SNCF Réseau, l’épine dorsale d’une France plus verte !
Laurence Berrut, directrice de la Zone de Production Nord-Est Normandie, revient sur le rôle central de l’action de SNCF Réseau pour placer le ferroviaire dans la course à la décarbonation. À la croisée d’enjeux majeurs, SNCF Réseau doit accélérer la régénération et la modernisation de son infrastructure ferroviaire afin d’accompagner ces transitions, tout en maintenant un haut niveau de performance dans la production de tous les jours. Explications.
Alors que la France vise justement la neutralité carbone en 2050, quels sont les enjeux pour le secteur ferroviaire ?
Je veux faire savoir que SNCF Réseau est une entreprise qui se développe et se modernise. Pour ce faire, nous investissons massivement et avons une politique de recrutement extrêmement ambitieuse. Aujourd’hui, les équipes de SNCF Réseau font face au défi historique de la mobilité durable car il y a véritablement une envie de ferroviaire et nous sommes les principaux artisans de cette révolution. Dans ce contexte, notre enjeu est d’être au rendez-vous de nombreux chantiers de maintenance et de travaux pour un réseau plus performant et répondre ainsi aux besoins des clients, ancrés dans la réalité des territoires et des collectivités qui accompagnent la transition énergétique, environnementale et écologique.
Pourquoi le ferroviaire est-il justement un levier au service de la décarbonation à l’échelle nationale et au cœur des territoires ?
Le ferroviaire est bon pour le climat. Il permet de diminuer considérablement les émissions de gaz à effet de serre. Dans cette continuité, SNCF et l’État ambitionnent de doubler le volume de trafic d’ici 2050, ce qui implique des investissements considérables pour développer et moderniser notre réseau, alors que le changement climatique avec la sécheresse, les inondations ou encore les vents violents éprouve fortement le réseau et les infrastructures ferroviaires. Entre 2011 et 2021, les incidents de circulation pour cause d’aléas climatiques ont augmenté de plus de 600 %. Nos équipes sont mobilisées avec beaucoup de professionnalisme 24h/24 et 365 jours par an pour gérer l’ensemble des crises et incidents qui impactent la circulation.
« Un TGV consomme 8 fois moins qu’une voiture et 6 fois moins qu’un poids lourd de 40 tonnes. »
Ces investissements sont nécessaires pour diverses raisons. Tout d’abord, le ferroviaire consomme beaucoup moins d’énergie. Un TGV consomme 8 fois moins qu’une voiture et 6 fois moins qu’un poids lourd de 40 tonnes. Grâce au report modal, on enregistre globalement un gain de près de 14 % de la consommation d’essence. En parallèle, le développement de l’infrastructure ferroviaire concourt à la lutte contre le réchauffement climatique et la préservation de la biodiversité, car le ferroviaire a beaucoup moins d’emprise au sol et permet une meilleure perméabilité que la route.
Le transport ferroviaire contribue aussi à améliorer la qualité de vie de nos concitoyens qui sont ainsi moins exposés aux particules fines, aux embouteillages et au stress qu’ils peuvent générer, mais aussi au risque d’accident. Au-delà, le développement du ferroviaire crée de la valeur au niveau des territoires en créant des emplois et en boostant le tissu économique local. Dans mon périmètre d’action, qui couvre 3 régions, la Normandie, les Hauts-de-France et le Grand Est, en 2023, nous avons réalisé 614 millions d’euros d’achats. Enfin, en investissant dans le ferroviaire, nous contribuons aussi à la souveraineté industrielle du pays.
En parallèle, SNCF travaille aussi sur sa propre empreinte environnementale et sociale. Comment cela se traduit-il ?
Notre objectif est de passer d’un réseau qui s’intègre dans l’environnement à un réseau qui a une empreinte environnementale la plus réduite possible. SNCF Réseau, en sa qualité de gestionnaire des infrastructures ferroviaires, réalise de nombreux travaux sur l’ensemble du réseau. Nous consommons beaucoup de matériaux et générons des déchets de déconstruction, comme les rails, les traverses-bois, les traverses-béton, le ballast, les caténaires…
Chaque année, au niveau national, nous réalisons plus de 1 600 chantiers et rénovons en moyenne 1 000 kilomètres de voies. Ces volumes ont vocation à augmenter au regard de notre trajectoire d’investissement. Cela représente plus de 2,6 millions de tonnes de matières déposées chaque année. Le ballast est, par ailleurs, le premier produit déposé. Dans une logique d’économie circulaire, 40 % sont réemployés directement sur les voies, 5 % sont réemployés sur nos bases travaux suite à un retraitement et 55 % sont réutilisés en sous-couche routière.
« Chaque année, au niveau national, nous réalisons plus de 1 600 chantiers et rénovons en moyenne 1 000 kilomètres de voies. »
Les traverses en béton sont également réutilisées pour la sous-couche routière ou les infrastructures d’assainissement. Les traverses en bois sont réutilisées dans des filières de valorisation énergétique. Aujourd’hui, 80 % des rails des lignes à grande vitesse sont réemployés sur des lignes régionales. Au total, 97 % des rails sont recyclés en aciérie. Sur le territoire Nord-Est Normandie, nous avons mis en place un partenariat avec l’aciériste Liberty Steel pour développer du Green Steel. Dans les Hauts-de-France, les rails sont utilisés pour produire des grandes barres d’acier rectangulaires qui sont ensuite transformées en rails neufs. Cette boucle circulaire nous permet d’économiser 99 % de CO2 par rapport à la fabrication de rails « classiques ».
SNCF Réseau est aussi le seul gestionnaire d’infrastructures à avoir banni l’utilisation du glyphosate. Nous travaillons avec des associations de protection de la faune et de la flore, mais aussi des gestionnaires de sites naturels, comme la Fédération des conservatoires des espaces naturels ou les Fonds pour la restauration des biotopes. Sur la LGV Est Européenne, nous avons dépensé 2,5 millions d’euros pour recréer 29 passages grande faune, 66 hectares de compensation au titre des zones humides et 71 hectares de compensation au titre des espèces faune flore.
Actuellement, quels sont les sujets qui vous mobilisent ?
Nous sommes mobilisés sur la régénération de notre réseau et sa rénovation pour augmenter sa performance. L’âge moyen du réseau est de 30 ans avec de très fortes disparités entre les lignes à grande vitesse, les lignes nationales ou les plus petites lignes régionales. En parallèle, notre réseau est deux fois plus âgé que celui de nos voisins européens. En 2021, l’investissement par habitant a été 2 fois moins important en France qu’en Italie et 3 fois moins important qu’en Allemagne.
Le gouvernement d’Élisabeth Borne a porté un plan d’avenir pour les transports, qui prévoit 100 milliards d’euros d’investissement dans le ferroviaire d’ici 2040. Notre enjeu est donc de développer le trafic ferroviaire, d’être plus fiable sur tous les territoires et d’avoir un impact vertueux sur la planète et la qualité de vie.
“Nous offrons des postes à très forte responsabilité aux ingénieurs, comme ceux de chefs de projets complexes et à forts enjeux, mais aussi des postes de dirigeants d’établissement et d’encadrement d’équipes pouvant aller à terme jusqu’à 1 000 personnes.”
Actuellement, la croissance du trafic au regard de la rénovation et la modernisation des infrastructures est estimée à + 1,2 % par an. Au-delà, la modernisation du réseau est un levier au service de l’optimisation de l’offre. En outre, l’effet trafic des réseaux express métropolitains est estimé à + 20 % de voyageurs TER.
Dans cette continuité, nous avons de nombreux chantiers de rajeunissement qui sont en cours. SNCF Réseau investit massivement sur le territoire de la zone de production, que je dirige. Alors que nous étions sur des taux de croissance annuels moyens de 3 à 5 % avant 2022, on prévoit un doublement de ces taux de croissance pour nos investissements entre 2024 et 2028 pour atteindre près de 5,2 milliards d’euros sur la période. Ces investissements vont participer, par ailleurs, à la résilience du réseau face au dérèglement climatique et à la nécessité d’agir pour l’environnement et la planète.
Et pour mener de front l’ensemble de ces chantiers, vous recrutez. Dites-nous en plus.
SNCF Réseau recrute plus de 500 cadres sur toute la France. Nous offrons des postes à très forte responsabilité aux ingénieurs, comme ceux de chefs de projets complexes et à forts enjeux, mais aussi des postes de dirigeants d’établissement et d’encadrement d’équipes pouvant aller à terme jusqu’à 1 000 personnes.
SNCF Réseau est une entreprise passionnante qui offre des postes à multiples facettes et il est captivant de savoir que chacun de ses salariés œuvre en même temps pour la cause environnementale et le mieux-vivre dans chaque territoire, chaque région de France. Nous accueillons tous les talents qui auraient cette passion !