Morgane Riou (X06) : parcours professionnel et sportif
L’une de mes plus grandes fiertés est d’avoir réussi à mener de front carrière professionnelle et carrière sportive, tout en y trouvant du plaisir. Ma participation au relais de la flamme paralympique, pour représenter la DGA en tant que gardienne de la flamme, symbolise pour moi la reconnaissance de ce double engagement. Ce rôle d’ambassadrice des valeurs sportives portées par les armées, auprès de la population, me tient particulièrement à cœur.
Je m’appelle Morgane Riou, j’ai trente-huit ans et suis originaire de Nantes, ville où j’ai passé la majeure partie de mon enfance et où j’ai poursuivi mes études jusqu’aux classes préparatoires scientifiques. Attirée autant par les sciences que par la philosophie, j’avais pour ambition de devenir chercheur en chimie. J’ai intégré l’École polytechnique au sein de la promotion 2006.
L’Armement
Je rejoins en 2009 le corps de l’armement, à la fois pour la possibilité de réaliser une thèse, que j’ai choisi de faire en neurosciences, à l’ENS Ulm, et pour la diversité des postes et carrières, notamment au sein de la DGA, offerts aux ingénieurs de l’armement, qui conservent leur statut militaire auquel je m’identifiais particulièrement bien. Après un premier poste de six ans à DGA Maîtrise NRBC, j’ai rejoint « Balard » en 2019 puis le cabinet du délégué général pour l’armement en 2020, en tant que conseillère technique. Je suis depuis le 1er septembre 2023 responsable de la cellule finances de l’Agence du numérique de défense, toujours au sein de la DGA. J’apprécie tout particulièrement à la DGA la diversité et l’intérêt des missions, au service de l’État.
La course
Côté sport, j’ai été bercée dans un environnement favorable grâce à mes parents très actifs et notamment un père cycliste. Dès l’âge de cinq ans, ils m’ont fait découvrir diverses activités : danse, roller, tennis, natation ; mais ce n’est qu’au collège que j’ai commencé à courir régulièrement, notamment grâce aux compétitions de cross-country UGSEL. J’ai ainsi pratiqué de façon assidue durant le collège et le lycée, avec un niveau international en course à pied demi-fond (plusieurs titres de championne de France et participation à des championnats d’Europe et monde entre 16 et 19 ans).
À dix-sept ans, je m’essaie au triple effort et remporte mon premier triathlon à La Baule. Durant mes études supérieures et mes premiers postes, je n’ai cessé de faire du sport, en y consacrant plus ou moins d’heures selon l’exigence du poste. J’ai ainsi obtenu, dans les années 2008–2020, de beaux résultats en duathlon, triathlon puis cross-triathlon, et parcouru le monde pour prendre le départ de nombreux « XTERRA » !
Comment j’ai concilié sport et carrière
Passionnée autant par les études que par le sport, je ne me suis jamais imposée de choix entre les deux, juste des priorisations. Élève studieuse et consciencieuse, durant mes années de collège et lycée mes journées étaient rythmées par les cours et les entraînements, mais jamais avec excès. J’ai ainsi pu performer à un niveau international en course à pied tout en préservant un équilibre et surtout sans jamais sacrifier mes études. D’un naturel plutôt réservé, j’ai trouvé dans le sport un moyen de m’exprimer, de m’ouvrir et de créer des liens, ce qui m’a été fort utile par la suite.
S’il a été plus difficile de maintenir un rythme élevé d’entraînement en classe préparatoire ou sur certains postes exigeants comme celui au cabinet du DGA, le sport a toujours fait partie de mon quotidien, ne serait-ce que pour me déplacer et m’oxygéner ! J’ai eu la chance d’évoluer dans des environnements favorables, que ce soit familial ou étudiant. À l’X notamment, tout est propice à la pratique sportive : les six heures obligatoires par section (natation pour ma part), mais aussi les binets ou encore les infrastructures disponibles ou le cadre de vie !
La passion
La clé pour réussir ce double défi est d’avoir une bonne organisation et planification de ses journées sans toutefois se mettre de pression, pour ne pas risquer l’épuisement et la démotivation. Il est important de définir ses priorités pour être en mesure d’adapter ses objectifs et son organisation, le cas échéant. Ce fut mon cas lors de mes trois années en tant que conseillère auprès du délégué général pour l’armement. Mais avant tout, si j’ai pu concilier sport et travail durant toutes ces années, c’est parce que je l’ai fait avec passion : je n’ai jamais considéré mes choix comme des sacrifices, mais toujours comme des occasions de mieux me connaître, pour apprendre et pour performer. Cet état d’esprit et cette détermination m’ont permis de tout mettre en place pour l’atteinte de mes objectifs. La passion a entretenu ma motivation !
Le sport, atout de carrière
Que ce soit au cours de mes études ou dans le monde du travail, le sport a toujours contribué à mon équilibre et a été un facteur de bien-être et de motivation générale, contribuant ainsi à la réussite de mes projets. J’ai développé grâce au sport des qualités qui me sont essentielles dans le milieu professionnel, en particulier la détermination, la persévérance, mais aussi la bienveillance, l’écoute. J’ai entretenu grâce au sport ce goût de l’effort, cette pugnacité qui me permettent d’aller chercher le meilleur de moi-même et ainsi de relever des défis, dans le milieu professionnel comme sportif.
Les valeurs militaires
Le sport, c’est aussi un état d’esprit, une école des valeurs que j’ai retrouvées chez le militaire dès les huit mois de formation humaine et militaire de l’École polytechnique. Mon choix du corps de l’armement est d’ailleurs en partie motivé par les valeurs que le statut militaire véhicule. Humilité, courage, respect mutuel, partage, cohésion, entraide, camaraderie, reconnaissance sont autant de valeurs humaines qui me sont chères et que j’applique au quotidien dans le milieu professionnel. Le sport m’a également appris à travailler en équipe, à trouver la motivation au sein du groupe, pour la réussite du groupe. Enfin, le sport m’a beaucoup aidé sur l’aspect relationnel et social, favorisant mon ouverture aux autres, sans compter les chances de rencontre qu’il permet.
“Humilité, courage, respect mutuel, partage, cohésion, entraide, camaraderie, reconnaissance.”
Conseil pour un X sportif
Le choix du corps de l’armement pour un jeune X est tout à fait compatible avec des activités sportives de haut niveau. Je dirais même que le milieu dans lequel nous sommes amenés à évoluer, au contact de militaires, leur est extrêmement favorable, d’autant plus que nous jouissons le plus souvent, à la DGA, d’infrastructures remarquables pour les sportifs, comme c’est le cas à Balard. Au cours de ma carrière, j’ai toujours été encouragée dans ce double projet, dans la mesure où il ne nuisait pas à mes performances professionnelles. Les maîtres-mots selon moi sont organisation et motivation. Il est essentiel, d’une part, de se tenir à une organisation rigoureuse entre les activités professionnelles et les activités sportives afin que l’une ne prenne pas inconsciemment le pas sur l’autre et, d’autre part, de toujours entretenir cette motivation et ce plaisir, clés de la performance sportive comme professionnelle.
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