Focus sur la solution décarbonée compétitive pour le chauffage d’Arkeon Energy

Focus sur la solution décarbonée compétitive pour le chauffage d’Arkeon Energy

Dossier : Vie des entreprises - Décarbonation et économie circulaireMagazine N°799 Novembre 2024
Par Tanguy MATHON

Avec son posi­tion­ne­ment unique et dif­fé­ren­ciant sur le sys­tème de chauf­fage, Arkeon Ener­gy ambi­tionne de décar­bo­ner pro­fon­dé­ment le bâti­ment. Expli­ca­tions de Tan­guy Mathon, direc­teur com­mer­cial, mar­ke­ting et par­te­na­riats, co-fon­da­teur d’Arkeon Ener­gy.

Arkeon Energy est une start-up technologique créée en 2020 dans le domaine des pompes à chaleur et du bâtiment intelligent. Dites-nous en plus. 

La rai­son d’être d’Arkeon Ener­gy est la décar­bo­na­tion et l’efficacité éner­gé­tique des bâti­ments en se foca­li­sant exclu­si­ve­ment sur la décar­bo­na­tion du sys­tème de chauf­fage. Selon l’Ademe, 75 % des émis­sions de GES d’un bâti­ment sont émis lors de sa construc­tion. Les 25 % res­tants sont émis pen­dant sa durée de vie par son sys­tème de chauf­fage, plus pré­ci­sé­ment par la chau­dière. Toute chose égale par ailleurs, rem­pla­cer la chau­dière d’un bâti­ment par une pompe à cha­leur per­met de divi­ser par 3 sa consom­ma­tion d’énergie et par 10 ses émis­sions de GES. 

À cela s’ajoute un poten­tiel signi­fi­ca­tif de réduc­tion des consom­ma­tions d’énergie du parc de bâti­ments exis­tants, de l’ordre de 20 à 40 %, en évi­tant les gas­pillages liés au mau­vais réglage du sys­tème de chauf­fage, aus­si bien pour la dis­tri­bu­tion de la cha­leur à l’intérieur du bâti­ment que pour l’usage de la cha­leur dans les loge­ments. Fort de ce constat, Arkeon Ener­gy appré­hende cette ques­tion de la décar­bo­na­tion du chauf­fage au tra­vers du prisme du bâti­ment intel­li­gent, pour réduire les gaspillages.

À partir de là, quel est votre positionnement ? 

Si les pompes à cha­leur (PAC) sont recon­nues comme des solu­tions effi­cientes pour le chauf­fage, elles n’ont pas réus­si à per­cer le mar­ché du rési­den­tiel col­lec­tif prin­ci­pa­le­ment pour 3 rai­sons : des dif­fi­cul­tés d’implantation (besoin de place et nui­sances acous­tiques), un mau­vais ren­de­ment tech­nique par tem­pé­ra­ture for­te­ment néga­tive, et sur­tout, un coût d’investissement net­te­ment plus impor­tant que celui d’une chaudière.

En repar­tant de ce constat, Arkeon a concen­tré son inno­va­tion dans 3 domaines pour lever l’ensemble de ces freins :

  • Le sto­ckage ther­mique, son coût, son poids, sa den­si­té, sa forme : le cou­plage intel­li­gent d’un sto­ckage ther­mique avec une PAC per­met d’améliorer son ren­de­ment par tem­pé­ra­ture exté­rieure néga­tive, mais aus­si de décor­ré­ler la consom­ma­tion d’électricité de la PAC avec la four­ni­ture de cha­leur au bâti­ment. Cette flexi­bi­li­té per­met de réduire d’au moins 30 % le coût d’électricité par rap­port à une solu­tion PAC clas­sique et de com­pen­ser lar­ge­ment le coût d’investissement de la solu­tion vis-à-vis de la chaudière ; 
  • La modu­la­ri­sa­tion de l’architecture de sto­ckage et de la PAC afin de l’adapter au plus grand nombre de typo­lo­gies de bâti­ments grâce à la délo­ca­li­sa­tion pos­sible des élé­ments dans tous les espaces, comme le toit, la cave, le jar­din, le parking…
  • Le pilo­tage intel­li­gent et inté­gré de la chaîne de valeur qui couvre l’achat d’électricité, la pro­duc­tion de cha­leur et la consom­ma­tion de chaleur.

Dans cette conti­nui­té, Arkeon pro­pose donc deux solutions : 

  • une solu­tion de pro­duc­tion de cha­leur décar­bo­née, la Smart­PAC, qui se démarque par sa com­pé­ti­tive par rap­port à la chaudière ; 
  • une solu­tion de sobrié­té des usages de cha­leur cou­plée à la SmartPAC.

Votre vision repose également sur 3 piliers : la décarbonation des bâtiments grâce aux pompes à chaleur, la sobriété des usages et le contrat de performance énergétique (CPE). Qu’en est-il concrètement ? Quelles sont les synergies entre ces dimensions ? 

Notre vision part du constat prag­ma­tique que le pre­mier frein à la décar­bo­na­tion des bâti­ments est son coût et nous pen­sons que ces 3 piliers consti­tuent le socle com­mun de tous les pro­jets de décar­bo­na­tion qui ver­ront le jour parce qu’ils seront éco­no­mi­que­ment accep­tables, ce qui n’est pas for­cé­ment le cas d’autres actions comme l’isolation ther­mique du bâti, le rem­pla­ce­ment des menui­se­ries, l’isolation des planchers… 

Plus par­ti­cu­liè­re­ment, le CPE per­met de finan­cer les inves­tis­se­ments par les éco­no­mies d’énergie. Cela rend notre solu­tion Smart­PAC com­pé­ti­tive et accep­table par rap­port à la chau­dière sur une période de 10 ans mal­gré son han­di­cap de coût d’investissement plus éle­vé. Quant à la sobrié­té des usages, c’est l’action de réduc­tion des consom­ma­tions d’énergie, donc de décar­bo­na­tion, dont le coût mar­gi­nal est le moins cher par kWh évité.

Aujourd’hui, comment s’articule votre offre ?

La Smart­PAC est posi­tion­née sur le mar­ché du simple renou­vel­le­ment de la chau­dière. L’objectif du gou­ver­ne­ment étant de rem­pla­cer 75 % des chau­dières fioul et 25 % des chau­dières à gaz d’ici 2030. Cela repré­sente plus de 20 000 chau­dières à rem­pla­cer par an, tant dans le rési­den­tiel col­lec­tif que dans le ter­tiaire. L’avantage de la Smart­PAC est de four­nir une cha­leur décar­bo­née à un coût équi­valent à celui d’une chau­dière sur une période de 10 ans. Outre le béné­fice cli­ma­tique, la Smart­PAC apporte un béné­fice de valeur du loge­ment grâce à un gain de 2 classes DPE dans le rési­den­tiel, et garan­tir le res­pect du décret ter­tiaire pour les bâti­ments ter­tiaires concernés. 

Notre solu­tion Smart­Con­so s’adresse à tous pro­prié­taires et/ou occu­pants de loge­ments rési­den­tiels col­lec­tifs qui sou­haitent réduire immé­dia­te­ment leur fac­ture avec un temps de retour infé­rieur à 3 ans. Les gains sont sub­stan­tiels, de 20 à 40 %. La solu­tion est finan­ciè­re­ment acces­sible aux petits budgets.

Alors qu’il est urgent d’accélérer la décarbonation des bâtiments, quels sont les enjeux qu’il faut encore lever ? Comment pouvez-vous y contribuer ? 

À notre sens, le pre­mier enjeu reste de rem­pla­cer la chau­dière par une solu­tion décar­bo­née com­pé­ti­tive. À par­tir de là, les autres défis sont notam­ment la ques­tion de l’émergence d’un sys­tème élec­trique décen­tra­li­sé, intel­li­gent et décar­bo­né. Nous sommes en train de bas­cu­ler d’un sys­tème élec­trique cen­tra­li­sé, dont la pro­duc­tion nucléaire doit s’adapter en temps réel à la demande, à un sys­tème élec­trique décen­tra­li­sé dont la demande/consommation doit s’adapter en temps réel à la pro­duc­tion inter­mit­tente des éner­gies renouvelables. 

Nous avons connu un pre­mier hiver avec un prix de l’électricité sur le mar­ché spot néga­tif pen­dant quelques heures en plein mois de février. Ce n’est que le début. Dans ce cadre, nous pen­sons que, dans un futur proche, nos sto­ckages ther­miques joue­ront un rôle majeur dans la rési­lience du sys­tème élec­trique fran­çais et euro­péen moyen­nant, néan­moins, un effort signi­fi­ca­tif, de ren­for­ce­ment de notre infra­struc­ture réseau. 

De nom­breux pro­jets de PAC sont aujourd’hui frei­nés parce que le réseau élec­trique n’a pas la capa­ci­té de les accueillir. Pour lever ce frein, dans les quar­tiers rési­den­tiels majo­ri­tai­re­ment chauf­fés à l’électrique, il faut favo­ri­ser la conver­sion au chauf­fage cen­tral par PAC ce qui divi­se­rait leur consom­ma­tion élec­trique par 3 ou 4 et rédui­rait d’autant la pres­sion sur le réseau, alors que dans les autres quar­tiers, il s’agit d’accélérer l’investissement dans la mise à niveau du réseau.

L’autre enjeu majeur concerne la sou­ve­rai­ne­té éner­gé­tique de la France et de l’Europe alors que le fonds cha­leur ne per­met­tra pas de par­ti­ci­per à la bas­cule néces­saire pour atteindre l’objectif.

Aujourd’hui, quelles sont vos perspectives de développement ? 

Sur le seg­ment rési­den­tiel comme sur le seg­ment ter­tiaire, nous sommes prin­ci­pa­le­ment posi­tion­nés sur le rem­pla­ce­ment de la chau­dière fioul ou gaz. Nous allons démar­rer notre pre­mière ins­tal­la­tion chez un bailleur social en octobre pro­chain. En 2025, nous ne réa­li­se­rons qu’un faible nombre d’installations, pro­ba­ble­ment moins d’une dizaine, car nous tra­vaillons en même temps à la struc­tu­ra­tion de notre éco­sys­tème de fabri­ca­tion, dis­tri­bu­tion, exploi­ta­tion et main­te­nance. Dès 2026, nous anti­ci­pons un pas­sage à l’échelle avec une forte implan­ta­tion sur les prin­ci­paux mar­chés euro­péens avant 2030. 

Poster un commentaire