Gérard Franck (51) pilier de la Caisse de solidarité de l’AX
Décédé le 30 août 2021, Gérard Franck a effectué une brillante carrière dans le corps des Ponts et Chaussées, dans le domaine des ports et aéroports. Il a aussi été, pendant les quarante dernières années de sa vie, un exemplaire rapporteur de la Caisse de solidarité, se dévouant sans compter pour les familles polytechniciennes en détresse.
Né le 15 mars 1931, Gérard Franck est issu d’une famille parisienne de négociants et d’universitaires. À sa sortie de l’X, il choisit le corps des Ponts et Chaussées et sort major de sa promotion de l’ENPC. Il se marie à la fin de ses études et, intéressé par les ports, il demande une affectation au port du Havre. Pour s’y préparer, il part pour quelques semaines à Rotterdam pour étudier le phénomène fluvial et son interaction avec le port. Sa femme qui parle hollandais lui sert alors d’interprète. Le poste qu’il vise n’étant pas libre, il est nommé pour trois ans au service de l’Équipement de Saint-Quentin et, en 1959, il rejoint enfin le port du Havre comme directeur adjoint, poste qu’il occupera pendant treize ans et où il sera un gestionnaire particulièrement rigoureux et efficace.
Des ports aux aéroports
En 1972, il est nommé directeur général adjoint à Aéroports de Paris (ADP). Il aura comme patrons Gilbert Dreyfus (37) jusqu’en 1981, puis Jean Costet (47). En 1985, il est nommé au Conseil général des ponts et chaussées et chargé de l’inspection des grands ports de l’Ouest. Il termine sa carrière comme président-directeur général de la Caisse de retraite des dockers et prend finalement sa retraite en 1998 à l’âge de 67 ans.
Foncièrement altruiste, Gérard Franck n’attend pas l’âge de la retraite pour donner de son temps et de son énergie aux autres. Dès le début de 1981, il devient rapporteur de la Caisse de solidarité de l’AX (à l’époque appelée Caisse de secours), rôle qu’il continuera de tenir jusque quelques mois avant son décès.
Le rôle de rapporteur est de faire un point complet et détaillé sur les camarades en difficulté ou sur leur famille et, à partir de là, de proposer à la Caisse de solidarité un plan d’action qui comporte le plus souvent un volet financier mais aussi d’autres formes de soutien : aide à des démarches administratives voire juridiques ; conseils pratiques dans les domaines les plus divers ; soutien moral, etc. Ce plan, qui peut parfois s’étaler sur des années, fait l’objet d’un suivi régulier permettant d’adapter les dispositions prises à l’évolution de la situation du camarade et de sa famille.
Un rapporteur exemplaire
Ce rôle de rapporteur, Gérard l’a rempli avec tant de dévouement, de fidélité et de générosité que tous ceux qui l’ont côtoyé à la Caisse de solidarité – et en quarante ans ils furent nombreux – le considèrent comme un exemple à suivre. Il se montrait particulièrement attentif à comprendre toutes les dimensions d’une situation, à ne négliger aucun détail ni aucun aspect. Et, surtout, il s’attachait à accompagner ses protégés aussi longtemps que cela lui paraissait utile.
Ce fut le cas de cette compagne d’un camarade décédé qui se retrouva avec deux enfants confrontée à des problèmes matériels lourds. Gérard s’occupa de cette famille jusqu’au jour où les enfants, avec qui il avait noué des liens quasi paternels, purent devenir autonomes.
C’est aussi celui de cette fille de camarade qui eut à élever seule trois enfants après son divorce. Ou encore celui de cette autre fille de camarade dont les ressources étaient insuffisantes pour payer une maison de retraite : non seulement il lui a trouvé une maison d’accueil, a mis sur pied le financement de sa pension, mais aussi il la voyait régulièrement pour s’assurer que sa situation matérielle était satisfaisante et lui assurer un soutien moral.
À tous ceux qui l’ont connu et bien sûr à son épouse et ses quatre enfants, il laisse le souvenir d’un homme brillant, modeste, et surtout d’un modèle d’altruisme.