Philip Morris France : La décarbonation au cœur d’une transformation d’entreprise

Nata­sha Pou­get, res­pon­sable des enga­ge­ments exté­rieurs et de la RSE chez Phi­lip Mor­ris France, répond à nos ques­tions et nous explique com­ment cet acteur a inté­gré les enjeux liés au cli­mat et à la décar­bo­na­tion et adap­té sa stra­té­gie. Explications.

Comment un acteur comme PMI appréhende l’enjeu de la décarbonation ? 

Pour PMI, le cli­mat repré­sente l’une des prin­ci­pales menaces et cette pré­oc­cu­pa­tion est ins­crite au cœur de notre acti­vi­té. Une part impor­tante de nos pro­duits est en effet issue du tabac, une matière pre­mière agri­cole. Nous esti­mons que 40% de l’activité de nos taba­cul­teurs est direc­te­ment mena­cée par le réchauf­fe­ment climatique.

Pour répondre à cet enjeu, sur le plan opé­ra­tion­nel, nous agis­sons sur nos émis­sions directes (scope 1 et 2) qui repré­sentent 9,1 % de celles de notre chaîne de valeur. Cinq de nos usines sont déjà cer­ti­fiées car­bon-neu­tral et notre objec­tif est d’atteindre la neu­tra­li­té car­bone pour l’ensemble de nos opé­ra­tions directes en 2025.

D’un point de vue finan­cier, PMI a adop­té une approche pion­nière en appli­quant une tari­fi­ca­tion interne du car­bone avec un prix fic­tif de 65 USD par tonne de CO₂ et une taxe car­bone de 8 USD par tonne de CO₂. Ces prix fic­tifs sont pris en compte dans nos plans d’investissements et nos pro­jec­tions finan­cières. Cette démarche a per­mis de rendre per­ti­nents nos inves­tis­se­ments dans 8 pro­jets indus­triels en 2021. Les acti­vi­tés agri­coles repré­sen­taient 15,8 % des émis­sions de la chaîne de valeur en 2021. Pour réduire les émis­sions de car­bone lors du séchage des feuilles de tabac, nous accom­pa­gnons les taba­cul­teurs à sup­pri­mer les éner­gies fos­siles et inves­tir dans des ins­tal­la­tions pho­to­vol­taïques et de bio­masse. 75 % de leur consom­ma­tion éner­gé­tique pro­ve­nait d’énergies renou­ve­lables en 2021. 

Quels sont les impacts de la décarbonation sur votre stratégie et votre cœur de métier ? 

Au-delà d’améliorer nos pro­cé­dés indus­triels, nos équipes tra­vaillent à l’écoconception des nou­veaux pro­duits afin d’en réduire l’empreinte car­bone : elles iden­ti­fient les maté­riaux bas car­bone, amé­liorent leur recy­cla­bi­li­té (taux de 86 % en 2021) et intègrent la ges­tion de leur fin de vie.

Nous avons créé une chaîne indus­trielle de reva­lo­ri­sa­tion des appa­reils élec­tro­niques qui nous sont retour­nés. Selon leur état, ils sont recy­clés pour récu­pé­rer les maté­riaux, répa­rés pour leur don­ner une seconde vie, ou recon­di­tion­nés pour repar­tir en cir­cuit de commercialisation.

Concer­nant l’écoconception nous avons par exemple lan­cé en 2021 une nou­velle gamme de pro­duits qui chauffe le tabac par induc­tion, une tech­no­lo­gie qui per­met d’allonger leur durée de vie. 

Dans ce cadre, aujourd’hui, quels sont les projets et sujets qui vous mobilisent ? 

En 2021, pour la deuxième année consé­cu­tive, PMI a obte­nu la note triple A déli­vrée par le Car­bon Dis­clo­sure Pro­ject (CDP). PMI figure ain­si par­mi les 14 socié­tés mon­diales (dont Danone et L’Oréal) ayant obte­nu cette note pres­ti­gieuse sur un échan­tillon de plus de 12 000 entre­prises. Nous ne sou­hai­tons pas nous arrê­ter en si bon che­min, et nous nous sommes enga­gés à atteindre la neu­tra­li­té car­bone sur l’ensemble de notre chaîne de valeur en 2040. 

Qu’en est-il de vos enjeux dans cette démarche ? 

Notre enjeu est d’être une entre­prise ayant un impact posi­tif, tant sur la socié­té que sur l’environnement. Nous tra­vaillons prio­ri­tai­re­ment à réduire les exter­na­li­tés néga­tives de notre acti­vi­té, et fai­sons de la dura­bi­li­té non pas une contrainte mais bien une oppor­tu­ni­té d’innovation, de crois­sance et de créa­tion de valeur.

En bref

Phi­lip Mor­ris Inter­na­tio­nal (PMI) se trans­forme pour créer un ave­nir sans fumée et, à terme, rem­pla­cer les ciga­rettes par des pro­duits sans com­bus­tion (comme la ciga­rette élec­tro­nique et le tabac à chauf­fer) qui même s’ils ne sont pas sans risque, consti­tuent un meilleur choix pour les fumeurs adultes. Le groupe s’est enga­gé à réa­li­ser plus de 50% de son acti­vi­té hors ciga­rette dès 2025.

Pour déve­lop­per ces alter­na­tives, PMI a mis en place une poli­tique volon­ta­riste de R&D (981 scien­ti­fiques et tech­ni­ciens), dis­pose d’un outil indus­triel de pointe (38 usines), et a inves­ti 9,2 mil­liards USD. En 2021 les pro­duits sans com­bus­tion repré­sen­taient 29,1% du chiffre d’affaires net du groupe (sur un total de 31,7 mil­liards USD).

PMI est pré­sent en France (PMF) pour la com­mer­cia­li­sa­tion de ses pro­duits et y emploie plus de 370 sala­riés. PMF est enga­gé en faveur de l’égalité femme-homme, obte­nant en 2021 la note de ⁹²⁄₁₀₀ à l’index d’égalité pro­fes­sion­nelle, et cer­ti­fié Top Employer.

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