Face à la mort
Je ne me serais pas proposé comme présentateur du livre de Rémy Nollet si je ne m’étais pas senti concerné par son titre, ayant à l’occasion de la guerre d’Algérie été confronté à la mort… Quels pouvaient être aujourd’hui les mobiles d’engagement dans une gendarmerie nationale ouverte aux polytechniciens acceptant de se retrouver « face à la mort » ?
Recherche d’une femme disparue depuis trois mois, trouvaille d’un corps dans sa voiture au fond de la Seine, vérification de l’identité par autopsie : tel fut le premier contact de l’auteur avec ce qui allait devenir son métier !
Un officier gendarme doit réagir au plus vite face à un appel qui concerne sa responsabilité. Cela peut sauver la vie d’un randonneur perdu dans une tempête de neige ou celle d’une conductrice tombée dans un ravin. Une question survient rapidement : jusqu’où les recherches doivent-elles être poursuivies alors que la nuit va tomber ? L’officier est maître du niveau de risque qu’il accepte pour lui, mais aussi responsable de la vie de ses hommes. Et il lui faudra, plus tard, expliquer à la famille pourquoi il a pris la décision d’arrêter. Ensuite, en s’endormant, il se demandera s’il n’aurait pas dû continuer ; et, le lendemain, il s’expliquera avec ses subordonnés qui se sentiront mieux le soir suivant…
Le livre relate plus d’une douzaine d’événements, parfois se terminant bien, trop souvent se terminant mal. Il révèle le goût du risque de son rédacteur, mais également un souci de respect des autres qui, dans le monde actuel, fait plaisir.