Intuition et rationalité
Leur symbiose chez l’humain et la machine
Le livre offre un quadruple regard : scientifique, compilatif, épistémologique et philosophique – ce que permet l’éminent double autorat. Le regard scientifique propose deux dichotomies fondamentales : d’une part intelligence artificielle symbolique (réflexion) et reconnaissance des formes (intuition), d’autre part intelligence artificielle faible (actuelle) et intelligence artificielle forte (future). Le regard compilatif décrit des applications qui couvrent tout le temps de l’IA depuis le milieu des années 1950. Le regard épistémologique présente l’état de l’art et la future IA forte (ainsi que les recherches à mener). Le regard philosophique décompose l’intelligence humaine (voyez le titre du livre) et imagine l’intelligence à venir des machines – une démarche qui nous emmène sur les sentiers de la conscience, de la mémoire et même du bon sens.
L’essai est aussi un cheminement dans l’histoire de la connaissance (Platon, Pascal, Newton, Darwin, Einstein, Monod) conclu par un final étourdissant, que je ne dévoile pas sauf à écrire ici l’un de ses mots, Intelligence (avec majuscule). Final qui n’arrivera pas avant de nombreuses décennies – locution que les auteurs affectionnent et qui porte un double message. D’une part, certains forums médiatiques se trompent d’époque, dissertant sur ce qui n’est pas encore. D’autre part et surtout, cela laisse du temps pour préparer l’avènement de l’Intelligence. « Intuition et rationalité » semble être un incontournable de cette préparation.