Verdi : Aida à la Scala de Milan

Verdi : Aida

Dossier : Arts, lettres et sciencesMagazine N°799 Novembre 2024
Par Marc DARMON (83)

Magni­fique spec­tacle de décembre 2006, dans une salle mythique. Grand opé­ra, for­mi­dables décors et cos­tumes d’époque, dis­tri­bu­tion, image et son excep­tion­nels : c’est le DVD à choi­sir pour se convaincre de l’intérêt de l’opéra en vidéo chez soi.

DVD d'Aida de Verdi à la Scala de Milan

Le théâtre de la Scala de Milan

On ne pré­sente plus le théâtre de la Sca­la de Milan. Même sans spec­tacle, le bâti­ment impres­sionne par sa beau­té. Nous l’avons visi­té en famille, le charme a opé­ré même sur ma très jeune petite-fille Éponine.

Mais la salle mila­naise, qui a vu la créa­tion de Nor­ma, d’Otel­lo, de Madame But­ter­fly, de Turan­dot, n’a pas été le lieu de la créa­tion d’Aida. Car cet opé­ra a été ‑c-ompo­sé à l’occasion des fêtes d’inauguration du canal de Suez, repré­sen­té pour la pre­mière fois au nou­vel opé­ra du Caire, construit pour l’occasion. Ver­di choi­sit donc un scé­na­rio dans l’Égypte antique autour de la riva­li­té des pha­raons et des sou­ve­rains d’Éthiopie.

Une distribution remarquable

La dis­tri­bu­tion est idéale. Le grand Rober­to Ala­gna est royal, sa voix chaude nous montre un géné­ral Rada­mès vaillant et émou­vant. Sa voix sonne très bien, par­fai­te­ment pro­je­tée. Son fameux air dès le début Celeste Aida est magni­fique, et il est d’ailleurs extrê­me­ment applau­di. Il est aus­si très émou­vant en emmu­ré vivant avec son amour Aida au der­nier acte. Les sif­flets de quelques puristes le jour sui­vant qui ont cau­sé son départ du spec­tacle et son absence pen­dant seize ans de la Sca­la sont tota­le­ment injus­ti­fiés. D’ailleurs nous avons tou­jours tem­po­ri­sé pour par­ler de cette pro­duc­tion répu­tée, tant que notre Ala­gna natio­nal n’avait pas fait la paix avec la Scala.

La belle sopra­no ver­dienne Vio­le­ta Urma­na est une Aida vaillante, forte, jalouse, brillante. Ildikó Komló­si, mez­zo-sopra­no hon­groise, est une flam­boyante Amné­ris, à la voix chaude, voire noire, et au jeu scé­nique assuré.

Les ama­teurs sont par­ta­gés sur les mises en scène d’opéra de Zef­fi­rel­li. Mais pas nous, car nous appré­cions ses décors magni­fiques, clas­siques et pre­mier degré il est vrai, mais qui ne sont pas kitsch tel­le­ment ils sont adap­tés. Les gros plans montrent que les décors sont pleins de détails et de finesses. Comme pour le film La Tra­via­ta de Zef­fi­rel­li, les décors sont clas­siques et sans sous-enten­du ou deuxième degré, mais ils sont beaux et per­ti­nents. Et la mise en scène hol­ly­woo­dienne se prête bien au sujet. En 2006, Zef­fi­rel­li avait 83 ans et avait mis en scène sa pre­mière Aida à la Sca­la 43 ans plus tôt (c’est sa cin­quième Aida en 2006).

Natu­rel­le­ment le chef d’orchestre est tou­jours le pre­mier res­pon­sable d’une réus­site musi­cale à l’opéra, et le grand Ric­car­do Chailly, que l’on voit beau­coup à l’écran, est le véri­table archi­tecte de ce suc­cès musical.

Une musique à recommander

La musique du Ver­di de la matu­ri­té est inté­gra­le­ment réus­sie et donc toutes les scènes de l’opéra sont à recom­man­der, même pour s’initier. Mais regar­dez la fameuse scène de vic­toire au début du second acte, avec les fameuses trom­pettes d’Aida : scène gran­diose, visuel­le­ment (bal­let super­be­ment en rythme par exemple) et musicalement :

https://www.youtube.com/watch?v=JXMdei-UTfw Ver­di Ope­ra Aida – Glo­ria all’ Egit­to, Trium­phal March – HD


Rober­to Ala­gna, Vio­le­ta Urma­na, Ildikó Komlósi, 

Sca­la de Milan, dir Ric­car­do Chailly, mise en scène Fran­co Zeffirelli

Un DVD ou un Blu-ray Decca

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