Tracé de la frontière entre la Namibie et le Botswana en Afrique.

Impact de la géographie sur les frontières africaines

Dossier : Géopolitique de l'AfriqueMagazine N°794 Avril 2024
Par Laurent GÉDÉON

Il existe un rap­port direct entre la géo­gra­phie phy­sique et cer­taines enve­loppes fron­ta­lières sur le conti­nent afri­cain. Plu­sieurs exemples mettent ain­si en évi­dence le fait que des dyades (lignes de fron­tière) ont été fixées en s’appuyant sur l’existence d’éléments natu­rels par­ti­cu­liè­re­ment saillants. Par leur pré­sence même, ceux-ci jouaient un rôle de sépa­ra­teur per­met­tant d’équilibrer l’influence des acteurs sur le ter­rain. Que ce soit sur le plan ter­restre ou sur le plan mari­time, la géo­gra­phie joue donc un rôle déter­mi­nant dans les dyna­miques géo­po­li­tiques qui se déve­loppent sur le conti­nent afri­cain et a eu, et aura sans doute encore à l’avenir, des consé­quences sur le tra­cé des fron­tières africaines.

Il importe de rap­pe­ler que les fron­tières sont des objets géo­gra­phiques, géo­po­li­tiques mais aus­si juri­diques très com­plexes. Une de leurs par­ti­cu­la­ri­tés réside dans le fait qu’elles sont autant des fac­teurs de jonc­tion que de sépa­ra­tion. Tou­te­fois, quelle que soit leur fonc­tion, elles marquent tou­jours une inter­ac­tion entre des groupes humains, que celle-ci prenne la forme d’une coopé­ra­tion, d’une oppo­si­tion ou d’un contournement.

La subjectivité des frontières

Inten­tions poli­tiques, confir­mées par des dis­po­si­tions juri­diques, elles appa­raissent en pre­mier lieu comme des repré­sen­ta­tions sub­jec­tives dont l’objectif prin­ci­pal est de per­mettre la déli­mi­ta­tion entre l’espace qui relève de soi et celui qui relève de l’autre. Tou­te­fois, cette dimen­sion abs­traite ne les affran­chit pas pour autant de la réa­li­té géo­gra­phique. La ques­tion du rap­port entre géo­gra­phie et fron­tière est donc incon­tour­nable. Or, la maté­ria­li­té d’une déli­mi­ta­tion fron­ta­lière étant loin d’être tou­jours facile à éta­blir, force est de consta­ter que fré­quem­ment la fron­tière prend la forme d’une ligne ima­gi­naire dont seule une connais­sance pré­cise du ter­rain per­met de confir­mer le fran­chis­se­ment. Il arrive, a contra­rio, dans cer­tains cas qu’elle s’inscrive avec vigueur dans le pay­sage sous la forme d’un élé­ment natu­rel, par exemple une mon­tagne, ou d’une œuvre humaine, à l’instar de la Grande Muraille de Chine qui marque pro­fon­dé­ment le pay­sage du Hebei et des pro­vinces voisines.

Les chutes Victoria, sur le fleuve Zambèze, marquent la frontière entre la Zambie et le Zimbabwe.
Les chutes Vic­to­ria, sur le fleuve Zam­bèze, marquent la fron­tière entre la Zam­bie et le Zim­babwe. © sunsinger

Une nécessaire approche multiscalaire

Abor­der la ques­tion des fron­tières en Afrique néces­site des chan­ge­ments de niveau d’analyse, tant spa­tiale que tem­po­relle, en rai­son de la super­fi­cie de ce conti­nent (30,4 mil­lions de kilo­mètres car­rés), de sa diver­si­té sur le plan géo­gra­phique et humain (1,34 mil­liard d’habitants), de son his­toire com­plexe et du nombre de pays qu’elle abrite (54). À cela s’ajoute le fait que la créa­tion de nom­breux États à la période des indé­pendances a géné­ré de mul­tiples dyades, aux­quelles s’additionnent celles liées à l’émergence d’entités éta­tiques de fac­to tels le Saha­ra occi­den­tal ou le Soma­li­land par exemple.

À petite échelle, l’observation de la carte de géo­gra­phie phy­sique du conti­nent afri­cain laisse appa­raître de vastes espaces natu­rels qui semblent, par leur nature même, jouer le rôle de sépa­ra­teur entre groupes humains. C’est évi­dem­ment le cas du Saha­ra, qui coupe le nord du conti­nent selon une ligne médiane allant d’ouest en est, de la grande forêt équa­to­riale (la deuxième plus vaste après l’Amazonie) située au centre et à l’ouest de l’ensemble afri­cain, mais aus­si des régions semi-arides de l’Afrique aus­trale, à che­val sur la Nami­bie et le Bots­wa­na actuels. La ques­tion qui se pose alors est de savoir s’il existe une cor­ré­la­tion entre limites de ces espaces et limi­ta­tions frontalières.

Le cas du Sahara

L’étude plus appro­fon­die montre que cette cor­ré­la­tion n’est pas une norme, comme nous le prouve le cas du Saha­ra. De manière rela­ti­ve­ment sim­pli­fiée, il est en effet habi­tuel de consi­dé­rer que ce der­nier sépare l’Afrique du Nord de l’Afrique noire. Pour autant, on remarque qu’il ne s’agit nul­le­ment d’une sépa­ra­tion her­mé­tique et que la région saha­rienne et sub­sa­ha­rienne repré­sente une aire de jonc­tion impor­tante entre diverses popu­la­tions situées à ses extré­mi­tés méri­dio­nale et sep­ten­trio­nale. La car­to­gra­phie des États confirme ce fait, puisque les ter­ri­toires de pays comme le Mali, le Niger ou le Tchad, par exemple, s’étendent des régions déser­tiques dans leur par­tie nord à des régions sub­tro­pi­cales voire sub­équa­to­riales vers le sud.

On remarque en outre que les inter­ac­tions humaines à tra­vers l’espace saha­rien sont anciennes, mar­quées par l’émergence de puis­sances comme les royaumes sou­da­niens au XIe siècle, l’empire du Mali à par­tir du XIIIe siècle ou lors de l’âge d’or de l’empire Son­ghaï au XVIe siècle. Aujourd’hui encore, le Saha­ra et ses ter­ri­toires péri­phé­riques appa­raissent comme un impor­tant espace de jonc­tion et de coopé­ra­tion, ain­si que le montre la galaxie des mou­ve­ments isla­mistes qui s’y est déve­lop­pée, dans le contexte géné­ral d’émergence des mou­vances telles que Al-Qaï­da ou l’État islamique.

Wadi Halfa, à la frontière entre le Soudan et l’Égypte.
Wadi Hal­fa, à la fron­tière entre le Sou­dan et l’Égypte. © Sergey

L’importance des lacs…

À l’ouest du conti­nent, le sys­tème du rift est-afri­cain (SREA) a eu pour consé­quence la for­ma­tion de plu­sieurs lacs impor­tants : lac Albert (Mobu­tu Sese Seko), lac Edward (Rutan­zige), lac Kivu, lac Tan­ga­nyi­ka, lac Mwe­ru et lac Mala­wi. Comme dans le cas du Saha­ra, ces lacs appa­raissent comme des espaces de coopé­ra­tion mais ils jouent, pour cer­tains d’entre eux, le rôle de sépa­ra­tion fron­ta­lière. Plu­sieurs pays se par­tagent ain­si ces dif­fé­rents rivages : l’Ouganda et la Répu­blique démo­cra­tique du Congo (RDC) pour les lacs Albert et Edward ; le Rwan­da et la RDC pour le lac Kivu ; la Tan­za­nie, la RDC, la Zam­bie et le Burun­di pour le lac Tan­ga­nyi­ka ; la Zam­bie et la RDC pour le lac Mwe­ru ; le Mala­wi, la Tan­za­nie et le Mozam­bique pour le lac Mala­wi. Le lac Tan­ga­nyi­ka pré­sente la par­ti­cu­la­ri­té d’englober la tota­li­té de la fron­tière entre la RDC et la Tanzanie.

Pirogues au bord du lac Malawi.
Pirogues au bord du lac Mala­wi. © erichon

… et des fleuves

L’élément aqua­tique, en tant que sépa­ra­teur fron­ta­lier, se retrouve éga­le­ment avec les grands fleuves. Ces der­niers sont nom­breux sur le conti­nent afri­cain, bien qu’inégalement répar­tis, sur­tout pré­sents dans la par­tie médiane et sud, pra­ti­que­ment inexis­tants dans la par­tie saha­rienne – à l’exception notable du Niger et du Nil, dont l’orientation sud-nord est en soi une particularité.

Plu­sieurs de ces cours d’eau situés dans des zones fron­ta­lières jouent le rôle de dyade. C’est le cas des huit fleuves sui­vants : l’Orange, qui sépare l’Afrique du Sud de la Nami­bie ; le Lim­po­po, qui sépare l’Afrique du Sud du Bots­wa­na et du Zim­babwe ; le Don­ga, qui sépare le Came­roun du Nige­ria ; le Zam­bèze, qui sépare la Nami­bie de la Zam­bie mais éga­le­ment la Zam­bie du Zim­babwe ; le Koma­dou­gou Yobé, qui sépare le Niger du Nige­ria avant de se jeter dans le lac Tchad ; le Congo, qui sépare la Répu­blique du Congo de la RDC ; le Bahr al-Arab qui sépare le Sou­dan du Sou­dan du Sud ou encore l’Oued Kiss, qui sépare l’Algérie du Maroc.

Fleuve Congo à Ngaliema, RDC. Vue de Brazzaville, République du Congo, en arrière-plan.
Fleuve Congo à Nga­lie­ma, RDC. Vue de Braz­za­ville, Répu­blique du Congo, en arrière-plan. © Michel

Le cas du Bahr al-Arab

Les fleuves, par leur nature même, faci­litent les flux illé­gaux et, dans la plu­part des cas cités ci-des­sus, on voit émer­ger des pro­blèmes sécu­ri­taires liés princi­palement à des acti­vi­tés de contrebande.

Au-delà du seul aspect sécu­ri­taire, cer­tains d’entre eux s’intègrent à des pro­blé­ma­tiques plus larges, d’ordre géo­po­li­tique. C’est le cas du Bahr al-Arab compte tenu des rela­tions ten­dues qui existent entre le Sou­dan et le Sou­dan du Sud. On rap­pelle que le Sou­dan du Sud est issu de la scis­sion entre le nord du Sou­dan, à majo­ri­té musul­mane, et le sud à majo­ri­té chré­tienne et ani­miste. Le nou­vel État devient le 193e membre de l’ONU le 14 juillet 2011.

En dépit de cette nor­ma­li­sa­tion inter­na­tio­nale, on voit per­du­rer les ten­sions entre les deux Sou­dan, qui portent prin­ci­pa­le­ment sur le tra­cé fron­ta­lier. En effet, l’appartenance des États fédé­rés sou­da­nais situés au voi­si­nage du Sou­dan du Sud, comme le Nil Bleu, le Kor­do­fan du Sud et la région d’Abiye, n’a pas encore été tran­chée entre les deux pays qui se sont affron­tés mili­tai­re­ment à plu­sieurs reprises. La situa­tion du Bahr al-Arab doit donc être ana­ly­sée à l’aune de ce contexte.

Le cas de l’Oued Kiss

Autre exemple, celui de l’Oued Kiss, qui sépare le Maroc et l’Algérie. Ces deux États se trouvent éga­le­ment en situa­tion de riva­li­té ter­ri­to­riale. Les rela­tions algé­ro-maro­caines se sont dégra­dées peu après l’indépendance algé­rienne, abou­tis­sant à la guerre des Sables d’octobre 1963. Celle-ci ne per­mit pas de résoudre le dif­fé­rend et la riva­li­té entre les deux pays n’a fait que croître lorsque l’Algérie est deve­nue le prin­ci­pal sou­tien du Front Poli­sa­rio, dont l’appareil poli­tique s’était replié sur la ville algé­rienne de Tin­douf. Là encore, l’analyse de la situa­tion de l’Oued Kiss doit se faire en gar­dant ce contexte en arrière-plan et sachant que les fron­tières ter­restres entre les deux pays, longues de près de 1 900 km, sont offi­ciel­le­ment fer­mées depuis 1994.

Les régions frontalières comme zones refuges

Il est utile d’évoquer ici le concept de zone refuge, étroi­te­ment lié à celui de zone fron­ta­lière. L’analyse géo­po­li­tique des conflits per­met en effet d’identifier la pré­sence de nom­breux groupes mino­ri­taires dans le monde, en lutte contre un État cen­tral per­çu comme hégé­mo­nique. L’une des stra­té­gies les plus com­munes a consis­té, pour ces acteurs, à s’éloigner du centre pour inves­tir des espaces péri­phé­riques moins sujets aux pres­sions de l’acteur domi­nant. Fré­quem­ment situés aux limites du pays et béné­fi­ciant de condi­tions natu­relles favo­rables, ces ter­ri­toires sont sou­vent mon­ta­gneux et proches, voire à che­val sur les frontières. 

La carte géo­mor­pho­lo­gique du conti­nent afri­cain fait appa­raître plu­sieurs mas­sifs mon­ta­gneux jouant ce rôle. On peut notam­ment citer le mas­sif du Tibes­ti, situé à l’extrême nord du Tchad, aux limites de la Libye, et occu­pé par les Teda, ou encore le mas­sif du Dar­four, consti­tué de pla­teaux sur­mon­tés de vol­cans, qui jouxte l’est du Tchad et a ser­vi de refuge aux Four qui ont don­né leur nom à la région. Il faut aus­si men­tion­ner que des zones déser­tiques ou arides servent éga­le­ment de zones refuges. À l’instar des mon­tagnes citées plus haut, elles se situent géné­ra­le­ment en péri­phé­rie des ter­ri­toires des États et donc, de fac­to, dans des zones fron­ta­lières. C’est le cas du Soma­li­land, par exemple, avec les Isaaq et les Dir.


Lire aus­si : Migra­tions et conflits en Afrique


Les richesses naturelles

Entrent dans le champ de la géo­gra­phie les richesses natu­relles. Or ces der­nières ont éga­le­ment sus­ci­té des pro­blé­ma­tiques fron­ta­lières, en favo­ri­sant des pro­jets d’autonomie voire de séces­sion de cer­tains ter­ri­toires. C’est par exemple le cas du Bia­fra, du Saha­ra occi­den­tal ou encore du Katan­ga. Dans le cas du Bia­fra, qui affron­ta le Nige­ria dans le cadre d’une guerre civile qui dura de juillet 1967 à jan­vier 1970, le pétrole, dont la pro­vince séces­sion­niste était riche­ment pour­vue, repré­sen­tait sans conteste un enjeu essen­tiel pour les belligérants. 

Le Saha­ra occi­den­tal (ancien Saha­ra espa­gnol) fait quant à lui l’objet d’un conflit entre les Sah­raouis, regrou­pés au sein du Front Poli­sa­rio, et le Maroc. L’Algérie est par­tie pre­nante dans le conflit et a appor­té un sou­tien logis­tique et mili­taire (notam­ment lors de la bataille d’Amgala en jan­vier 1976) aux Sah­raouis. Le conflit est gelé depuis de nom­breuses années sans qu’émergent pour le moment de pers­pec­tives de réso­lu­tion. Comme pour le Bia­fra, il existe un enjeu éco­no­mique cen­tré, dans ce cas, sur le phos­phate dont cette région est le deuxième pro­duc­teur mon­dial. Un autre enjeu éco­no­mique est lié à l’accès à l’océan Atlan­tique, accès qui offri­rait à l’Algérie l’avantage d’une situa­tion de bimaritimité. 

Enfin, dans le cas du Katan­ga, la pro­vince décla­ra son indé­pen­dance le 11 juillet 1960 sous l’impulsion de Moïse Tshom­bé. L’État du Katan­ga finit par être réuni de force au Congo-Kin­sha­sa, trois ans plus tard, avec la par­ti­ci­pa­tion des troupes de l’ONU. L’enjeu éco­no­mique rési­dait dans la pré­sence de très impor­tants gise­ments de cobalt, cuivre, fer, radium, ura­nium et dia­mant dans le sous-sol de la province.

Le cas de l’Érythrée

Il est inté­res­sant, dans ce cadre, de se pen­cher éga­le­ment sur le cas par­ti­cu­lier de l’Érythrée, en conflit ouvert avec l’Éthiopie. À tra­vers son contrôle sur cette région, il s’agissait pour Addis Abe­ba de s’assurer une ouver­ture sur la mer. 

L’analyse de la carte nous montre que, dans ce conflit, les élé­ments dif­fé­ren­cia­teurs entre les deux pays sont d’ordre à la fois eth­nique (l’Érythrée est majo­ri­tai­re­ment peu­plée de Tigri­nas et de Tigrés, dif­fé­rents des eth­nies occu­pant l’Éthiopie) et géo­graphique. En effet, le ter­ri­toire éthio­pien se carac­té­rise par son relief mon­ta­gneux plus ou moins éle­vé sur lequel furent édi­fiés le royaume des Zagoués (XIIe-XIIIe siècle), le royaume des Salo­mo­niens (XIIIe-XIVsiècle), puis le royaume gon­da­rien (XVIIe-XIXe siècle). 

L’Érythrée se trouve en rup­ture par­tielle sur le plan géo­gra­phique, avec une alti­tude moyenne beau­coup plus basse et une longue plaine lit­to­rale. Il est à noter que c’est aus­si le cas de la région est de l’Éthiopie, faite de plaines de faible alti­tude et récla­mée par la Soma­lie. Celle-ci reven­dique en effet une influence his­to­rique sur ce ter­ri­toire et argue du carac­tère soma­li de sa population.

“Le continent africain est de facto une île.”

La dimension océanique de l’Afrique

Enfin, la dimen­sion mari­time de l’Afrique ne doit pas être négli­gée. Le conti­nent est de fac­to une île, du fait de la sépa­ra­tion induite par le canal de Suez. Cette ouver­ture océa­nique implique l’existence de fron­tières mari­times défi­nies dans le cadre de la conven­tion des Nations unies sur le droit de la mer (CNUDM). Cette dimen­sion fron­ta­lière liée à l’espace mari­time autour de l’Afrique ne doit pas être igno­rée car, si elle est source incon­tes­table de richesse pour les États côtiers, notam­ment en rai­son des res­sources halieu­tiques et éner­gé­tiques pré­sentes dans les zones éco­no­miques exclu­sives, elle contient aus­si en germe des conflits à venir. Ceux-ci pour­raient être liés aus­si bien à une déli­mi­ta­tion contes­tée de l’espace marin qu’aux reven­di­ca­tions crois­santes des pays s’estimant lésés par l’absence de façade mari­time. Ce mou­ve­ment va d’ailleurs bien au-delà de l’Afrique et pour­rait induire à terme des chan­ge­ments dans le droit inter­na­tio­nal maritime. 

Poster un commentaire