La formation de l’école Polytechnique, une invitation à une curiosité indispensable dans le monde professionnel
Ferréol Mayoly (X98), président de TAKOMA, revient sur son parcours, ses fonctions actuelles et les métiers de TAKOMA, qui accompagne aujourd’hui les entreprises à relever un de leurs plus grands enjeux à l’heure actuelle : développer leur potentiel humain. Rencontre.
Quelles ont été les grandes étapes de votre parcours professionnel ? Selon vous, quels ont été les postes les plus structurants ?
Au cours des 20 dernières années, j’ai occupé trois grandes fonctions qui ont été particulièrement structurantes dans ma carrière. J’ai commencé par occuper des postes de développement corporate, activité qui consiste à piloter le développement d’une entreprise, notamment par acquisitions. Mon rôle était alors d’apporter mon expertise. Ainsi, au sein de BNP Paribas, j’ai pu contribuer au développement et à la croissance du groupe en prenant notamment part aux réflexions stratégiques, à la mise en œuvre opérationnelle de ces stratégies qui se sont traduites par des opérations d’acquisition avec tout le volet pilotage et monitoring des projets dans diverses géographies.
Par la suite, j’ai occupé à plusieurs reprises des postes de directeur commercial, des expériences qui m’ont permis d’encadrer des équipes sur le terrain et de développer mes compétences et ma posture managériale, ainsi que mon leadership. Au sein de la direction commerciale, j’ai également pu apprécier l’importance critique de la relation client, notamment pour des sociétés de services. Ces responsabilités commerciales ont été particulièrement structurantes aussi bien pour mon parcours que pour mon développement personnel.
Enfin, à partir de 2018, j’ai occupé des postes de direction générale, une responsabilité globale à l’échelle d’une entreprise, d’abord au sein d’Arval France, puis au sein de TAKOMA.
En 2023, vous avez rejoint TAKOMA, spécialiste de la transmission de connaissances dans l’entreprise et de la montée en compétences des équipes. Qu’est-ce qui vous a attiré dans cet univers ?
Les plus de 200 collaborateurs et collaboratrices de TAKOMA aident nos clients, essentiellement des entreprises, à développer le potentiel de leurs salariés. Pour ce faire, nous agissons sur le partage et l’apport de connaissances, sur la montée en compétences des salariés et sur le développement de nouveaux savoir-faire et savoir-être afin que ces salariés puissent continuer à se développer et à accompagner les évolutions et les transformations de leur entreprise.
Dans ce cadre, notre intervention s’articule autour de quatre métiers complémentaires. Tout d’abord, l’ingénierie documentaire. Nous accompagnons ainsi nos clients dans la documentation du fonctionnement d’un produit ou d’un processus afin que tous ceux qui vont devoir interagir avec ces éléments puissent mieux les comprendre et les appréhender. Notre deuxième métier est la formation des équipes dans des contextes de transformation ou d’évolution de l’entreprise : lancement d’un nouveau produit, déploiement d’un nouvel outil, mise en place d’un nouveau processus… Nous concevons et développons pour eux des contenus de formation sur-mesure pour former leurs collaborateurs.
« La dimension humaine a retenu mon attention et m’a attiré chez TAKOMA. »
Notre troisième métier tourne, quant à lui, autour de la communication. Quand une entreprise vit une transformation, toutes ses composantes n’ont pas forcément besoin d’être formées. Néanmoins, elles doivent toutes être informées de ces évolutions connues par l’organisation. À partir de là, notre rôle est de les accompagner dans cette démarche d’information et de communication auprès de l’ensemble de leurs collaborateurs. Enfin, notre dernier métier consiste à soutenir nos clients dans leurs activités, à renforcer leurs équipes avec l’expertise d’une collaboratrice ou d’un collaborateur de TAKOMA détaché pendant une durée plus ou moins longue.
Concrètement, cette combinaison d’ingénierie documentaire, de formation, de communication et de soutien, permet de replacer l’humain au cœur des transformations et de donner aux équipes de nos clients les moyens de mieux comprendre et appréhender ces changements. Et c’est justement cette dimension humaine qui a retenu mon attention et qui m’a attiré chez TAKOMA. Au cours de mes précédentes expériences professionnelles, j’ai développé la conviction personnelle que le succès d’une entreprise tient à la qualité humaine de ses équipes et à sa capacité à les valoriser en retour. Cette conviction personnelle fait écho au positionnement et aux missions de TAKOMA : des hommes et des femmes qui travaillent pour permettre aux collaborateurs de nos clients de révéler leur talent et leurs compétences, de poursuivre leur développement et de s’épanouir dans leur métier.
Aujourd’hui, à la tête de TAKOMA, quelle est votre feuille de route ?
J’ai rejoint une aventure entrepreneuriale lancée par Hélène Resseguier et quelques cofondateurs en 2000. J’ai une double mission : poursuivre la croissance de TAKOMA pour offrir de belles perspectives à nos collaborateurs et attirer de nouveaux talents, d’une part, et préserver et pérenniser le modèle vertueux de TAKOMA afin de continuer à apporter à nos clients une réelle valeur ajoutée, d’autre part.
Dans un contexte où les entreprises peinent à recruter et où la montée en compétences de leurs collaborateurs est devenue un enjeu stratégique, comment se positionne et se projette un acteur comme TAKOMA ?
Aujourd’hui, tous nos clients nous font part de leur difficulté à recruter et à fidéliser leurs collaborateurs. Ils sont de plus en plus conscients de la nécessité d’outiller et de former leurs salariés afin de maintenir leur engagement et leur enthousiasme, qui sont des vecteurs de productivité et de performance.
Dans un contexte socio-économique incertain et complexe où les transitions s’accélèrent, les entreprises doivent les former à la façon dont elles adoptent de nouvelles technologies, déploient des approches nouvelles et des méthodologies alternatives, se transforment… Chez TAKOMA, nous pensons que les entreprises ne peuvent pas relever ce défi en ne s’appuyant que sur des contenus génériques. Parce que chaque entreprise est différente et fait face à des enjeux qui lui sont propres, nous capitalisons sur nos quatre métiers pour créer et mettre à leur disposition ce dont elles ont besoin pour que leurs équipes restent opérationnelles et pleinement engagées.
Aujourd’hui, quels sont les profils et les compétences que vous recherchez pour renforcer vos équipes ?
De par la pluralité de nos métiers, nous recrutons des profils divers et variés. Sur le volet conception et production pédagogique, nous recherchons essentiellement des concepteurs pédagogiques expérimentés qui conçoivent les formations pour nos clients, ainsi que des chefs de projets qui vont avoir la charge de produire les parcours de formation. Nous recrutons aussi des ingénieurs généralistes qui vont avoir un rôle d’expert métier et dont la mission est d’apporter les compétences et le savoir-faire technique nécessaires à la conception des formations. Nous recherchons notamment des profils issus du monde de l’aéronautique et de l’automobile, qui sont les principaux secteurs sur lesquels nous intervenons. Ces profils peuvent être autant pour du recrutement interne que du placement en mission chez nos clients.
Avec le recul, comment capitalisez-vous sur votre formation à Polytechnique dans le cadre de vos fonctions ?
À première vue, on pourrait se dire qu’il n’y a pas de lien entre la formation d’ingénieur dispensée à l’école et mes fonctions actuelles de direction générale au sein d’une entreprise de services aux entreprises. Pourtant, il y a bien un fil rouge. L’école permet à ses ingénieurs de suivre une formation unique et généraliste, assez large et variée, qui est, à mon sens, une invitation à développer sa curiosité.
Sur un plan plus personnel, après un début de carrière sur un rôle d’expert, cette curiosité m’a poussé vers d’autres fonctions dans le domaine commercial, le management et le leadership. Aujourd’hui, cette curiosité est une qualité essentielle pour un dirigeant d’entreprise qui doit faire face à des défis, des évolutions toujours plus fréquentes et rapides, ainsi qu’une plus grande complexité du monde qui l’entoure.
Au-delà, l’approche scientifique qui caractérise la formation de l’école permet d’analyser les enjeux et problèmes auxquels nous sommes tous confrontés afin de les résoudre au mieux. Cette posture scientifique permet, à mon sens, de rendre ces défis plus compréhensibles et plus abordables !
Quel conseil pourriez-vous partager avec nos lecteurs et plus particulièrement les jeunes diplômés ?
En lien avec la précédente question, j’aimerais, d’abord, inviter les lecteurs à cultiver leur curiosité qui est non seulement une qualité, mais aussi un moteur dans une carrière ! Au-delà, il faut aussi penser à développer son réseau et à l’entretenir, quelque chose qu’on ne fait pas forcément durant les premières années de sa vie professionnelle, mais qui est très utile dans le monde très interconnecté où nous vivons. Il me semble aussi important de ne pas se poser de limites et de saisir toutes les occasions qui peuvent se présenter, voire d’être proactifs et de créer ses propres opportunités !