Investir et décider sur les marchés financiers à l’ère de l’IA

Investir et décider sur les marchés financiers à l’ère de l’IA

Dossier : Vie des entreprises, FintechMagazine N°798 Octobre 2024
Par Laurent GEROMINI (E19)

Après avoir évo­lué pen­dant plus de 25 ans dans le monde de la ges­tion d’actifs et de la ges­tion pri­vée, Laurent Gero­ni­mi (E19) a créé Horae une start-up inno­vante qui a été incu­bée à X‑Up. Label­li­sée JEI et béné­fi­ciant du sou­tien de BPI France (Pro­gramme France 2030 pour les entre­prises Deep­Tech), la start-up tra­vaille sur l’IA appli­quée à l’allocation d’actifs avec un focus sur la R&D pour pro­po­ser aux pro­fes­sion­nels de la ges­tion de patri­moine une solu­tion tech­no­lo­gique qui va révo­lu­tion­ner leur métier et leur acti­vi­té.

Quel est le parcours qui vous a conduit à vous lancer dans l’entrepreneuriat et créer Horae ?

J’ai tou­jours été gui­dé par le goût du chal­lenge et le désir de com­prendre la fina­li­té des évè­ne­ments. Je suis ingé­nieur diplô­mé de l’École Spé­ciale Mili­taire de Saint-Cyr. J’y ai sui­vi des cours d’économie avec un pro­fes­seur d’HEC qui m’ont ame­né à pos­tu­ler pour le mas­ter de Finance d’HEC.

J’ai ensuite enta­mé une car­rière sur les mar­chés finan­ciers à la Socié­té Géné­rale. Au fil des années, j’ai eu l’opportunité de tra­vailler dans diverses ins­ti­tu­tions finan­cières (cpr am, Covea, Swiss Life) où j’ai pu affi­ner mes com­pé­tences en ges­tion d’actifs ce qui m’a per­mis d’être récom­pen­sé par plu­sieurs prix.

Récem­ment, le cur­sus de l’Executive Mas­ter de l’X a ren­for­cé ma pas­sion pour la finance et la tech­no­lo­gie ce qui s’est tra­duit par la créa­tion de Horae, une start-up ados­sée à une vision ancrée dans ma propre expé­rience dans le monde de la ges­tion d’actifs : capi­ta­li­ser sur l’IA pour révo­lu­tion­ner la ges­tion d’actifs et offrir des solu­tions inno­vantes aux pro­fes­sion­nels du secteur.

Horae a été incubée à X‑Up. Quel impact cette expérience a‑t-elle eu sur le développement de votre start-up ?

X‑Up nous a offert un envi­ron­ne­ment excep­tion­nel pour inno­ver. L’incubation au Drahi‑X Nova­tion Cen­ter nous a per­mis d’accéder à des res­sources pré­cieuses, tant en termes de recherche que de réseau. Nous avons pu col­la­bo­rer avec des experts de divers domaines et béné­fi­cier de conseils avi­sés pour struc­tu­rer et faire évo­luer notre pro­jet. Cette période a été cru­ciale pour éta­blir les bases solides de notre entre­prise et pour déve­lop­per notre tech­no­lo­gie pro­prié­taire unique.

Aujourd’hui, sous l’impulsion de Bru­no Cat­tan* (X93), X‑Up pro­pose désor­mais de nou­velles offres que nous étu­dions pour sou­te­nir notre développement.

Vous avez développé une R&D en IA appliquée à l’allocation d’actifs. Qu’en est-il ? Comment votre technologie peut-elle bénéficier aux conseillers de la gestion en patrimoine ? 

Dans le cadre du déve­lop­pe­ment de Horae et de notre R&D, nous avons fait le choix de nous concen­trer sur les conseillers en ges­tion de patri­moine indé­pen­dants. En effet, à ce stade, notre pro­po­si­tion de valeur est uni­que­ment à des­ti­na­tion des pro­fes­sion­nels de la finance et vise à mieux appré­hen­der le concept nova­teur de l’IA en finance bour­sière. Avec sa solu­tion tech­no­lo­gique, Horae adresse, par ailleurs, 3 dimen­sions fortes propres à ce métier et ces pro­fes­sion­nels. Pre­miè­re­ment, offrir une meilleure pro­duc­ti­vi­té pour bâtir une allo­ca­tion per­son­na­li­sée. Deuxiè­me­ment, témoi­gner d’une mani­fes­ta­tion de leur tra­vail encore plus forte vis-à-vis de leurs clients. Troi­siè­me­ment, appor­ter une jus­ti­fi­ca­tion des per­for­mances et des honoraires.

Contrai­re­ment aux méthodes tra­di­tion­nelles qui se basent sou­vent sur des modèles sta­tiques et des ana­lyses rétros­pec­tives, notre tech­no­lo­gie repose, quant à elle, sur des algo­rithmes d’IA avan­cés qui ana­lysent en temps réel les don­nées finan­cières et les ten­dances du mar­ché. Pour les conseillers en ges­tion de patri­moine indé­pen­dants, cela signi­fie une capa­ci­té accrue à diver­si­fier les actifs de leurs clients de manière plus effi­cace et per­son­na­li­sée. Notre solu­tion amé­liore leur pro­duc­ti­vi­té en auto­ma­ti­sant cer­taines tâches ana­ly­tiques com­plexes et en four­nis­sant des pers­pec­tives pré­cises qui jus­ti­fient leurs per­for­mances d’experts finan­ciers et leurs hono­raires d’accompagnement.

Concrè­te­ment, cette syner­gie entre la tech­no­lo­gie et l’expertise humaine est la clé de notre suc­cès et la garan­tie, par l’optimisation des résul­tats finan­ciers, d’une ges­tion de patri­moine opti­male. Cette démarche, in fine, contri­bue à ren­for­cer la confiance des clients de nos clients.

Quels sont justement les avantages des modèles basés sur l’IA par rapport aux méthodes traditionnelles ?

Les modèles basés sur l’IA ont l’avantage de cap­tu­rer les sché­mas non linéaires des mou­ve­ments de mar­ché. Les algo­rithmes d’IA per­mettent l’inclusion de fonc­tion­na­li­tés sup­plé­men­taires (cri­tères ESG (Envi­ron­ne­men­taux, Sociaux et de Gou­ver­nance), indi­ca­teurs d’analyse tech­nique, indi­ca­teurs macro-éco­no­miques, chan­ge­ment de vola­ti­li­té… ce qui contri­bue à amé­lio­rer la prise de déci­sion dans l’optimisation de portefeuille.

Néan­moins, il faut faire preuve de vigi­lance dans cette approche. Ces modèles ne sont pas des mar­tin­gales ! Si leur capa­ci­té ana­ly­tique est leur point fort, leur manque d’imagination est leur point faible ! C’est pour cette rai­son qu’ils doivent être uti­li­sés comme des « par­te­naires » par des experts du métier qui pos­sèdent le recul et l’éthique finan­cière pour les employer efficacement.

Votre solution BtoB vise à être déclinée en BtoC et BtoBtoC. Comment envisagez-vous cette transition et quels sont les défis associés ?

La tran­si­tion vers les mar­chés BtoC et BtoB­toC néces­site, en effet, des ajus­te­ments pour répondre aux besoins spé­ci­fiques de ces seg­ments : l’éducation finan­cière. Nous devons adap­ter notre approche uti­li­sa­teur pour qu’elle soit plus intui­tive et acces­sible aux par­ti­cu­liers tout en conser­vant la robus­tesse de nos ana­lyses. Un des prin­ci­paux défis, dans cette démarche, est de main­te­nir la qua­li­té et la pré­ci­sion de nos recom­man­da­tions tout en élar­gis­sant notre base d’utilisateurs. Cepen­dant, nous sommes confiants ! Notre tech­no­lo­gie, grâce à sa flexi­bi­li­té et à sa capa­ci­té d’adaptation, sau­ra répondre à ces nou­velles exigences.

Quelles sont les prochaines étapes pour Horae ? Quelles sont vos ambitions à long terme ?

Nous avons de grandes ambi­tions pour Horae. À court terme, nous visons à conso­li­der notre posi­tion sur le mar­ché BtoB en conti­nuant d’innover et d’améliorer notre tech­no­lo­gie. À long terme, nous sou­hai­tons deve­nir un acteur majeur de la Fin­Tech, en éten­dant nos solu­tions aux mar­chés BtoC et BtoB­toC à une échelle indus­trielle. Nous envi­sa­geons éga­le­ment de nouer des par­te­na­riats stra­té­giques pour enri­chir notre offre et explo­rer de nou­veaux mar­chés internationaux.

Le mot de la fin ? 

Dans un monde où finance et tech­no­lo­gie ne cessent de conver­ger, nous sommes à un tour­nant pas­sion­nant de l’histoire de la Fin­Tech. Forte de son par­cours impres­sion­nant et une tech­no­lo­gie de pointe, Horae est bien posi­tion­née pour deve­nir un lea­der dans le domaine des Fin­Techs. Nous sommes impa­tients de pour­suivre notre mis­sion et de contri­buer à l’évolution de ce sec­teur dynamique.

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