Mon petit frère
Le petit frère en question est X59, décédé récemment. Le grand frère, qui n’est pas polytechnicien mais a écrit ce livre charmant, est un touche-à-tout sympathique auquel je dois quelques rigolades mémorables.
Le mien de frère, normalien (personne n’est parfait), m’avait offert il y a une trentaine d’années son Arithmétique appliquée et impertinente (1993 chez Payot, disponible à ce jour en livre de poche) : j’y repense toujours avec plaisir et secousses de rire. Les énoncés des problèmes qu’il proposait étaient du genre : « Lors du déménagement, l’armoire normande est tombée sur votre petite sœur et l’a réduite en galette ; sachant que la petite sœur avait sur pied un volume de x cm3 et partant du principe qu’une fois compressée elle a pris la forme d’un disque parfait, quelle est l’épaisseur de la galette obtenue ? » Idéal pour énerver les pisse-froid et pour égayer la morne journée d’un esprit éclairé…
Le présent ouvrage est de cette eau ; ses 220 petites pages se lisent en une petite matinée, de préférence au jardin avec un petit rosé frais ; il est léger, tendre, impertinent, fantaisiste, émouvant ; il nous parle ; il est amusant, ce qui est un compliment qu’on peut rarement décerner. Pour retrouver l’atmosphère de l’après-guerre chez les gens simples, c’est vachement mieux qu’Annie Ernaux. Il y a des prix Nobel qui se perdent, de même que des paires de baffes…