Armand Bern (X81) l’humour et l’excellence d’un discret
Armand Bern (X81) est décédé le 6 août 2022 à l’âge de 59 ans. Après une thèse en sciences et génie des matériaux, il a poursuivi une riche carrière dans l’industrie, prématurément interrompue par la maladie. Ses proches rendent hommage à son humour et à l’excellence de son parcours, qui n’avaient d’égal que sa discrétion.
Cher père, frère, mari, camarade, et ami, Armand,
Ton attachement polytechnicien et esprit de camaraderie étaient tels qu’il nous était impensable de ne pas partager, avec la communauté polytechnicienne, quelques anecdotes sur ta vie qui s’est brutalement arrêtée le 6 août 2022.
Tout jeune, tu faisais la fierté de tes parents, suscitais l’admiration de ton frère et la sympathie de tes pairs, notamment pour tes dons en mathématiques et ton immense culture générale. D’un naturel discret, tu troquais pourtant volontiers avec ta fratrie la résolution d’exercices d’algorithmie contre le rangement de ta chambre ! Ton chemin vers l’École polytechnique était tout tracé : lycée Carnot et baccalauréat à 16 ans, classes préparatoires au lycée Louis-le-Grand, puis en 1981 entrée à l’X avant tes 19 ans pour le plus grand bonheur de tes parents.
Ce sera l’X, un point c’est tout
Cette admission, tu la visais depuis longtemps, tout comme l’excellence… Quand tu préparais les concours et que ton frère t’avait interrogé sur les autres grandes écoles d’ingénieurs, tu avais répondu avec l’humour qu’on te connaît : « Ce sera l’X, un point c’est tout ! »
Pendant ta scolarité à l’X, tu étais décrit par tes camarades comme discret, mais attentionné, gentil, blagueur, avec un humour fin qui en a marqué plus d’un. Tu étais si fier de ton uniforme de polytechnicien, toi qui détestais danser, te faisant un point d’honneur à assister au Bal de Polytechnique à l’Opéra Garnier ! Sorti de l’X, passionné par les sciences, tu as poursuivi avec une thèse en sciences et génie des matériaux à Sophia-Antipolis, présentée en 1987 à l’École nationale supérieure des mines de Paris.
À l’issue de ta thèse, tu as tout naturellement fait le choix de rester dans l’industrie : d’abord métallurgique, puis automobile et enfin aéronautique. De 1987 à 2000, chez Pechiney tu as occupé divers postes avant de prendre la direction industrielle de l’activité « filage dur » pour l’industrie aéronautique et automobile. Tu as ensuite rejoint l’industrie automobile en intégrant principalement de 2001 à 2017 Lear Corporation Seating, jusqu’au poste de directeur GME et PSA. En 2017, tu as rejoint l’industrie aéronautique en intégrant Zodiac Seats, puis Safran Seats France comme DG Seats France.
Jône de père en fils
En parallèle avec ta carrière, tu as fondé avec ton épouse Jocelyne une famille de trois enfants auxquels tu as transmis le goût des mathématiques et du challenge, ainsi que la persévérance. Tu aimais dire que tu partageais avec ton fils la même couleur de promotion, à 30 promotions d’écart. La remise des diplômes, le défilé, tant d’années plus tard, t’ont fait replonger dans ta jeunesse, avec beaucoup de fierté et de nostalgie…
Tout au long de ta vie, tu as continué à soutenir et promouvoir l’École polytechnique, en aidant la Fondation, en participant aux retrouvailles de promo et en exprimant auprès de ton entourage ta reconnaissance envers cette institution qui t’avait tant apporté.
Des messages de soutien en ton honneur, ton intelligence hors du commun et ta bonté sont des termes qui reviennent en boucle.
Dans un message d’adieu, tes collègues ont dit de toi que tu étais
« un magnifique exemple d’homme courageux et de leader humaniste ». Tu as marqué les esprits des personnes qui t’ont côtoyé, et qui ne t’oublieront jamais.
Pour la patrie, les sciences, la gloire !
Propos de la famille Bern recueillis par Nathaniel Bern (X11)