Bach à Leipzig

Concert à Leipzig « Bach 300 »

Dossier : Arts, lettres et sciencesMagazine N°797 Septembre 2024
Par Marc DARMON (83)

Leip­zig est peut-être la ville la plus musi­cale au monde. Jean-Sébas­tien Bach y occu­pa lon­gue­ment les fonc­tions de can­tor de l’église Saint-Tho­mas. C’est la ville de nais­sance de Richard Wag­ner. Felix Men­dels­sohn y est le pre­mier chef per­ma­nent du célèbre orchestre du Gewand­haus, désor­mais un des plus impor­tants orchestres de la pla­nète. Robert Schu­mann y passe ses années d’études et ren­contre Cla­ra, la plus grande pia­niste de l’époque, qui devien­dra sa femme. Et Gus­tav Mah­ler y fit ses classes à l’opéra.

« Jean-Sébastien Bach occupa longuement les fonctions de cantor de l’église Saint-Thomas à Leipzig. »

Concert à Leipzig « Bach 300 »Ce concert Bach de gala à Leip­zig de plus de deux heures, en plein air sur la place prin­ci­pale, est le point culmi­nant du fes­ti­val de dix jours en juin 2023 pour célé­brer la prise de fonc­tion de Bach en 1723, poste qu’il occu­pe­ra pen­dant plus d’un quart de siècle, une période par­ti­cu­liè­re­ment féconde pour le com­po­si­teur qui y crée­ra plu­sieurs de ses œuvres les plus importantes.

Avec l’orchestre du Gewand­haus, on l’a dit un des plus beaux au monde, le célèbre chœur d’enfants de Saint-Tho­mas et une série de solistes magni­fiques dont le vio­lo­niste Daniel Hope, le pia­niste phé­no­mé­nal Lang Lang et Albrecht Mayer l’hautboïste du Philharmonique
de Ber­lin, sur une scène spé­ciale ins­tal­lée en plein air sur la célèbre Markt­platz, véri­table cœur de la cité saxonne.

Le pro­gramme est très éla­bo­ré car il n’est pas trop popu­laire, tout en inté­grant natu­rel­le­ment quelques tubes.

Par­mi les moments mémo­rables citons une dizaine de Varia­tions Gold­berg inter­pré­tées par Lang Lang, à la nuit tom­bante sur Leip­zig. Le pia­niste est par­fois inter­rom­pu par le clo­cher de l’ancien hôtel de ville, célèbre monu­ment de la ville. On retrouve dans ce moment la qua­li­té de son récent enre­gis­tre­ment des Varia­tions Gold­berg, cof­fret qui a l’originalité de cou­pler un enre­gis­tre­ment live en concert et une prise en stu­dio. Nous pré­fé­rons la ver­sion de concert dans ce cof­fret, inter­pré­ta­tion proche de ce que l’on voit à Leipzig.

« Parmi les moments mémorables citons une dizaine de Variations Goldberg interprétées par Lang Lang, à la nuit tombante sur Leipzig. »

Nous avons aus­si des extraits de la Messe en ut et de can­tates de 1724 écrites pour Leip­zig (Bach devait en écrire une par semaine).

Citons éga­le­ment trois pièces des Suites pour vio­lon­celle seul, inter­pré­tées par la cha­ris­ma­tique Sophie Kauer qui a été ren­due célèbre récem­ment pour son rôle de vio­lon­cel­liste sédui­sante dans le film Tár aux côtés de Cate Blanchett.

En final de ce concert incroyable, le célèbre cho­ral Jésus que ma joie demeure avec tous les inter­prètes, orchestre, chœurs et tous les solistes, cho­ral chan­té aus­si par le public, un public visi­ble­ment très éru­dit et mélomane.

Lang Lang, Daniel Hope, Sophie Kauer, Orchestre du Gewandhaus
Un DVD ou un Blu-ray Deutsche Grammophon

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