Hydrogène, les marges de manœuvre d’un dirigeant
AX Carrières continue d’explorer le thème « dirigeant » et propose ce mois-ci le témoignage d’un camarade dirigeant dans le secteur de l’hydrogène.
Peux-tu me rappeler qui tu es, ton parcours et ce qui t’a mené dans un métier relatif à l’hydrogène ? Doit-on parler de métiers au pluriel ?
Je suis X95. Après l’IFP, j’ai intégré Total. En 25 ans j’ai occupé une dizaine de postes en raffineries, au siège, en filiales, en France et à l’étranger. J’ai exercé des fonctions allant de la production à la stratégie, des fusions-acquisitions au développement de grands projets internationaux. J’ai démarré dans un monde dominé par le pétrole avec ses codes, ses acteurs et une vision qui semblait immuable. En une dizaine d’années, l’urgence climatique et les crises énergétiques nous ont amenés à construire une transition énergétique durable. Un monde s’est ouvert à nous, celui des énergies nouvelles et de la décarbonation. C’est dans ce contexte qu’on m’a confié le projet de création d’une nouvelle filière, celle de l’hydrogène.
Depuis 2020, nous sommes passés d’une idée à une vision. Aujourd’hui, nous sommes un acteur majeur de la transition énergétique dans le monde. Les moyens dont nous disposons et ceux que nous mettons à disposition de la filière hydrogène sont colossaux. J’ai la chance de contribuer au développement de tout un pan économique de la compagnie et de remettre des étoiles dans les yeux de mes enfants, qui sont fiers de me voir participer à un projet d’aussi grande envergure, pour protéger notre planète.
Quelle est la spécificité de ces métiers ? Quelles compétences faut-il avoir ou développer ?
En matière d’hydrogène, le vrai sujet c’est l’hydrogène bas carbone, dont le potentiel de croissance est énorme. L’enjeu est de décarboner des secteurs entiers comme l’industrie et les transports. En entrant chez Total, je n’imaginais pas y faire toute ma carrière. Et pourtant l’entreprise m’a donné la possibilité de me réinventer professionnellement. J’ai exercé de nombreux métiers dans des contextes très différents. C’est à la fois une chance et un défi qui ne peut être relevé que par des ingénieurs pluridisciplinaires capables d’adaptation et d’agilité permanente, du point de vue tant des compétences que de l’état d’esprit.
Les métiers de l’hydrogène bas carbone sont encore nouveaux. Ils impliquent de créer ex nihilo une filière énergétique, dans un environnement mouvant où les réglementations se mettent tout juste en place. Le paysage est très compétitif et des mégaprojets sont annoncés tous les jours. Les collaborateurs qui me rejoignent doivent avoir un esprit « intrapreneur » et pionnier. Ils prennent des initiatives, « challengent » le statu quo et sont force de conviction. Nous accueillons des profils internationaux qui combinent des compétences techniques, financières, juridiques, stratégiques et de négociation, ou qui ont une forte capacité à les développer rapidement.
Et, en tant que dirigeant, quel conseil donnerais-tu à un X qui voudrait s’engager dans cette voie ? Quelles perspectives de carrière peut-il avoir ?
Au-delà de l’hydrogène qui est un secteur en expansion, c’est une chance de travailler dans une entreprise qui a les moyens de ses ambitions. Pour les X qui ont l’esprit start-up, c’est une occasion de penser le monde de demain avec les moyens d’une multinationale. Nos gestionnaires de carrière sont à l’écoute de nos attentes professionnelles. En tant qu’X, notre crédibilité n’est plus à prouver et nous bénéficions d’une écoute attentive ; en attestent les nombreux projets développés par les camarades chaque année. C’est une véritable opportunité pour ceux qui veulent avoir un impact et qui sont prêts à s’engager dans la transition énergétique.