fois, je pense que l’audace et le cou­rage sont essen­tiels pour réus­sir sa car­rière. Pour ma part, j’ai pas­sé plus d’une ving­taine d’années au sein de grands groupes avant de me lan­cer dans des pro­jets beau­coup plus entre­pre­neu­riaux tels que namR. Et je n’ai aucun regret ! Une car­rière ne doit pas être linéaire. Il est pos­sible d’être une femme ingé­nieur, puis archi­tecte de bâti­ment et à la tête d’une entre­prise spé­cia­li­sé en IA. 

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