À chacun son Occupation

À chacun son Occupation
1942–1945

Dossier : Arts, lettres et sciencesMagazine N°797 Septembre 2024Par :

François Mayer (X45)

Rédacteur : Pierre Séguin (X73)Editeur : Les éditions Ovadia, mai 2024

Fran­çois Mayer a publié en 2003 un roman La digue de sable que nous sommes nom­breux à avoir lu avec à la fois émo­tion et admi­ra­tion ; j’en ai fait recen­sion dans ces colonnes (n° 783 de mars 2023).

Ce roman conte dans une fic­tion fami­liale à peine trans­po­sée l’expérience per­son­nelle de l’auteur dans la période 1929–1941, au sein d’un milieu aisé, culti­vé et influent, mar­quée par une double ori­gine juive et pro­tes­tante de la famille. Il n’avait qu’un défaut : il nous lais­sait en plan alors que les loups étaient entrés dans Paris et alors même qu’on se dou­tait bien que les choses n’allaient pas s’arranger pour les per­son­nages. Nous étions donc un cer­tain nombre à faire ami­ca­le­ment pres­sion sur l’auteur pour qu’il écrive la suite… 

Nous voi­là donc (enfin) satis­faits, et dou­ble­ment. D’une part parce que nous avons la suite de l’histoire et, comme on pou­vait s’en dou­ter après avoir lu son début, ce ne fut pas une siné­cure : notre curio­si­té est apai­sée, nous vivons notre lot d’émotions avec les per­son­nages, nous avons l’impression d’avoir nous aus­si par la grâce de l’auteur vécu cette période sombre. D’autre part parce que, comme dans son ouvrage pré­cé­dent, Fran­çois Mayer fait preuve d’un réel talent pour l’écriture et que c’est un vrai plai­sir de l’esprit que de lire un texte intel­li­gent et sen­sible ; les quelque cinq cents bonnes pages (le même for­mat que le pre­mier tome) se dévorent comme un rien. 

Deux remarques : il n’est pas besoin d’avoir lu le pre­mier tome pour lire le second, qui a sa propre cohé­rence et sa propre logique dra­ma­tique ; en outre le même édi­teur pré­pare une réédi­tion de La digue de sable, on aura donc sous peu chez lui la dis­po­si­tion de l’ensemble, en atten­dant la sor­tie sous cof­fret en Pléiades. Sur un plan anec­do­tique, notons que l’auteur vient d’entrer dans sa cen­tième année… Cha­peau l’artiste !

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