FIRALP : un ensemblier qui sécurise le déploiement et la maintenance des infrastructures de la mobilité électrique
Acteur historique de la construction et de la maintenance des réseaux, notamment électriques, le groupe FIRALP accompagne aujourd’hui le déploiement de la mobilité électrique. Emmanuel Martin, directeur général adjoint du Groupe FIRALP, nous en dit plus.
Quels sont les métiers de FIRALP ?
FIRALP est une ETI familiale qui a vu le jour dans la région Rhône-Alpes, il y a plus de 50 ans. Historiquement, l’entreprise a d’abord développé une activité dans la construction et la maintenance de réseaux électriques, de télécommunications, puis numériques. En France, nous travaillons pour les exploitants de réseaux dépendant de la puissance publique, notamment EDF, RTE, Enedis, GRDF, mais aussi Orange, ainsi que des opérateurs télécoms du secteur privé.
Au fil des décennies, FIRALP a étendu son périmètre d’action et dispose aujourd’hui d’une couverture nationale. En parallèle, nous nous sommes aussi positionnés sur de nouveaux segments d’activités. Parmi ceux-ci, on retrouve les territoires connectés qui sont un prolongement de notre activité historique et qui couvrent l’éclairage public pour les communes, la vidéoprotection urbaine, les stations de recharge de véhicules électriques… Enfin, nous avons une dernière activité de travaux électriques dans le bâtiment ou l’industrie que nous réalisons uniquement en région Auvergne-Rhône-Alpes.
Aujourd’hui, FIRALP emploie plus de 3 000 collaborateurs dans 60 implantations en France et a réalisé en 2023 un chiffre d’affaires de 460 millions d’euros.
Votre positionnement et vos activités sont impactés par les transitions en cours. Qu’en est-il ?
La transition écologique et énergétique bouleverse nos clients et, par extension, nous impacte. En France et en Europe, il y a une prise de conscience croissante de l’impact carbone de la production et de la consommation de l’énergie. Cet enjeu est aujourd’hui au cœur de toutes les réflexions d’investissement, d’entretien et de travaux.
En France, on assiste à une augmentation de la production de l’électricité, et in fine, de la consommation afin de remplacer les énergies fossiles. Alors que nous vivions dans une certaine stabilité énergétique depuis près de 40 ans, nous assistons depuis près de 5 ans à de profonds bouleversements qui impactent fortement les réseaux en France, avec le net recul des investissements dans les réseaux de gaz, inversement le renforcement de ces investissements dans le réseau de transport et de distribution électrique.
Partenaires historiques de RTE et d’Enedis, nous avons été directement impactés et avons développé notre capacité d’adaptation et notre agilité pour accompagner nos donneurs d’ordre. Cette situation offre aussi de nouvelles opportunités avec l’émergence de nouveaux acteurs positionnés dans le domaine de l’énergie électrique, des énergies renouvelables, ou encore du biogaz, et qui ont essentiellement besoin d’être raccordés au réseau national.
Dans cette continuité, qu’en est-il du déploiement de la mobilité électrique ? Sur quels maillons de la chaîne de valeur vous positionnez-vous ?
Nous accompagnons le déploiement de la mobilité électrique depuis près d’une décennie. À l’époque, nous avions pris en charge la construction de stations de recharge pour quelques collectivités locales qui avaient pris le devant sur le sujet.
Avec l’accélération des transitions, la course à la décarbonation et la pression réglementaire, la dynamique du déploiement de la mobilité électrique se renforce et l’ensemble de l’écosystème s’est mis en ordre de marche pour fournir les véhicules électriques, l’infrastructure de recharge, mais aussi pour adapter les réseaux à ce nouvel usage de l’électricité.
“Acteur agile, FIRALP a su saisir cette nouvelle opportunité et accompagner les opérateurs, qui avaient besoin de construire très rapidement des stations sur le territoire et couvre toute la chaîne de valeur : la conception, la construction, l’implantation et la maintenance de ces infrastructures.”
Acteur agile, FIRALP a su saisir cette nouvelle opportunité et accompagner les opérateurs, qui avaient besoin de construire très rapidement des stations sur le territoire. Pour ce faire, nous couvrons toute la chaîne de valeur : la conception, la construction, l’implantation et la maintenance de ces infrastructures.
Comment se matérialise votre accompagnement sur le terrain actuellement ?
Nous travaillons notamment avec Allego, une société néerlandaise, qui accélère son développement en France, ainsi que l’entreprise Electra, qui a réalisé une levée de fonds record en 2023. Nous travaillons avec IZIVIA, une filiale d’Enedis, ainsi que des acteurs emblématiques comme Engie ou encore TotalEnergies. On peut également citer la SMEG, la Société monégasque d’électricité et de gaz, et plus particulièrement EVzen, sa marque dédiée à la mobilité électrique. À ce jour, FIRLAP a construit plus de 1 300 stations sur l’ensemble du territoire national, avec une moyenne de 6 points de charge par station, dont plus de la moitié ont été équipées d’hyperchargeurs qui permettent une recharge en 15 minutes pour une autonomie de 200 km.
“FIRALP a un important partenariat avec Enedis pour équiper l’ensemble de leurs 365 sites dans l’ouest de la France, ce qui, à terme, représentera plus de 6 000 points de charge.”
En parallèle, nous intervenons aussi sur des projets d’électrification de flottes alors que la législation impose aux entreprises d’électrifier une partie de leur parc. Dans ce cadre, FIRALP a un important partenariat avec Enedis pour équiper l’ensemble de leurs 365 sites dans l’ouest de la France, ce qui, à terme, représentera plus de 6 000 points de charge.
Alors que ce nouveau segment B2B a vocation à devenir un important relais de croissance pour notre entreprise, nous commençons aussi à réfléchir au déploiement de ces installations à l’échelle des maisons individuelles, des immeubles collectifs, du logement social et privé, un marché qui représente plus de 10 millions de places de parking à électrifier.
Quels sont vos enjeux ?
À court terme, nous avons un enjeu de ressources humaines et de compétences pour pouvoir répondre aux demandes croissantes de nos clients. La construction d’une station de recharge de véhicules électriques est un chantier de plusieurs jours ou semaines, en fonction de la taille, et nécessite des compétences diverses : VRD, génie civil, réseau électrique et de communication, système informatique et objet connecté. En sa qualité d’ensemblier, FIRALP a vocation à internaliser toutes ces compétences. Nous recherchons donc de plus en plus des profils agiles et polyvalents. Nous misons aussi sur la formation en interne et nous nous sommes dotés d’un centre de formation, La Fabrik, qui propose des formations spécifiques à la mobilité électrique, mais aussi sur les enjeux en matière de génie civil, de manutention notamment des hyperchargeurs qui pèsent plusieurs centaines de kilos…
Cet investissement au service de nos équipes nous permet d’assurer à nos clients une prestation de qualité.
Sur ce segment, quels sont vos objectifs ?
Au sein de groupe, notre ambition est de faire de la mobilité électrique un segment à part entière (10 à 20 % du chiffre d’affaires). En 2024, nous anticipons un CA de près de 35 millions d’euros pour cette activité que nous avons lancée il y a 3 ans à partir d’une feuille blanche.
Après la phase de déploiement massif qui mobilise tout l’écosystème actuellement, le prochain défi à relever concernera la maintenance et le maintien en condition opérationnelle de ces infrastructures. Au lancement de l’activité, nous avons mis en place une équipe dédiée à la maintenance des infrastructures que nous allons renforcer sur le court et moyen terme et nous structurer de manière à pouvoir garantir une prestation de qualité dans des délais très courts sur l’ensemble du territoire.
En capitalisant sur cette expérience et les expertises annexes développées, notre ambition est aussi de nous positionner sur les infrastructures dites d’énergie pilotée du type unités de production d’électricité renouvelable, éolien ou photovoltaïque, unités de stockage d’énergie… Ces équipements complexes doivent, en effet, être appréhendés dans une logique de maintenance préventive et de dépannage rapide par des experts et des spécialistes. C’est aussi un enjeu qui va mobiliser nos équipes sur la prochaine décennie.