Joa.finance

Joa.finance disrupte le modèle économique de la trésorerie et de l’affacturage

Dossier : Supplément : Fintech & croissanceMagazine N°785 Mai 2023
Par Cédric COIQUAUD

Cédric Coi­quaud, fon­da­teur d’APPI Conseil, revient sur la créa­tion de Joa.finance, une pla­te­forme SaaS de ges­tion de fac­tures numé­riques qui s’appuie notam­ment sur le paie­ment inté­gré, les cryp­toac­tifs, la Blo­ck­chain et le Web3. Expli­ca­tions.

Quels sont les constats qui vous ont mené à créer Joa.finance ?

Joa.finance est née de plu­sieurs constats contra­dic­toires que j’ai pu faire au cours de ma car­rière de près de 25 années dans les mar­chés ban­caires, assu­ran­tiels et financiers.

Dès 2010, j’ai décou­vert les tech­no­lo­gies Blo­ck­chain notam­ment dans le cadre d’une ren­contre inter­pro­fes­sion­nelle en Autriche. Tou­te­fois, je n’ai réel­le­ment com­men­cé à mani­pu­ler la tech­no­lo­gie qu’en 2015, lors du cadrage d’un pro­jet ambi­tieux avec la Banque Cen­trale du Cam­bodge. Au cours de ce pro­jet auquel se sont pro­gres­si­ve­ment ajou­tés de nou­veaux pro­jets avec d’autres Banques Cen­trales, je me suis inté­res­sé aux théo­ries éco­no­miques de Sté­pha­nie Kel­ton, et en par­ti­cu­lier à celle inti­tu­lée « People’s Economy ».

Il m’est alors appa­ru évident que notre créa­tion moné­taire devrait être davan­tage cor­ré­lée à la capa­ci­té de nos entre­prises à créer de la valeur mar­chande. Il y a ensuite eu la COVID. Ce fut un élec­tro­choc : plu­sieurs de mes petits mar­chands pré­fé­rés, ou res­tau­ra­teurs favo­ris, ont fait faillite. J’aurais pu les aider, finan­ciè­re­ment, mais, mal­heu­reu­se­ment, il n’y avait aucun levier pos­sible pour le faire. Enfin, il y a la per­cée du Web3 et de la Blo­ck­chain, que nous sui­vons depuis les débuts d’Ethereum. Nous sommes convain­cus que cette tech­no­lo­gie peut appor­ter davan­tage de démo­cra­tie dans nos pro­ces­sus économiques.

Forts ces constats, que proposez-vous ?

Nous avons implé­men­té une pla­te­forme SaaS de ges­tion de fac­tures numé­riques et des paie­ments asso­ciés qui peuvent être effec­tués en euros ou en cryptomonnaies.

Dans ce cadre, nos prin­ci­paux leviers de dif­fé­ren­cia­tions sont :

  • Un paie­ment en un clic, incor­po­ré dans le PDF, génère une réduc­tion des délais de paie­ment de plus de 50 % ;
  • Les rap­pro­che­ments comp­tables sont qua­si-auto­ma­tiques ce qui per­met d’éviter les pro­blé­ma­tiques liées aux récon­ci­lia­tions et impu­ta­tions bud­gé­taires manuelles ;
  • Nous sommes nati­ve­ment Web3 : nous gérons les fac­tures et les paie­ments en cryptoactifs ;
  • Notre méca­nisme de créa­tion moné­taire par les entrepreneurs.

En quoi votre positionnement est-il différenciant ?

Aujourd’hui, nous sommes les seuls à pro­po­ser le paie­ment des fac­tures en cryp­to. Nous sommes éga­le­ment les seuls à nous pré­oc­cu­per d’un méca­nisme inci­ta­tif à la réduc­tion des délais de paie­ments ain­si qu’à la pro­tec­tion du pou­voir d’achat. Enfin, nous incor­po­rons notre méca­nisme de paie­ment en un clic direc­te­ment dans le PDF de fac­ture, ce qui est extrê­me­ment pratique !

N’est-il pas encore trop tôt pour parler d’adoption des cryptoactifs ?

Selon plu­sieurs études, la courbe d’adoption des cryp­toac­tifs est très proche de la courbe d’adoption d’internet. De manière com­pa­ra­tive, nous sommes, aujourd’hui, à l’équivalent de l’an 1999 de l’internet. Notre solu­tion a voca­tion à deve­nir le Trans­fer­Wise de la cryp­to­mon­naie : les mar­chands reçoivent des euros, avec un mon­tant garan­ti, et ce alors même que leurs clients ont payé en cryp­toac­tifs. Nous vou­lons por­ter cette solu­tion tech­no­lo­gique direc­te­ment au cœur des ter­mi­naux de paie­ments, pour ain­si deve­nir le Goo­gle­Pay de la Crypto !

Qu’en est-il de vos ambitions sur le marché de la facture numérique ?

En France, sur les 2,5 mil­liards de fac­tures édi­tées chaque année, seules 3 % sont déjà numé­riques. En paral­lèle, le coût de paie­ment d’une fac­ture reçue est de l’ordre de 120 euros et com­prend notam­ment les moyens logis­tiques pour la vali­da­tion des mon­tants fac­tu­rés, puis la réa­li­sa­tion du paie­ment et son impu­ta­tion bud­gé­taire correcte.

Sur ce mar­ché, nous pri­vi­lé­gions une approche par par­te­na­riats. Concrè­te­ment, les banques et les solu­tions de ges­tion de tré­so­re­ries peuvent inté­grer notre API au sein de leurs pla­te­formes en marque blanche. Grâce à notre brique appli­ca­tive, nous obser­vons une crois­sance plus rapide de nos par­te­naires, ain­si qu’une ouver­ture vers une typo­lo­gie de clien­tèle jusque-là inac­ces­sible pour eux.
Au-delà, Joa a aus­si pour ambi­tion de dis­rup­ter le mar­ché de l’affacturage en capi­ta­li­sant sur le Web3 qui ouvre de nou­velles pers­pec­tives. Et dans cette démarche, nous sommes sou­te­nus par la BPI, Paris&Co, le Swave, la Tech­no­pôle de Quim­per, La Place Fin­tech, et France Fintech.

En parallèle, vous dirigez aussi le cabinet APPI Conseil qui travaille sur l’ensemble de ces enjeux et sujets. Pouvez-vous nous en dire ?

APPI Conseil est une socié­té de conseil en trans­for­ma­tion digi­tale, qui s’adresse en prio­ri­té aux entre­prises finan­cières. Nous tra­vaillons avec plu­sieurs grands groupes finan­ciers en France, ain­si que plu­sieurs start-up. On a contri­bué à la créa­tion de banques et de néo­banques, en green­fields. Et aus­si les BaaS (Ban­king as a Ser­vice). Nous avons une spé­cia­li­sa­tion sur les dis­po­si­tifs de paie­ments, sur le KYC, l’identification et l’identité. En outre, nous avons une exper­tise sur les sys­tèmes dis­tri­bués, et notre R&D a été récom­pen­sée du label JEI par le Minis­tère de la Recherche et de l’Éducation. Nous somme éga­le­ment membre du Comi­té de Direc­tion de l’Alliance Blo­ck­chain France. Notre labo­ra­toire Blo­ck­chain est labe­li­sé CIR/CII par le Minis­tère de la Recherche.

Notre ADN s’ancre dans une excel­lente connais­sance de la régle­men­ta­tion, ain­si que des tech­no­lo­gies dis­rup­tives. Nous sommes rom­pus au Lean, au 6‑Sigma (nous sommes Black-Belt), et à la théo­rie du Pro­fes­seur Kano.

Et dans le cadre de cette activité, quelles sont les tendances que vous observez ?

La trans­for­ma­tion digi­tale s’accélère et les solu­tions inno­vantes sont de plus en plus nom­breuses. Mal­gré les diverses crises qui viennent ratio­na­li­ser ce pay­sage, les Fin­techs fran­çaises par­viennent à tenir le cap : c’est un excellent signe ! Aujourd’hui, nous obser­vons un mou­ve­ment géné­ral vers les tech­no­lo­gies de recon­nais­sance bio­mé­trique, la gra­tui­té des paie­ments, les API et les solu­tions pla­te­for­mi­sées. L’ère des solu­tions « on pre­mises » tout-en-un touche à sa fin : l’avenir sera un puzzle de solu­tions SaaS inter­con­nec­tées, avec des pro­ces­sus digi­taux entiè­re­ment repensés.

En ce qui concerne le Web3 plus par­ti­cu­liè­re­ment, la France est res­tée quelques temps dans une forme d’ambiguité. On note tou­te­fois aujourd’hui une volon­té d’avancer plus vite et plus for­te­ment sur ces sujets. Les régu­la­teurs pro­posent des cadres qui per­mettent aux entre­pre­neurs de mieux réflé­chir leurs solu­tions, tout en pro­té­geant le consom­ma­teur et en conti­nuant la lutte contre la fraude et le blan­chi­ment. À notre niveau, avec nos solu­tions, nous sommes heu­reux de par­ti­ci­per à cette mouvance.


Focus sur l’équipe JOA.FINANCE

Sophie, doc­teur en droit. Sa thèse porte sur les flux moné­taires inter­na­tio­naux et les effets de la mondialisation.
Sté­pha­nie, direc­trice pro­jet avec une solide expé­rience à l’étranger.
Yos­ra, ex-for­ma­trice Blo­ck­chain dans plu­sieurs écoles recon­nues sur le sujet, et experte renom­mée dans la com­mu­nau­té Web3.
Sté­phane, Dev­Se­cOps, ancien hacker éthique et adepte des sys­tèmes de sécurité.
Michel, for­ma­teur en tech­no­lo­gies informatiques.
Illias, déve­lop­peur Blo­ck­chain EVM com­pa­ti­bl et éga­le­ment déve­lop­peur full-stack.
Nalis, UX/UI et déve­lop­peuse front-end.
Yon­ghai, BackEnd dev.
Sophéa, Fron­tEnd dev.
Adrien, Busi­ness Ana­lyste et Archi­tecte Web3.

Joa.Finance est membre du comi­té de direc­tion de l’Alliance Blo­ck­chain France.

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