Le Virus de la Mine
Au terme d’une carrière industrielle, notre camarade trace un atavisme familial pour la « mine ».
Son grand-père, son père et lui-même sont ingénieurs des Mines. Formés par l’École des mines respectivement en 1893, 1926 et 1957 (après l’X), ils ont participé à des degrés divers à des projets miniers, essentiellement des mines métalliques. C’est son père, Jacques Tanon, qui fit vraiment une carrière de mineur.
En 1933, il fut embauché par une société suisse pour diriger la mine d’Azegour de molybdénite au Maroc. Il s’y installa avec femme et enfants. Mobilisé en 1939 puis maintenu dans ses activités minières, il s’engagea dans la 2e DB, fit la campagne de France comme capitaine et fut démobilisé en 1945. De retour en Algérie comme directeur de l’entreprise des mines de Aïn-Arko (oxyde de zinc) qu’il avait créée avant son départ, il vécut une vie d’entrepreneur mineur avec toutes ses contraintes et tous ses aléas. En 1957, il fut nommé directeur général de la Seemi (Société d’études et d’exploitations minières de l’Indochine) qui exploitait des mines d’étain au Laos. Il le resta jusqu’à la nationalisation des Mines en 1974.
L’intérêt du livre est la prise de conscience des besoins spécifiques de l’activité minière : découverte d’un gisement, demande de l’industrie, méthode d’extraction, technologie d’enrichissement, cours mondiaux des métaux, encadrement qualifié et motivé car les mines se trouvent dans des zones plus ou moins sauvages. Sans oublier la spéculation des actionnaires, les tromperies de tout genre telles que le « salage » des échantillons de minerai, la faille géologique non détectée qui interrompt brutalement un filon ou les incertitudes politiques.
Un témoignage intéressant.