Montée des risques : un défi à relever par la force du collectif
Le secteur de l’assurance joue un rôle vital pour la société, l’économie, et avant tout pour les individus. Devant la montée des risques que l’on constate dans le monde contemporain se pose la question de la soutenabilité du système en place. Ce n’est que par des innovations mobilisant assureurs, réassureurs, citoyens et pouvoirs publics que le maintien de garanties satisfaisantes sera obtenu.
Notre monde change. Plus fréquents, plus intenses, les risques se recomposent. En parallèle, de nouveaux risques apparaissent et interrogent le métier d’assureur : quelles solutions proposer pour continuer de protéger les Français ? Et, surtout, comment repousser les limites de l’assurabilité ? Le Human Development Report 2021–2022 des Nations unies intitulé « Temps incertains, existences déstabilisées » avance une réponse qui tient en trois mots-clés : innovation, investment et… insurance. Un tel message constitue une reconnaissance du rôle crucial que l’assurance joue face à la montée des risques.
Gérer les risques
La mission première de l’assurance est de gérer les risques, c’est ce qui permet à la société d’en prendre et donc d’avancer en confiance. Mais, pour qu’un risque soit assurable, il doit être aléatoire, son impact doit pouvoir être estimé, il doit être mutualisable et assumable à un coût acceptable pour la société. Ces quatre conditions sont cumulatives : un seul de ces critères fait défaut, et l’assurabilité est remise en question.
“Pour qu’un risque soit assurable, il doit être aléatoire, son impact doit pouvoir être estimé, il doit être mutualisable et assumable à un coût acceptable pour la société.”
Anticiper
Concrètement, couvrir les risques signifie les analyser, les prévenir et en indemniser les conséquences lorsqu’ils se réalisent. L’anticipation est donc la première étape de la gestion des risques. Appréhender ceux qui émergent – comme le risque cyber –, ceux qui s’aggravent – à l’instar du dérèglement climatique –, mais aussi ceux qui sont plus connus, comme le vieillissement de la population, dont les conséquences ne sont pas encore suffisamment prises en compte ; je pense à la dépendance par exemple.
Ainsi, chaque année, France Assureurs propose à l’ensemble des acteurs de l’économie une analyse des risques, sous la forme d’une cartographie prospective des risques à cinq ans qui permet à la fois de mieux les anticiper et de s’en prémunir plus efficacement. À titre d’exemple, lors de notre édition 2022, les cyberattaques, le dérèglement climatique et l’environnement économique dégradé étaient les trois principales menaces, pour cinq ans, identifiées par la profession.
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Prévenir
Une fois les risques analysés, le levier d’action privilégié des assureurs est la prévention, avec pour objectif l’adoption des bons gestes et le changement des comportements. À travers toute une palette d’actions que nous mettons en œuvre – spot publicitaire, journée de sensibilisation dans les écoles, financement de la recherche – et sur tous les sujets – risques naturels, prévention routière, sport et nutrition, dépistage de santé –, les assureurs visent à développer une véritable culture du risque chez nos concitoyens et ainsi à renforcer la capacité de résilience de notre société.
Indemniser
Enfin, quand le risque se matérialise, les assureurs répondent présents. À chaque catastrophe ou plus simplement pour tous les accidents de la vie courante, nous sommes aux côtés de nos assurés. Nous savons nous mobiliser en adoptant, comme cela a été le cas il y a quelques mois, des mesures collectives d’urgence pour accompagner les sinistrés à la suite d’intempéries particulièrement intenses ou en prenant des initiatives en faveur du pouvoir d’achat, avec la mise en place d’un pack anti-inflation. Mobilisation aussi en étant force de proposition pour améliorer la protection des Français face aux risques, comme ce fut le cas lors de la récente réforme du régime des catastrophes naturelles.
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Investir
Mais gérer les risques, c’est aussi investir dans l’avenir. Avec 2 400 milliards d’euros investis à 64 % dans l’économie réelle, les assureurs sont des financeurs de premier plan de l’économie. Ils participent également au déploiement de plusieurs programmes ciblés de relance de l’économie. À ce jour, les prêts participatifs relance et les obligations relance ont déjà financé près de 1 450 entreprises, pour un montant de plus de 6 milliards d’euros. Ces investissements visent à renforcer notre souveraineté économique, à favoriser l’innovation, à développer l’emploi et à accélérer la transition vers une économie plus durable, le tout en respectant une démarche de responsabilité sociétale des entreprises (RSE).
L’exemple du régime Cat Nat
Aujourd’hui et depuis quelques années, nous faisons face à une montée des risques sans précédent, avec l’augmentation de leur fréquence et de leur intensité. Dans un contexte où la capacité mondiale globale de couverture – y compris réassureurs et rétrocessionnaires – n’augmente pas, la question qui se pose est donc de repousser les limites de l’assurabilité, de façon à offrir à nos concitoyens les niveaux de protection croissants qu’ils attendent face à la montée des risques.
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Historiquement des solutions mobilisant assureurs, réassureurs, citoyens et pouvoirs publics ont été mises en place, à l’instar du régime des catastrophes naturelles. Ce partenariat public-privé unique au monde permet en effet aux particuliers, entreprises et collectivités locales de bénéficier d’une couverture, à un prix très abordable, des dommages matériels causés par des phénomènes naturels de grande ampleur. Une source d’inspiration dans notre combat pour la protection des Français.
On le voit bien, tout comme les records ont vocation à être battus, les limites de l’assurance sont vouées à être repoussées. C’est collectivement et avec agilité que nous trouverons des réponses aux défis de demain.