Sarah Pétroff (X13), fière d’avoir choisi la gendarmerie
Sarah Pétroff a choisi la gendarmerie à la sortie de l’X, malgré l’attrait d’autres corps auxquels elle aurait pu avoir accès. Voilà quelqu’un qui a une vraie vocation ! Son portrait complète bien notre dossier d’octobre 2022, qui montrait la place que les X trouvent au sein de la « maréchaussée ».
Cette grande (1,80 m) brune est calme, réfléchie et enjouée. Ses parents, un père ingénieur et une mère médecin, l’orientèrent vers des études d’ingénieur (sa petite sœur, quant à elle, devint juriste). Enfant, elle était effrayée par tout ce qui sortait de l’ordinaire – ainsi des premières chutes de neige qu’elle subit. Plus tard, avant son entrée à l’École, elle avait une appréhension initiale de la chose militaire. C’est une personne au regard d’enfant, confiant, et au sourire assez timide, quoique vainqueur. Elle eut un enseignant mémorable, M. Lecocq, son professeur de français en sixième. Du secondaire date son attrait pour les sciences, « des matières que j’aimais bien ». À présent, lorsqu’elle étudie l’histoire en préparant des concours internes à la gendarmerie, elle y éprouve une vraie fascination.
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Une parmi vingt
Pourquoi son choix de la gendarmerie ? Préciser d’abord qu’il fut réfléchi et qu’elle l’a fait sien, entièrement. Au nombre des raisons dont elle est consciente et fait état, le courage physique et moral, l’importance de la valeur travail, la variété des problèmes posés et des solutions à leur trouver, la proximité avec la population que le gendarme protège. L’esprit de corps justement, le sentiment d’appartenir à une communauté, la camaraderie avec les collègues. Elle est fière de son appartenance à la gendarmerie française, avec son statut militaire et sa vocation au respect des lois dans des contextes compliqués et difficiles.
Une vingtaine d’X font actuellement carrière dans la gendarmerie. Quelques-uns, Sarah Pétroff en particulier, ont contribué au dossier sur la gendarmerie et le numérique que La Jaune et la Rouge publia en octobre 2022. Elle adore la capacité d’observation de la société en général que permet le statut de gendarme. Et puis, ce fut l’une des raisons déterminantes, elle voulut contribuer à ce corps avec des compétences aujourd’hui assez rares et proprement polytechniciennes : analyse d’un ensemble complexe de données auxquelles on applique des probabilités et statistiques ; esprit d’analyse ; élaboration d’hypothèses explicatrices. Cette enthousiaste a « du mal à parler de choses autres que la gendarmerie ».
“La proximité avec la population que le gendarme protège.”
Origami et tir à l’arc
L’un des binets qu’elle fréquenta à l’École lui apprit à maîtriser l’origami. Comme on sait, il s’agit de donner à une feuille de papier des plis successifs jusqu’à aboutir à une figure représentative : « Une passion amusante, créative, fascinante, enrichissante et, comme toutes les formes d’art, source de grande satisfaction. Un hobby que j’apprécie pour son aspect très cartésien. » Un autre binet, sans doute conséquence d’une fracture ouverte à la cheville qu’elle se fit en jouant au basket (la section sportive qu’elle avait élue), fut le tir à l’arc : une activité sportive alliant la vigueur – qu’exige de bander l’arc – et l’exactitude, la précision du tir et la persévérance.
Une vraie vocation
Cette travailleuse, une surdouée sans aucun doute, travailla beaucoup lors de ses années d’École. Sans du tout jouer le classement, Sarah Pétroff termina sa scolarité à l’X dans le peloton de tête et aurait eu sa place dans le corps des Mines. Le contexte était malaisé ; l’ensemble de la promotion était intimidé, pour ne pas dire assombri, par les choix de carrière à prendre. Néanmoins, lors de l’amphi de botte, elle opta, à la surprise de certains, pour une carrière militaire dans la gendarmerie : « Forcément un dilemme, mais je n’ai pas de regrets.
Le parcours que nous suivons au sein de la gendarmerie n’est au final pas si différent du parcours dans la fonction publique civile que peuvent suivre ceux qui choisissent les corps civils de l’État. De plus j’ai toujours trouvé que les qualités attendues en police judiciaire – ma dominante initiale – étaient des qualités fondamentalement scientifiques. On note d’ailleurs un certain regain de popularité pour la gendarmerie chez les jeunes générations d’X, avec une dizaine de gendarmes sur les promos ayant suivi la mienne. »
En illustration : portrait de Sarah Pétroff par Laurent Simon