Takoma

La formation de l’école Polytechnique, une invitation à une curiosité indispensable dans le monde professionnel

Dossier : Vie des entreprisesMagazine N°797 Septembre 2024
Par Ferréol MAYOLY (X98)

Fer­réol Mayo­ly (X98), pré­sident de TAKOMA, revient sur son par­cours, ses fonc­tions actuelles et les métiers de TAKOMA, qui accom­pagne aujourd’hui les entre­prises à rele­ver un de leurs plus grands enjeux à l’heure actuelle : déve­lop­per leur poten­tiel humain. Rencontre.

Quelles ont été les grandes étapes de votre parcours professionnel ? Selon vous, quels ont été les postes les plus structurants ?

Au cours des 20 der­nières années, j’ai occu­pé trois grandes fonc­tions qui ont été par­ti­cu­liè­re­ment struc­tu­rantes dans ma car­rière. J’ai com­men­cé par occu­per des postes de déve­lop­pe­ment cor­po­rate, acti­vi­té qui consiste à pilo­ter le déve­lop­pe­ment d’une entre­prise, notam­ment par acqui­si­tions. Mon rôle était alors d’apporter mon exper­tise. Ain­si, au sein de BNP Pari­bas, j’ai pu contri­buer au déve­lop­pe­ment et à la crois­sance du groupe en pre­nant notam­ment part aux réflexions stra­té­giques, à la mise en œuvre opé­ra­tion­nelle de ces stra­té­gies qui se sont tra­duites par des opé­ra­tions d’acquisition avec tout le volet pilo­tage et moni­to­ring des pro­jets dans diverses géographies.

Par la suite, j’ai occu­pé à plu­sieurs reprises des postes de direc­teur com­mer­cial, des expé­riences qui m’ont per­mis d’encadrer des équipes sur le ter­rain et de déve­lop­per mes com­pé­tences et ma pos­ture mana­gé­riale, ain­si que mon lea­der­ship. Au sein de la direc­tion com­mer­ciale, j’ai éga­le­ment pu appré­cier l’importance cri­tique de la rela­tion client, notam­ment pour des socié­tés de ser­vices. Ces res­pon­sa­bi­li­tés com­mer­ciales ont été par­ti­cu­liè­re­ment struc­tu­rantes aus­si bien pour mon par­cours que pour mon déve­lop­pe­ment personnel.

Enfin, à par­tir de 2018, j’ai occu­pé des postes de direc­tion géné­rale, une res­pon­sa­bi­li­té glo­bale à l’échelle d’une entre­prise, d’abord au sein d’Arval France, puis au sein de TAKOMA.

En 2023, vous avez rejoint TAKOMA, spécialiste de la transmission de connaissances dans l’entreprise et de la montée en compétences des équipes. Qu’est-ce qui vous a attiré dans cet univers ?

Les plus de 200 col­la­bo­ra­teurs et col­la­bo­ra­trices de TAKOMA aident nos clients, essen­tiel­le­ment des entre­prises, à déve­lop­per le poten­tiel de leurs sala­riés. Pour ce faire, nous agis­sons sur le par­tage et l’apport de connais­sances, sur la mon­tée en com­pé­tences des sala­riés et sur le déve­lop­pe­ment de nou­veaux savoir-faire et savoir-être afin que ces sala­riés puissent conti­nuer à se déve­lop­per et à accom­pa­gner les évo­lu­tions et les trans­for­ma­tions de leur entreprise.

Dans ce cadre, notre inter­ven­tion s’articule autour de quatre métiers com­plé­men­taires. Tout d’abord, l’ingénierie docu­men­taire. Nous accom­pa­gnons ain­si nos clients dans la docu­men­ta­tion du fonc­tion­ne­ment d’un pro­duit ou d’un pro­ces­sus afin que tous ceux qui vont devoir inter­agir avec ces élé­ments puissent mieux les com­prendre et les appré­hen­der. Notre deuxième métier est la for­ma­tion des équipes dans des contextes de trans­for­ma­tion ou d’évolution de l’entreprise : lan­ce­ment d’un nou­veau pro­duit, déploie­ment d’un nou­vel outil, mise en place d’un nou­veau pro­ces­sus… Nous conce­vons et déve­lop­pons pour eux des conte­nus de for­ma­tion sur-mesure pour for­mer leurs collaborateurs.

« La dimension humaine a retenu mon attention et m’a attiré chez TAKOMA. »

Notre troi­sième métier tourne, quant à lui, autour de la com­mu­ni­ca­tion. Quand une entre­prise vit une trans­for­ma­tion, toutes ses com­po­santes n’ont pas for­cé­ment besoin d’être for­mées. Néan­moins, elles doivent toutes être infor­mées de ces évo­lu­tions connues par l’organisation. À par­tir de là, notre rôle est de les accom­pa­gner dans cette démarche d’information et de com­mu­ni­ca­tion auprès de l’ensemble de leurs col­la­bo­ra­teurs. Enfin, notre der­nier métier consiste à sou­te­nir nos clients dans leurs acti­vi­tés, à ren­for­cer leurs équipes avec l’expertise d’une col­la­bo­ra­trice ou d’un col­la­bo­ra­teur de TAKOMA déta­ché pen­dant une durée plus ou moins longue.

Concrè­te­ment, cette com­bi­nai­son d’ingénierie docu­men­taire, de for­ma­tion, de com­mu­ni­ca­tion et de sou­tien, per­met de repla­cer l’humain au cœur des trans­for­ma­tions et de don­ner aux équipes de nos clients les moyens de mieux com­prendre et appré­hen­der ces chan­ge­ments. Et c’est jus­te­ment cette dimen­sion humaine qui a rete­nu mon atten­tion et qui m’a atti­ré chez TAKOMA. Au cours de mes pré­cé­dentes expé­riences pro­fes­sion­nelles, j’ai déve­lop­pé la convic­tion per­son­nelle que le suc­cès d’une entre­prise tient à la qua­li­té humaine de ses équipes et à sa capa­ci­té à les valo­ri­ser en retour. Cette convic­tion per­son­nelle fait écho au posi­tion­ne­ment et aux mis­sions de TAKOMA : des hommes et des femmes qui tra­vaillent pour per­mettre aux col­la­bo­ra­teurs de nos clients de révé­ler leur talent et leurs com­pé­tences, de pour­suivre leur déve­lop­pe­ment et de s’épanouir dans leur métier.

Aujourd’hui, à la tête de TAKOMA, quelle est votre feuille de route ?

J’ai rejoint une aven­ture entre­pre­neu­riale lan­cée par Hélène Res­se­guier et quelques cofon­da­teurs en 2000. J’ai une double mis­sion : pour­suivre la crois­sance de TAKOMA pour offrir de belles pers­pec­tives à nos col­la­bo­ra­teurs et atti­rer de nou­veaux talents, d’une part, et pré­ser­ver et péren­ni­ser le modèle ver­tueux de TAKOMA afin de conti­nuer à appor­ter à nos clients une réelle valeur ajou­tée, d’autre part.

Dans un contexte où les entreprises peinent à recruter et où la montée en compétences de leurs collaborateurs est devenue un enjeu stratégique, comment se positionne et se projette un acteur comme TAKOMA ?

Aujourd’hui, tous nos clients nous font part de leur dif­fi­cul­té à recru­ter et à fidé­li­ser leurs col­la­bo­ra­teurs. Ils sont de plus en plus conscients de la néces­si­té d’outiller et de for­mer leurs sala­riés afin de main­te­nir leur enga­ge­ment et leur enthou­siasme, qui sont des vec­teurs de pro­duc­ti­vi­té et de performance.

Dans un contexte socio-éco­no­mique incer­tain et com­plexe où les tran­si­tions s’accélèrent, les entre­prises doivent les for­mer à la façon dont elles adoptent de nou­velles tech­no­lo­gies, déploient des approches nou­velles et des métho­do­lo­gies alter­na­tives, se trans­forment… Chez TAKOMA, nous pen­sons que les entre­prises ne peuvent pas rele­ver ce défi en ne s’appuyant que sur des conte­nus géné­riques. Parce que chaque entre­prise est dif­fé­rente et fait face à des enjeux qui lui sont propres, nous capi­ta­li­sons sur nos quatre métiers pour créer et mettre à leur dis­po­si­tion ce dont elles ont besoin pour que leurs équipes res­tent opé­ra­tion­nelles et plei­ne­ment engagées. 

Aujourd’hui, quels sont les profils et les compétences que vous recherchez pour renforcer vos équipes ? 

De par la plu­ra­li­té de nos métiers, nous recru­tons des pro­fils divers et variés. Sur le volet concep­tion et pro­duc­tion péda­go­gique, nous recher­chons essen­tiel­le­ment des concep­teurs péda­go­giques expé­ri­men­tés qui conçoivent les for­ma­tions pour nos clients, ain­si que des chefs de pro­jets qui vont avoir la charge de pro­duire les par­cours de for­ma­tion. Nous recru­tons aus­si des ingé­nieurs géné­ra­listes qui vont avoir un rôle d’expert métier et dont la mis­sion est d’apporter les com­pé­tences et le savoir-faire tech­nique néces­saires à la concep­tion des for­ma­tions. Nous recher­chons notam­ment des pro­fils issus du monde de l’aéronautique et de l’automobile, qui sont les prin­ci­paux sec­teurs sur les­quels nous inter­ve­nons. Ces pro­fils peuvent être autant pour du recru­te­ment interne que du pla­ce­ment en mis­sion chez nos clients. 

Avec le recul, comment capitalisez-vous sur votre formation à Polytechnique dans le cadre de vos fonctions ? 

À pre­mière vue, on pour­rait se dire qu’il n’y a pas de lien entre la for­ma­tion d’ingénieur dis­pen­sée à l’école et mes fonc­tions actuelles de direc­tion géné­rale au sein d’une entre­prise de ser­vices aux entre­prises. Pour­tant, il y a bien un fil rouge. L’école per­met à ses ingé­nieurs de suivre une for­ma­tion unique et géné­ra­liste, assez large et variée, qui est, à mon sens, une invi­ta­tion à déve­lop­per sa curiosité.

Sur un plan plus per­son­nel, après un début de car­rière sur un rôle d’expert, cette curio­si­té m’a pous­sé vers d’autres fonc­tions dans le domaine com­mer­cial, le mana­ge­ment et le lea­der­ship. Aujourd’hui, cette curio­si­té est une qua­li­té essen­tielle pour un diri­geant d’entreprise qui doit faire face à des défis, des évo­lu­tions tou­jours plus fré­quentes et rapides, ain­si qu’une plus grande com­plexi­té du monde qui l’entoure.

Au-delà, l’approche scien­ti­fique qui carac­té­rise la for­ma­tion de l’école per­met d’analyser les enjeux et pro­blèmes aux­quels nous sommes tous confron­tés afin de les résoudre au mieux. Cette pos­ture scien­ti­fique per­met, à mon sens, de rendre ces défis plus com­pré­hen­sibles et plus abordables !

Quel conseil pourriez-vous partager avec nos lecteurs et plus particulièrement les jeunes diplômés ?

En lien avec la pré­cé­dente ques­tion, j’aimerais, d’abord, invi­ter les lec­teurs à culti­ver leur curio­si­té qui est non seule­ment une qua­li­té, mais aus­si un moteur dans une car­rière ! Au-delà, il faut aus­si pen­ser à déve­lop­per son réseau et à l’entretenir, quelque chose qu’on ne fait pas for­cé­ment durant les pre­mières années de sa vie pro­fes­sion­nelle, mais qui est très utile dans le monde très inter­con­nec­té où nous vivons. Il me semble aus­si impor­tant de ne pas se poser de limites et de sai­sir toutes les occa­sions qui peuvent se pré­sen­ter, voire d’être proac­tifs et de créer ses propres opportunités !

Poster un commentaire