Nicolas Zarpas (X58) de l’aluminium à la gestion des carrières
Décédé le 25 mars 2023, Nicolas Zarpas a fait toute sa carrière dans le groupe Pechiney et a consacré l’essentiel de sa retraite à développer l’activité du Service Carrières de l’AX, en le dotant d’outils qui font sa force et son efficacité.
Nicolas Zarpas est né le 4 avril 1939 à Athènes. Son père, officier de Marine, terminera sa carrière comme amiral, après une brillante guerre. Sa mère est artiste-peintre. À la fin de la guerre, ses parents se séparent et sa mère l’emmène à Paris. Il est scolarisé à Sainte-Marie-de-Monceau puis à Stanislas. À sa sortie de l’X, il choisit d’entrer chez Pechiney qui prépare une implantation en Grèce. Mais, il lui faut patienter avant de retrouver son pays natal et il débute sa carrière dans une usine d’alumine en Guinée, expérience qui l’a beaucoup marqué. Puis, c’est la Grèce et une fois l’usine réalisée, le retour en France à l’âge de trente ans. Il se voit confier de nombreuses missions au sein du Groupe, ce qui l’amène à beaucoup voyager. Et aussi à s’installer à Grenoble pendant quelques années, pour prendre la direction d’une filiale qui marchait mal, la Satma, entreprise spécialisée dans les produits pour condensateurs. Il redynamise son équipe, mobilise le service de R & D sur des objectifs concrets – amélioration des procédés de production, maîtrise de la qualité et innovation –, et fait de la société un leader mondial dans son secteur.
Une nouvelle carrière
Il part à la retraite en 1999, mais ne reste pas inactif. Après quelques missions de conseil en tant que spécialiste de l’aluminium, il prend la responsabilité du Service Carrières de l’AX, poste qu’il occupe de 2001 à 2018. Il trouve là l’occasion de manifester son attachement à l’X, qui a été non seulement un tremplin dans sa vie professionnelle mais aussi une source de rencontres, dont celle de son épouse, sœur d’Édouard Valensi (X58). Celle aussi d’aider les plus jeunes dans la gestion de leur carrière professionnelle. Multipliant les initiatives et les innovations, il fait du Service AX Carrières un outil performant auquel beaucoup ont recours. Très vite, il crée un réseau de correspondants X dans les grands secteurs de l’économie, correspondants qui peuvent éclairer des X en transition professionnelle sur les opportunités à saisir, les démarches à entreprendre, les personnes à contacter. S’inspirant de ce qui avait été créé par des homologues d’HEC, il crée en 2016 une activité de mentoring avec des formules qui s’adressent à toutes les catégories de camarades, de l’élève de Palaiseau au cadre en fin de carrière. Il donne un nouvel essor aux séminaires organisés par l’AX et animés par des spécialistes du conseil en évolution professionnelle en les prolongeant par des entretiens individuels permettant de donner plus de force à cette formation. Il négocie avec la société qui a développé la plateforme Jobmaker un libre accès à celle-ci pour que les X puissent s’autoévaluer. Mais le plus important à retenir de son action, c’est son sens de l’écoute, l’attention qu’il portait à chaque cas comme s’il était unique et le temps qu’il acceptait de donner sans compter.
Un double attachement
Nicolas Zarpas était féru de ski, sport qu’il a pratiqué jusqu’en 2020, et surtout, il était épris de culture. Grec par sa naissance, français par sa formation et sa carrière, il était attaché autant à son pays d’origine qu’à son pays d’adoption. Son regard sur la vie et les êtres était emprunt de ce relief que donne une forme de vision stéréoscopique. Mais dans ses propos, il était volontiers laconique, ce qui obligeait ses interlocuteurs à plus d’attention et finalement ses messages n’en passaient que mieux. Ses résidences secondaires sont une autre manifestation de ce double attachement : car en sus de la maison qu’il avait achetée et améliorée dans le pays d’Auge, il rénovait une maison familiale dans le Péloponnèse.