Bitcoin et monnaies décentralisées : technologie, adoption et enjeux

Bitcoin et monnaies décentralisées : technologie, adoption et enjeux

Dossier : BitcoinMagazine N°792 Février 2024
Par Pierre NOIZAT (X80)
Par Guillaume ARNAUD (X94)

L’invention de Bit­coin en 2008 par­ache­vait les recherches de nom­breux infor­ma­ti­ciens et cryp­to­graphes pour conce­voir un sys­tème moné­taire auto­nome, auto­ré­gu­lé et opé­ré en mode pair à pair, sans banque centrale.

Les uni­tés moné­taires qui cir­culent sur le réseau Bit­coin pré­sentent des carac­té­ris­tiques bien par­ti­cu­lières : trans­fé­rables immédiate­ment via Inter­net, divi­sibles à l’infini, véri­fiables ins­tan­ta­né­ment, non confis­cables, créées en quan­ti­té stric­te­ment limi­tée à 21 millions.

Grâce à ces pro­prié­tés uniques, Bit­coin conti­nue à se déve­lop­per tant sur le plan de l’adoption que sur le plan technologique.

Les déten­teurs de Bit­coin et autres crypto­monnaies sont aus­si nom­breux en 2023 que les uti­li­sa­teurs d’Internet en 1999. Selon une étude du Bos­ton Consul­ting Group datée de 2022, 4 % de la popu­la­tion mon­diale pos­sé­de­rait des cryp­to­mon­naies, soit envi­ron 300 mil­lions d’individus. Le nombre d’utilisa­teurs devrait atteindre un mil­liard en 2030.

« Les détenteurs de Bitcoin et autres crypto­monnaies sont aussi nombreux en 2023 que les utilisateurs d’Internet en 1999. »

Sur le front tech­no­lo­gique, un déve­lop­pe­ment de masse sup­pose la capa­ci­té de gérer, comme les grands réseaux de paie­ment par carte ban­caire, des dizaines de mil­liers de tran­sac­tions par seconde.

Ain­si un pro­to­cole com­plé­men­taire a été inven­té dès 2015, Light­ning, per­met­tant des paie­ments ins­tan­ta­nés en bit­coin sans com­pro­mettre la décen­tra­li­sa­tion et sans limite de capa­ci­té de traitement.

En tant que logi­ciel libre, Bit­coin tire sa force de sa décen­tra­li­sa­tion et de sa trans­pa­rence. Sa décen­tra­li­sa­tion l’exempte de tout point de pas­sage obli­gé, de sorte que la défaillance d’un point de pré­sence ou d’un vali­da­teur ne peut avoir d’impact signi­fi­ca­tif. Son code source ouvert (open source) peut être scru­té, mis à jour et tes­té par des mil­liers d’experts en sécu­ri­té infor­ma­tique et en moyens de paie­ment. Il affiche ain­si un taux de dis­po­ni­bi­li­té proche de 100 %, bien supé­rieur à celui des réseaux centralisés.

Un outil nou­veau aus­si puis­sant sus­cite bien des ques­tions : ne faci­lite-t-il pas le blan­chi­ment et l’évitement des sanc­tions inter­na­tio­nales ? Pour­quoi le « minage » des blocs de tran­sac­tion s’appuie-t-il sur l’utilisation inten­sive de l’énergie électrique ? 

Ce dos­sier n’a d’autre ambi­tion que d’apporter des éclai­rages sous dif­fé­rents angles (tech­nique, éco­no­mique et finan­cier) des impli­ca­tions de Bit­coin, de pro­vo­quer la réflexion et de poser les bases d’un débat apai­sé sur le futur de la mon­naie, dans une éco­no­mie inter­mé­diée par le numé­rique et l’intelligence artificielle. 

Commentaire

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5 février 2024 à 16 h 11 min

Bit­coin et autres « cryp­to­mon­naies », je n’ai pas envie d’al­ler plus loin, l’emploi d’un lan­gage inap­pro­prié m’in­dique que le dos­sier ne peut être que biai­sé et confus, même s’il contient d’in­té­res­sants déve­lop­pe­ments. Je doute qu’y figure men­tion des pre­miers déve­lop­pe­ments des jetons élec­tro­niques aux Pays-Bas dans les années 1990, de la posi­tion de la Banque cen­trale néer­lan­daise sur la « blo­ck­chain » vers 2010, ou encore un rap­pel sur les SEL (on en par­lait déjà dans les années 1990).
J’ad­mire les entre­pre­neurs qui font de l’argent sur quelque chose qui est une par­faite illus­tra­tion de la vacui­té dans le domaine finan­cier : de la spé­cu­la­tion à l’é­tat pur. Après tout, je ne m’in­té­resse depuis 1996 qu’à la sécu­ri­sa­tion et à l’as­su­ra­bi­li­té des tran­sac­tions finan­cières de bout en bout (B2B).

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