Alain Thomazeau (X56) un ingénieur à la conscience professionnelle sans limites
Décédé le 17 juillet 2023, Alain Thomazeau fit sa carrière dans l’industrie française dont il faisait la promotion à l’export. Parti en préretraite en 1992, il a consacré treize ans à l’AX, d’abord pour l’organisation du bicentenaire de l’École puis à la rédaction de la J&R.
Né à Neuilly-sur-Seine le 4 mai 1936, Alain Thomazeau est le second de huit enfants. Son père, Yves Thomazeau (X27), inspecteur des finances, travaille dans la banque et sa mère est femme au foyer. Après des études secondaires et une prépa à Janson-de-Sailly, l’X et un service militaire en Algérie, il choisit de travailler dans le groupe Schneider où il fera presque toute sa carrière. Il commence par quatre ans au Creusot, au laboratoire puis aux laminoirs. Ses classes faites il s’installe à Paris et intègre des bureaux à La Défense.
Il sera amené à beaucoup voyager et parcourt le monde entier (Brésil, Argentine, Inde et bien d’autres) pour vendre des usines clés en mains. Il a une conscience professionnelle sans limites. Le vendredi soir au mois d’août il est le seul à rester au bureau et prend le dernier train pour rejoindre sa famille en Bretagne. Une année, parti début juillet pour huit jours en Argentine, il revint six semaines plus tard… Son patron de Creusot-Loire Entreprise, François Mayer, écrit de lui : « C’était un équipier parfait, calme, perspicace, efficace, équilibré et de rapport agréable. »
Du groupe Schneider à l’AX
Après la faillite du groupe Schneider, Alain Thomazeau travaillera chez Spie Batignolles, d’abord pour les JO de 1992, puis pour la construction d’une station de ski au Chili. En préretraite en octobre 1992, il recherche aussitôt une occupation et trouve très vite à employer ses compétences dans l’équipe chargée de la commémoration du bicentenaire de l’X, animée par son cocon Christian Marbach. Il prend en charge l’organisation de la messe à Saint-Étienne-du-Mont ainsi que la pose d’une plaque commémorative dans cette même église. Il pilote la publication d’un numéro spécial de la J&R. Et, surtout, il assiste Christian Marbach dans le suivi de tous les chantiers et la recherche de financements, domaines dans lesquels sa conscience professionnelle s’avère très efficace.
Fin 1994, heureux de ces deux ans passés à l’AX, il rejoint Jean Duquesne comme rédacteur en chef adjoint de La Jaune et la Rouge, poste qu’il occupera jusqu’à l’été 2006. Tous ceux qui ont travaillé avec lui à cette époque gardent le souvenir d’un homme très cultivé – les collaboratrices de la revue n’hésitaient pas à le consulter pour trouver des réponses aux questions les plus variées –, plein d’humour, particulièrement serviable et ne se mettant jamais en avant, un homme discret. Ces qualités lui ont valu l’estime unanime de tout le personnel de l’AX.
Un catholique engagé
À l’été 2006, à la suite d’un grave accident de voilier, ses chances de pouvoir remarcher paraissent très minces aux yeux des médecins, mais sa volonté et le dévouement sans faille de son épouse Marie-Claire et de sa fille Anne lui permettront de retrouver l’usage de ses jambes au bout de 27 mois ! Il reprend les activités auxquelles il tenait tant, membre de X Mémorial et du conseil économique de sa paroisse, ainsi que ses hobbies : la voile, les voyages, la pêche et la chasse.
Catholique engagé, Alain Thomazeau était foncièrement bon et honnête, attentif à chacun, fidèle en amitié et très attaché à sa famille. Ses enfants se souviennent du jour où il revint du Viêtnam avec six chapeaux, deux pour les parents et un pour chaque enfant ! Hélas, en 2016 un AVC le laisse partiellement paralysé ; à nouveau il se bat et se remet debout. Il devient peu à peu moins autonome mais conserve son œil malicieux et rieur ; il continue à croquer la vie à pleines dents et faire des projets jusqu’à l’AVC qui l’emportera en juillet. Il laisse derrière lui un véritable témoignage d’humilité, de courage et de vie.