Thierry Desmarest (X64), l’homme qui a fait de Total un leader mondial
Décédé le 9 janvier 2024, Thierry Desmarest aura marqué l’industrie française en propulsant Total dans le top 5 des sociétés pétrolières mondiales.
Né le 18 décembre 1945 à Paris, fils d’un magistrat de la Cour des comptes, Thierry Desmarest a hérité d’une éthique de travail rigoureuse. Après ses études au lycée Janson-de-Sailly, il rejoint l’excellence universitaire en intégrant l’École polytechnique, avant d’intégrer le corps des Mines et l’École des mines de Paris.
Des ministères à l’industrie
Il entame sa carrière en 1971 à la direction des mines de Nouvelle-Calédonie et y restera quatre ans. De retour en métropole, il intègre successivement les cabinets ministériels de l’Industrie aux côtés de Michel d’Ornano, puis de l’Économie auprès de René Monory, en tant que conseiller technique. En 1981 il quitte l’administration et rejoint la Compagnie française des pétroles (CFP), qui deviendra Total, pour y faire toute sa carrière.
Il débute en Algérie à l’exploration-production. Il occupe par la suite les postes de directeur Amérique latine et Afrique de l’Ouest, puis Amériques, France et Extrême-Orient. Sa capacité à relever les défis du secteur de l’exploration-production et son leadership reconnu le propulsent à la direction générale de cette branche et au comité exécutif du Groupe en 1989. Enfin, alors que Serge Tchuruk (X58) est appelé pour diriger Alcatel en juin 1995, il devient PDG de l’entreprise. Et il va marquer son histoire.
Un visionnaire, qui donne une nouvelle dimension à Total
À la tête de Total durant plus de vingt ans, il ne cessera de développer le Groupe en renforçant ses positions stratégiques dans plusieurs pays. Mais la concurrence internationale devient rude, notamment avec l’hégémonie des supermajors anglo-saxonnes. En fin stratège, Thierry Desmarest déploiera une stratégie qui se révélera payante. En 1999, il fusionne dans un premier temps Total avec le pétrolier belge Fina, puis quelques mois plus tard en 2000 avec ELF, son concurrent français de toujours. Grâce à ce coup de maître, le Groupe TotalFinaElf devient un fleuron de l’industrie française et entre dans la cour des grands, se positionnant dans le club des majors pétrolières avec Exxon, Shell, BP et Chevron.
“À jamais l’un des plus grands patrons français.”
Cette opération n’aurait pas pu être couronnée de succès sans son souci d’équité entre collaborateurs, quelle qu’ait été leur société d’origine, afin que chacun trouve sa place. Guidé par le seul intérêt de l’entreprise, Thierry Desmarest construit ce nouveau Groupe en embarquant toutes les équipes avec rigueur et bienveillance, incarnant plus que tout autre les valeurs fondamentales de la compagnie : la sécurité, le respect de l’autre, l’esprit pionnier, le goût de la performance et la force de la solidarité.
Un homme de cœur tout en discrétion
Si Total était sa seconde famille, on ne peut rendre hommage à Thierry Desmarest sans mentionner son épouse Annick qui l’a accompagné tout au long de sa carrière. Thierry Desmarest était aussi resté très attaché à l’École polytechnique. De 2007 à 2014 il a ainsi présidé la Fondation de l’X. En tant qu’alumni, il a œuvré activement tout au long de son mandat au développement de son alma mater dont il faisait partie des grands donateurs. Le nom de Thierry Desmarest restera gravé dans la mémoire de toutes celles et de tous ceux qui ont eu la chance de le côtoyer et il demeurera à jamais l’un des plus grands patrons français.
Commentaire
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Lorsque Thierry Desmarets était PDG de Total, il se targuait d’investir 100 millions par an dans la recherche de sources d’énergie alternatives ; j’avais posé la question de l’hydrogène et j’ai alors compris que sa réponse signifiait qu’il achetait des brevets pour les mettre dans un tiroir, mais qu’il n’investirait rien dans la mise au point de moteurs à hydrogène qui sont pourtant notre seul avenir durable. Désolé de vous décevoir.