REEL conçoit des systèmes mécaniques complexes comme ce Pont perche en bâtiment combustible.

Des projets hors norme pour une ETI à la pointe de la technicité et de l’innovation

Dossier : Vie des entreprises - Souveraineté industrielleMagazine N°799 Novembre 2024
Par Olivier DEMARTHE (X97)

Entre­prise fran­çaise, fami­liale indé­pen­dante, de plus de 3000 employés, REEL est aujourd’hui un acteur d’envergure mon­diale dans le sec­teur de la concep­tion et de la réa­li­sa­tion de sys­tèmes méca­niques com­plexes au ser­vice des indus­tries exi­geantes et cri­tiques. Oli­vier Demarthe (X97), direc­teur géné­ral adjoint de REEL, nous en dit plus sur les spé­ci­fi­ci­tés du posi­tion­ne­ment et des métiers de son entre­prise, et revient éga­le­ment sur les pers­pec­tives de car­rières offertes aux ingénieurs.

Depuis 1946, REEL conçoit, fournit et maintient des systèmes mécaniques complexes. Dites-nous en plus sur vos métiers et expertises. 

REEL opère sur plu­sieurs mar­chés qui se démarquent par leur exi­gence tech­nique et opé­ra­tion­nelle. Fon­dée en 1946, REEL conçoit et four­nit des sys­tèmes de manu­ten­tion et de levage. Nos équi­pe­ments sont au cœur de l’activité de nos clients et servent à mani­pu­ler en toute sûre­té des sous-ensembles, des pro­duits sen­sibles, dans des envi­ron­ne­ments critiques.

Nous ser­vons notam­ment le monde du nucléaire pour la manu­ten­tion du com­bus­tible au cœur des réac­teurs, un envi­ron­ne­ment très sen­sible qui néces­site un haut niveau de tech­no­lo­gie et d’expertise. Nous ciblons aus­si le mar­ché de l’hydroénergie, en par­ti­cu­lier en Amé­rique du Nord, où nous four­nis­sons des sys­tèmes de levage lourds pour manu­ten­tion­ner les vannes de bar­rage ou les équi­pe­ments lourds des salles des machines. Actuel­le­ment, nous déve­lop­pons une acti­vi­té nou­velle dans les éner­gies marines renou­ve­lables. Nous sommes, d’ailleurs, en train de réa­li­ser une machine de très forte capa­ci­té pour ins­tal­ler des piles d’éoliennes en mer.

« REEL couvre tous les maillons de la chaîne de valeur : conception, ingénierie, réalisation, installation et maintenance. »

Dans l’industrie aéro­nau­tique, nous four­nis­sons des sys­tèmes pour les chaînes d’assemblage fuse­lages et des avions. Nous ser­vons éga­le­ment l’industrie de la défense et notam­ment pour les besoins de la marine (infra­struc­tures ou équi­pe­ments embarqués).

Enfin, REEL a aus­si une impor­tante acti­vi­té dans l’industrie de l’aluminium. Nous conce­vons et four­nis­sons des sys­tèmes pour la pro­duc­tion de l’aluminium : manu­ten­tion de l’alumine, rem­pla­ce­ment des anodes direc­te­ment dans les cuves d’électrolyse, trai­te­ment des gaz.

Quel que soit le besoin ou le cas d’usage, REEL couvre tous les maillons de la chaîne de valeur : concep­tion, ingé­nie­rie, réa­li­sa­tion, ins­tal­la­tion et main­te­nance. Au fil des années et des pro­jets, nous avons déve­lop­pé une très grande acti­vi­té de main­te­nance, ce qui nous per­met d’accompagner nos clients dans la durée aus­si bien sur nos équi­pe­ments que des équi­pe­ments tiers. Notre pré­sence est ain­si très inter­na­tio­nale, avec 350 per­sonnes en Amé­rique du Nord, plus de 300 en Alle­magne, ain­si que des implan­ta­tions au Moyen-Orient, au Royaume-Uni, en Scan­di­na­vie et en Chine.

Au fil des décennies, vous avez aussi été aux premières loges des principales évolutions technologiques et industrielles. Selon vous, quelles ont été les plus structurantes ?

La pre­mière révo­lu­tion a été celle de l’automatisation. Dans les années 60, nos pre­mières machines dans le nucléaire étaient essen­tiel­le­ment contrô­lées manuel­le­ment. Au fil des années, et avec le déve­lop­pe­ment des tech­no­lo­gies, nos clients ont exi­gé que ces machines puissent fonc­tion­ner auto­ma­ti­que­ment. Pour répondre à ce besoin, REEL a ain­si déve­lop­pé une exper­tise en matière de sûre­té de fonc­tion­ne­ment et d’automatisme. Nous avons étof­fé nos com­pé­tences au fil des années, de la méca­nique jusqu’au déve­lop­pe­ment logi­ciel désormais.

En veille per­ma­nente, nous sui­vons de près toutes les évo­lu­tions tech­no­lo­giques et indus­trielles. Actuel­le­ment, nous inves­tis­sons dans le domaine des objets connec­tés pour moni­to­rer les machines à dis­tance, remon­ter des infor­ma­tions sur leur état de fonc­tion­ne­ment, faire de la main­te­nance pré­dic­tive. Nous com­men­çons à avoir recours aux tech­no­lo­gies de l’IA pour aug­men­ter nos capa­ci­tés d’analyse.

Nous nous inté­res­sons de plus en plus à la fabri­ca­tion addi­tive qui révo­lu­tionne le monde de l’ingénierie. À ce stade, nous sommes encore dans une démarche d’appropriation de la tech­nique. Nous avons d’ores et déjà fabri­qué des pre­mières pièces avec des maté­riaux poly­mères et plas­tiques. Sur la fabri­ca­tion addi­tive métal­lique, l’enjeu est de qua­li­fier méca­ni­que­ment les pièces résul­tant de cette nou­velle technologie.

En parallèle, nous entendons beaucoup parler de relocalisation et de renaissance industrielle. Quel regard portez-vous sur ces deux dimensions qui recoupent des enjeux forts en matière de souveraineté et de compétitivité ?

REEL a un ADN de construc­teur et de fabri­cant. En 1946, l’entreprise était essen­tiel­le­ment un ate­lier de fabri­ca­tion à Lyon, et désor­mais nous avons plu­sieurs sites indus­triels (Lyon, Nantes, La Rochelle, Tou­lon, Mont­réal, pour les plus impor­tants), et ne pour­rions pas ima­gi­ner être une entre­prise sans usine ! Le cercle ver­tueux, concep­tion, réa­li­sa­tion, main­te­nance, est véri­ta­ble­ment au cœur de notre culture et contri­bue à notre per­for­mance. C’est aus­si un de nos prin­ci­paux leviers de différenciation.

Si nous ne fabri­quons pas 100 % de notre pro­duc­tion, nous avons fait le choix de nous concen­trer sur un cer­tain nombre d’activités stra­té­giques et cri­tiques. Cette approche nous per­met de garan­tir une cer­taine indé­pen­dance, de maî­tri­ser la fabri­ca­tion, d’avoir une fine visi­bi­li­té sur les équi­pe­ments livrés aux clients ain­si qu’un contrôle sur les opé­ra­tions, la qua­li­té et la sécu­ri­té. En paral­lèle, nous avons déve­lop­pé un réseau de four­nis­seurs et avons mis en place un sys­tème d’inspection qui nous per­met de contrô­ler la qua­li­té aus­si bien dans notre sup­ply chain que sur site client quand nous ins­tal­lons nos machines ou réa­li­sons des opé­ra­tions de maintenance.

Quelle place occupe la R&D et l’innovation ?

Elle est bien évi­dem­ment cen­trale. Nous explo­rons plu­sieurs pistes tech­no­lo­giques. J’ai pré­cé­dem­ment men­tion­né la fabri­ca­tion addi­tive, la sur­veillance des équi­pe­ments, et l’IA pour pro­po­ser de nou­velles fonc­tion­na­li­tés et des équi­pe­ments de plus en plus intel­li­gents et performants.

De façon géné­rale, nous réa­li­sons des défis tech­niques pour nos clients afin de répondre à leurs besoins les plus cri­tiques dans leur chaîne de pro­duc­tion. C’est un for­mi­dable vec­teur d’innovation et de créa­ti­vi­té pour nos ingénieurs.

En parallèle, l’industrie doit poursuivre, voire accélérer sa décarbonation. Comment appréhendez-vous ce sujet ? 

REEL s’est lan­cé dans une démarche de res­pon­sa­bi­li­té depuis déjà plu­sieurs années. Aujourd’hui, notre feuille de route en la matière s’articule autour de plu­sieurs grands axes. En matière de décar­bo­na­tion, nous élar­gis­sons actuel­le­ment le bilan car­bone à la tota­li­té du groupe afin de mesu­rer notre impact sur l’ensemble de la chaîne de valeur.

Nous appli­quons aus­si cette logique de bilan car­bone à l’échelle des pro­jets afin d’évaluer l’empreinte car­bone de chaque pro­jet. C’est, d’ailleurs, une demande très forte de nos clients. Cela nous per­met d’optimiser les choix et d’être, in fine, plus ver­tueux sur le plan envi­ron­ne­men­tal. Tou­jours dans cette logique, nous pri­vi­lé­gions les cir­cuits courts pour réduire les émis­sions de CO2. Nos usines tra­vaillent ain­si en prio­ri­té avec des entre­prises de leur ter­ri­toire, ce qui fait de nous des acteurs très inté­grés dans le tis­su local.

En paral­lèle, nous avons lan­cé de nom­breuses démarches visant à limi­ter la consom­ma­tion éner­gé­tique de nos usines en pré­fé­rant, par exemple, des solu­tions plus éco­nomes, en déve­lop­pant notre capa­ci­té d’autoproduction grâce à l’installation de pan­neaux pho­to­vol­taïques… et, nous élec­tri­fions pro­gres­si­ve­ment notre flotte de véhicules.

Enfin, nous four­nis­sons des machines stra­té­giques pour les éner­gies décar­bo­nées (nucléaire, hydro­élec­tri­ci­té, éner­gies marines renou­ve­lables) et sommes fiers de cette contri­bu­tion à la réduc­tion de l’impact envi­ron­ne­men­tal de la pro­duc­tion d’électricité.

Pour mener de front l’ensemble de ces chantiers, le capital humain est clé. Quels sont les profils que vous recrutez ? Quelles perspectives de carrière offre un acteur comme REEL ? 

En France et à l’international, nous sommes sur un rythme moyen de plus de 400 recru­te­ments chaque année. Ces recru­te­ments nous per­mettent de renou­ve­ler nos effec­tifs, mais aus­si de sou­te­nir la crois­sance de notre entre­prise. Dans nos usines, nous recru­tons beau­coup de sou­deurs, chau­dron­niers, contrô­leurs… Nous recher­chons aus­si des ingé­nieurs spé­cia­li­sés dans le contrôle com­mande, la pro­gram­ma­tion de machines et d’automates, la sûre­té de fonc­tion­ne­ment, la méca­nique, les cal­culs, la main­te­nance, la qua­li­té… Nous recru­tons aus­si de nou­veaux pro­fils tels que des déve­lop­peurs infor­ma­tiques ou des élec­tro­ni­ciens. Et nous avons aus­si besoin de chefs de projet.

Au-delà, nous avons à cœur d’accompagner la mon­tée en com­pé­tences de tous nos col­la­bo­ra­teurs et de les faire gran­dir en leur don­nant tou­jours plus de res­pon­sa­bi­li­tés en fonc­tion de leurs aspi­ra­tions pro­fes­sion­nelles et personnelles.

REEL est une ETI qui inter­vient sur des pro­jets et des chan­tiers hors norme dans des sec­teurs variés, cri­tiques, voire stra­té­giques. Nos ingé­nieurs et nos talents sont ain­si ame­nés à tra­vailler dans des uni­vers incroyables et sur des pro­jets pas­sion­nants à forts enjeux. La dimen­sion tech­nique est très forte, tout comme la dimen­sion humaine, car ces grands pro­jets sont des aven­tures d’équipes extraordinaires.

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