Focus sur la norme XP X30-901 sur le système de management de projet d’économie circulaire
Mélodie Merenda, responsable de projets RSE, ISR & Economie Circulaire au sein du département RSE Groupe AFNOR, nous présente dans cet entretien, la norme expérimentale XP X30-901 relative au système de management de projet d’économie circulaire.
Qu’est-ce que la norme expérimentale XP X30-901 ?
Cette norme expérimentale française spécifie les exigences et recommandations relatives à un système de management d’un projet, porté par un organisme, pour améliorer la dimension circulaire de son projet. Applicable à tous types d’organismes, quelle que soit leur taille ou activité, elle définit plus particulièrement les différentes étapes pour une transition vertueuse vers l’économie circulaire
En parallèle, vous proposez une solution d’évaluation tiers indépendante. Comment s’articule cette solution et quels sont ses objectifs ?
Nous sommes régulièrement sollicités par des entreprises qui souhaitent être auditées et labellisées sur leur système de management de projet d’économie circulaire. Pour ce faire, nous nous appuyons sur le label AFAQ Économie Circulaire, dont le référentiel est basé sur la norme XP X30-901. Dans cette démarche, l’idée est de voir dans quelle mesure le projet d’économie circulaire de l’entreprise s’appuie et est bien géré sur la base d’un système de management d’économie circulaire. Sur le terrain, nous réalisons un audit durant lequel nous échangeons avec les collaborateurs ainsi qu’avec les différentes parties prenantes externes pour évaluer le niveau de conformité aux exigences de la norme : il faut que le projet d’économie circulaire contribue simultanément aux 3 finalités du développement durable (économique, sociale / sociétale, environnementale) et aux 7 dimensions de l’économie circulaire (approvisionnement durable, éco-conception, symbiose industrielle, économie de la fonctionnalité, consommation responsable, allongement de la durée d’usage, gestion des matières en fin de vie).
Quels sont les avantages pour les entreprises ?
Le recours à un auditeur tiers et indépendant crédibilise la démarche d’économie circulaire d’une entreprise. Au-delà, l’entreprise va pouvoir bénéficier de l’expertise de ce dernier qui se concrétise au travers du rapport d’audit et des préconisations pour gagner en maturité et de s’inscrire dans une démarche d’amélioration continue et transversale en matière d’économie circulaire. En effet, l’économie circulaire est un vaste sujet qui ne se limite pas à la gestion des déchets en fin de vie. C’est aussi la mise en place d’un certain nombre d’actions en amont pour mieux gérer la production de déchets, mais aussi en faveur de l’éco-conception, de l’achat responsable, de l’économie de la fonctionnalité, de l’écologie industrielle et territoriale…
Dans le contexte actuel, en quoi est-ce pertinent pour une entreprise de s’engager dans cette démarche ?
Nous assistons actuellement à un renforcement et une intensification de la réglementation européenne et française sur les sujets d’économie circulaire : éco conception, affichage environnemental, analyse de cycle de vie…
Aujourd’hui, si la labellisation en matière d’économie circulaire est encore une démarche volontaire, s’engager dans cette voie permet à une entreprise de s’approprier bien amont ces sujets, se positionner à l’avant-garde de ces enjeux et, in fine, de mieux appréhender les évolutions réglementaires ou fiscales qui se profilent actuellement.
Demain, la norme XP X 39–100 sera remplacée par une norme ISO sur le sujet, dont les travaux d’élaboration sont en cours. Pouvez-vous nous en dire plus ?
Sous la présidence de la France, des travaux de rédaction de normes ISO sont actuellement en cours à l’échelle internationale et portent sur trois dimensions :
- une norme sur la terminologie, les principes et les recommandations ;
- une norme sur la mise en place d’un cadre clair pour aider les entreprises à passer sur un modèle d’affaires ou un business model plus circulaire ;
- une norme qui définira les lignes directrices pour mesurer et évaluer le degré de circularité.
Ces normes sont différentes des normes HLS classiques de système de management. Elles ont, en effet, été pensées de manière à être plus adaptées aux enjeux soulevés par l’économie circulaire qui vise, in fine, à challenger un business model traditionnel pour aller vers plus de circularité.
Enfin, dans cette démarche, la rédaction de normes sectorielles est aussi prévue pour répondre plus spécifiquement aux enjeux d’économie circulaire relatifs à chaque secteur d’activité.