FIRALP : un ensemblier qui sécurise le déploiement et la maintenance des infrastructures de la mobilité électrique

Dossier : Vie des entreprises - Décarbonation et économie circulaireMagazine N°799 Novembre 2024
Par Emmanuel MARTIN

Acteur his­to­rique de la construc­tion et de la main­te­nance des réseaux, notam­ment élec­triques, le groupe FIRALP accom­pagne aujourd’hui le déploie­ment de la mobi­li­té élec­trique. Emma­nuel Mar­tin, direc­teur géné­ral adjoint du Groupe FIRALP, nous en dit plus.

Quels sont les métiers de FIRALP ?

FIRALP est une ETI fami­liale qui a vu le jour dans la région Rhône-Alpes, il y a plus de 50 ans. His­to­ri­que­ment, l’entreprise a d’abord déve­lop­pé une acti­vi­té dans la construc­tion et la main­te­nance de réseaux élec­triques, de télé­com­mu­ni­ca­tions, puis numé­riques. En France, nous tra­vaillons pour les exploi­tants de réseaux dépen­dant de la puis­sance publique, notam­ment EDF, RTE, Ene­dis, GRDF, mais aus­si Orange, ain­si que des opé­ra­teurs télé­coms du sec­teur privé.

Au fil des décen­nies, FIRALP a éten­du son péri­mètre d’action et dis­pose aujourd’hui d’une cou­ver­ture natio­nale. En paral­lèle, nous nous sommes aus­si posi­tion­nés sur de nou­veaux seg­ments d’activités. Par­mi ceux-ci, on retrouve les ter­ri­toires connec­tés qui sont un pro­lon­ge­ment de notre acti­vi­té his­to­rique et qui couvrent l’éclairage public pour les com­munes, la vidéo­pro­tec­tion urbaine, les sta­tions de recharge de véhi­cules élec­triques… Enfin, nous avons une der­nière acti­vi­té de tra­vaux élec­triques dans le bâti­ment ou l’industrie que nous réa­li­sons uni­que­ment en région Auvergne-Rhône-Alpes.

Aujourd’hui, FIRALP emploie plus de 3 000 col­la­bo­ra­teurs dans 60 implan­ta­tions en France et a réa­li­sé en 2023 un chiffre d’affaires de 460 mil­lions d’euros.

Votre positionnement et vos activités sont impactés par les transitions en cours. Qu’en est-il ?

La tran­si­tion éco­lo­gique et éner­gé­tique bou­le­verse nos clients et, par exten­sion, nous impacte. En France et en Europe, il y a une prise de conscience crois­sante de l’impact car­bone de la pro­duc­tion et de la consom­ma­tion de l’énergie. Cet enjeu est aujourd’hui au cœur de toutes les réflexions d’investissement, d’entretien et de travaux.

En France, on assiste à une aug­men­ta­tion de la pro­duc­tion de l’électricité, et in fine, de la consom­ma­tion afin de rem­pla­cer les éner­gies fos­siles. Alors que nous vivions dans une cer­taine sta­bi­li­té éner­gé­tique depuis près de 40 ans, nous assis­tons depuis près de 5 ans à de pro­fonds bou­le­ver­se­ments qui impactent for­te­ment les réseaux en France, avec le net recul des inves­tis­se­ments dans les réseaux de gaz, inver­se­ment le ren­for­ce­ment de ces inves­tis­se­ments dans le réseau de trans­port et de dis­tri­bu­tion électrique.

Par­te­naires his­to­riques de RTE et d’Enedis, nous avons été direc­te­ment impac­tés et avons déve­lop­pé notre capa­ci­té d’adaptation et notre agi­li­té pour accom­pa­gner nos don­neurs d’ordre. Cette situa­tion offre aus­si de nou­velles oppor­tu­ni­tés avec l’émergence de nou­veaux acteurs posi­tion­nés dans le domaine de l’énergie élec­trique, des éner­gies renou­ve­lables, ou encore du bio­gaz, et qui ont essen­tiel­le­ment besoin d’être rac­cor­dés au réseau national.

Dans cette continuité, qu’en est-il du déploiement de la mobilité électrique ? Sur quels maillons de la chaîne de valeur vous positionnez-vous ?

Nous accom­pa­gnons le déploie­ment de la mobi­li­té élec­trique depuis près d’une décen­nie. À l’époque, nous avions pris en charge la construc­tion de sta­tions de recharge pour quelques col­lec­ti­vi­tés locales qui avaient pris le devant sur le sujet.

Avec l’accélération des tran­si­tions, la course à la décar­bo­na­tion et la pres­sion régle­men­taire, la dyna­mique du déploie­ment de la mobi­li­té élec­trique se ren­force et l’ensemble de l’écosystème s’est mis en ordre de marche pour four­nir les véhi­cules élec­triques, l’infrastructure de recharge, mais aus­si pour adap­ter les réseaux à ce nou­vel usage de l’électricité.

“Acteur agile, FIRALP a su saisir cette nouvelle opportunité et accompagner les opérateurs, qui avaient besoin de construire très rapidement des stations sur le territoire et couvre toute la chaîne de valeur : la conception, la construction, l’implantation et la maintenance de ces infrastructures.”

Acteur agile, FIRALP a su sai­sir cette nou­velle oppor­tu­ni­té et accom­pa­gner les opé­ra­teurs, qui avaient besoin de construire très rapi­de­ment des sta­tions sur le ter­ri­toire. Pour ce faire, nous cou­vrons toute la chaîne de valeur : la concep­tion, la construc­tion, l’implantation et la main­te­nance de ces infrastructures.

Comment se matérialise votre accompagnement sur le terrain actuellement ?

Nous tra­vaillons notam­ment avec Alle­go, une socié­té néer­lan­daise, qui accé­lère son déve­lop­pe­ment en France, ain­si que l’entreprise Elec­tra, qui a réa­li­sé une levée de fonds record en 2023. Nous tra­vaillons avec IZIVIA, une filiale d’Enedis, ain­si que des acteurs emblé­ma­tiques comme Engie ou encore Tota­lE­ner­gies. On peut éga­le­ment citer la SMEG, la Socié­té moné­gasque d’électricité et de gaz, et plus par­ti­cu­liè­re­ment EVzen, sa marque dédiée à la mobi­li­té élec­trique. À ce jour, FIRLAP a construit plus de 1 300 sta­tions sur l’ensemble du ter­ri­toire natio­nal, avec une moyenne de 6 points de charge par sta­tion, dont plus de la moi­tié ont été équi­pées d’hyperchargeurs qui per­mettent une recharge en 15 minutes pour une auto­no­mie de 200 km.

“FIRALP a un important partenariat avec Enedis pour équiper l’ensemble de leurs 365 sites dans l’ouest de la France, ce qui, à terme, représentera plus de 6 000 points de charge.”

En paral­lèle, nous inter­ve­nons aus­si sur des pro­jets d’électrification de flottes alors que la légis­la­tion impose aux entre­prises d’électrifier une par­tie de leur parc. Dans ce cadre, FIRALP a un impor­tant par­te­na­riat avec Ene­dis pour équi­per l’ensemble de leurs 365 sites dans l’ouest de la France, ce qui, à terme, repré­sen­te­ra plus de 6 000 points de charge.

Alors que ce nou­veau seg­ment B2B a voca­tion à deve­nir un impor­tant relais de crois­sance pour notre entre­prise, nous com­men­çons aus­si à réflé­chir au déploie­ment de ces ins­tal­la­tions à l’échelle des mai­sons indi­vi­duelles, des immeubles col­lec­tifs, du loge­ment social et pri­vé, un mar­ché qui repré­sente plus de 10 mil­lions de places de par­king à électrifier.

https://www.firalp.fr/

Quels sont vos enjeux ?

À court terme, nous avons un enjeu de res­sources humaines et de com­pé­tences pour pou­voir répondre aux demandes crois­santes de nos clients. La construc­tion d’une sta­tion de recharge de véhi­cules élec­triques est un chan­tier de plu­sieurs jours ou semaines, en fonc­tion de la taille, et néces­site des com­pé­tences diverses : VRD, génie civil, réseau élec­trique et de com­mu­ni­ca­tion, sys­tème infor­ma­tique et objet connec­té. En sa qua­li­té d’ensemblier, FIRALP a voca­tion à inter­na­li­ser toutes ces com­pé­tences. Nous recher­chons donc de plus en plus des pro­fils agiles et poly­va­lents. Nous misons aus­si sur la for­ma­tion en interne et nous nous sommes dotés d’un centre de for­ma­tion, La Fabrik, qui pro­pose des for­ma­tions spé­ci­fiques à la mobi­li­té élec­trique, mais aus­si sur les enjeux en matière de génie civil, de manu­ten­tion notam­ment des hyper­char­geurs qui pèsent plu­sieurs cen­taines de kilos…

Cet inves­tis­se­ment au ser­vice de nos équipes nous per­met d’assurer à nos clients une pres­ta­tion de qualité.

Sur ce segment, quels sont vos objectifs ?

Au sein de groupe, notre ambi­tion est de faire de la mobi­li­té élec­trique un seg­ment à part entière (10 à 20 % du chiffre d’affaires). En 2024, nous anti­ci­pons un CA de près de 35 mil­lions d’euros pour cette acti­vi­té que nous avons lan­cée il y a 3 ans à par­tir d’une feuille blanche.

Après la phase de déploie­ment mas­sif qui mobi­lise tout l’écosystème actuel­le­ment, le pro­chain défi à rele­ver concer­ne­ra la main­te­nance et le main­tien en condi­tion opé­ra­tion­nelle de ces infra­struc­tures. Au lan­ce­ment de l’activité, nous avons mis en place une équipe dédiée à la main­te­nance des infra­struc­tures que nous allons ren­for­cer sur le court et moyen terme et nous struc­tu­rer de manière à pou­voir garan­tir une pres­ta­tion de qua­li­té dans des délais très courts sur l’ensemble du territoire.

En capi­ta­li­sant sur cette expé­rience et les exper­tises annexes déve­lop­pées, notre ambi­tion est aus­si de nous posi­tion­ner sur les infra­struc­tures dites d’énergie pilo­tée du type uni­tés de pro­duc­tion d’électricité renou­ve­lable, éolien ou pho­to­vol­taïque, uni­tés de sto­ckage d’énergie… Ces équi­pe­ments com­plexes doivent, en effet, être appré­hen­dés dans une logique de main­te­nance pré­ven­tive et de dépan­nage rapide par des experts et des spé­cia­listes. C’est aus­si un enjeu qui va mobi­li­ser nos équipes sur la pro­chaine décennie.

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