DSI : un rôle central pour relever les défis de demain
Aujourd’hui, les DSI sont devenues de véritables Business Partners au sein des entreprises. Elles accompagnent et développent la stratégie, et contribuent à atteindre les enjeux majeurs de demain. Karima Drissi, Chief Information Officer de GRDF, nous en dit plus sur ce métier et ce domaine riche en perspectives.
Vous avez un parcours 100% IT. Pourquoi ce choix ?
Je n’avais pas un plan programmé d’avance, en revanche j’ai très vite été embarquée dans le monde de l’IT : J’ai commencé par des études en informatique, mon bac+5 en poche, j’ai commencé à travailler dans les systèmes d’informations dans des activités très techniques en tant qu’ingénieur analyse et développement.
Dès le début j’ai pu m’engager dans des projets concrets au service de l’entreprise, qui avaient du sens et étaient attendus. Et très vite j’ai compris que l’IT était un métier certes technique mais complètement tourné vers le business.
Dès mes premières expériences j’ai découvert que l’IT était un métier transversal et opérationnel qui permet d’imaginer, de concevoir et de bâtir des solutions…
Ensuite le monde de l’IT ne cesse d’évoluer aux vues des évolutions technologiques constantes et de plus en plus innovantes, ce qui nous amène à nous réinventer tous les jours.
Je sais que j’ai fait le bon choix, en choisissant ce métier qui, après 24 années, me passionne toujours autant, me stimule intellectuellement et me procure beaucoup de plaisir !
Quelles sont vos missions principales au sein de GRDF ?
En tant que DSI, j’ai la charge d’une direction avec 350 collaborateurs qui s’occupent des activités IT dans des métiers d’expertises, d’ingénierie infrastructure et logicielle, de spécialiste data, d’urbaniste.
La DSI de GRDF porte la gouvernance, et dans ce cadre nous mettons en place les schémas directeurs des SI, des plans pluriannuels d’investissement.
Notre rôle central est de mettre en œuvre le système d’information de GRDF.
Et pour finir j’évoquerai le sujet de la cybersécurité : un sujet majeur aujourd’hui. Le contexte est tel que les risques vont croissants et les DSI deviennent les véritables garants de la sécurité des entreprises.
D’ailleurs, le rôle de la DSI est devenu encore central dans les entreprises. À ce titre, vous êtes aussi membre du comité exécutif de GRDF. Qu’en est-il ?
Le fait que la direction des Systèmes d’information soit au COMEX est un levier pour faire des DSI un acteur qui accompagne la transformation et la déclinaison de la stratégie de l’entreprise.
Sans ce positionnement, une DSI peut avoir une tendance à « attendre » les besoins, à ne pas se positionner de manière proactive. Et elle peut être perçue comme une grosse machine avec des contraintes et des complexités. Ce n’est pas l’image et le l’esprit de la DSI de GRDF !
En tant que membre du Comex, je participe aux discussions stratégiques, je suis au fait des grandes décisions et des cibles. Je sais ainsi être force de proposition, adapter les feuilles de route SI. C’est à mon sens une des conditions d’un positionnement business partner entre la DSI et ses parties prenantes.
“J’ai fait le bon choix, en choisissant ce métier qui, après 24 années, me passionne toujours autant, me stimule intellectuellement et me procure beaucoup de plaisir !”
Pour illustrer, actuellement, GRDF a construit sa stratégie et une vision qui sont incontestablement ancrées dans les enjeux de notre société en matière de transition énergétique. C’est une transformation qui s’est engagée depuis déjà de nombreuses années pour avoir sa place dans le mix énergétique de demain, cette transformation a pris le nom de « Troisième révolution des gaz », qui consiste à passer progressivement de la distribution de gaz fossile à la distribution de gaz renouvelables.
Cette transformation abordera le développement de la « première génération » de gaz renouvelable, c’est-à-dire le biométhane, puis intègrera dans nos réseaux des gaz dits de « deuxième génération », qui sont aujourd’hui en France au stade de recherche mais qui au travers des différentes expérimentations qui sont menées promets de belles choses, on parle notamment de l’hydrogène et du méthane de synthèse.
Cette stratégie, à la DSI nous nous l’approprions et nous travaillons avec les différents métiers de l’entreprise afin de proposer des solutions SI pour accompagner cette transformation, cette révolution.
Ce positionnement permet également de faire des impératifs SI des contraintes de l’entreprise comme celles de n’importe quel métier : l’obsolescence des briques qui doit être résolue à un rythme soutenu, les impératifs de sécurité, les évolutions nécessaires du socle d’infrastructures.
Le monde du digital et des technologies de l’information reste masculin et peine à attirer les femmes. Quel regard portez-vous sur cela ?
En premier lieu, et c’est important de le dire, les femmes s’imposent elles-mêmes leurs propres freins en étant convaincues que les métiers de la tech sont « trop techniques », plutôt réservés aux hommes. Sur les bancs des écoles d’ingénieurs les jeunes femmes sont encore trop peu nombreuses.
Je pense qu’au départ c’est un sujet d’éducation, de cadre de référence de notre société. Nous avons besoin d’évoluer dans la manière dont nous accompagnons les jeunes filles dans leur développement et leur choix de carrière.
Les femmes qui ont réussi dans la tech, nous en avons de plus en plus. Il faut les mettre en visibilité, qu’elle raconte leur parcours, leur évolution et qu’elles cassent les clichés.
“Les métiers de l’IT restent des métiers qui ne connaissent pas la crise.”
Je regrette cet état de fait, notre DSI à GRDF c’est à peine 30 % de femmes. C’est insuffisant d’une part parce que la mixité est une source extraordinaire de richesse, mais également parce que nous n’arriverons pas à combler nos besoins en compétences IT si les femmes ne s’y mettent pas !
J’ai envie de dire aux jeunes femmes que travailler et évoluer dans l’IT c’est passionnant ! Les échanges avec les métiers sur leur besoin, les étapes de conception, le codage et l’architecture sont autant d’activités qui permettent un épanouissement constant.
À chaque moment de ma carrière j’ai eu cette chance de prendre du plaisir, d’apprendre tous les jours de nouvelles choses et de travailler avec des équipes pluridisciplinaires.
Néanmoins, c’est un domaine riche en perspectives. Qu’en est-il ?
Les métiers de l’IT restent des métiers qui ne connaissent pas la crise : on recrute !
C’était déjà le cas avant la crise sanitaire, ça l’est encore plus aujourd’hui avec l’accélération de la digitalisation et les risques cyber notamment. Pendant la crise sanitaire, le rôle de l’IT a été clé pour permettre aux entreprises, partout dans le monde, de survivre et de maintenir leurs activités. Le rôle et l’image des DSI ont évolué positivement.
Pour GRDF, nous avons actuellement l’ambition de reconstruire et refondre l’ensemble du système d’information d’ici 2026 pour un SI plus optimisé, plus efficient et plus moderne. Dans ce cadre, nous internalisons des compétences cœur IT autour de l’ingénierie logicielle, de l’ingénierie infrastructure, de la data, de la cybersécurité, des architectures …
Et nous avons besoin de talents et de compétences pour nous accompagner dans cette belle aventure. Nous publions régulièrement des offres d’emploi sur notre site, j’invite les jeunes diplômés à postuler, et à venir à la découverte de GRDF, une belle entreprise au cœur des enjeux de transition énergétique.