Une banque engagée dans la réussite des transitions environnementales et sociétales

Une banque engagée dans la réussite des transitions environnementales et sociétales

Dossier : Vie des entreprises - Décarbonation et économie circulaireMagazine N°799 Novembre 2024
Par Bertrand BLANPAIN

Ber­trand Blan­pain est Pré­sident du Direc­toire d’Arkéa Banque Entre­prises et Ins­ti­tu­tion­nels, filiale du Groupe Cré­dit Mutuel Arkéa dont il est le Direc­teur géné­ral délé­gué. Ren­contre.

Dans l’univers bancaire, Arkéa Banque Entreprises & Institutionnels a un positionnement singulier et fortement différenciant. Quel est-il et quels sont vos principaux vecteurs de différenciation ? 

Je suis ravi de cette entrée en matière car vous avez rai­son notre posi­tion­ne­ment est sin­gu­lier. D’abord parce qu’Arkéa Banque Entre­prises & Ins­ti­tu­tion­nels est une filiale de Cré­dit Mutuel Arkea (CMA), 1er groupe de ban­cas­su­rance fran­çais à avoir défi­ni sa rai­son d’être.

Ensuite parce que le CMA a adop­té le sta­tut d’entreprise à mis­sion en mai 2022. Le Groupe s’est ain­si enga­gé à répondre aux défis socié­taux, tech­no­lo­giques et envi­ron­ne­men­taux aux­quels nous sommes confron­tés en accom­pa­gnant les tran­si­tions de ses 5,1 mil­lions de socié­taires et clients.

C’est une tra­jec­toire qui nous oblige et nous rend fier. Elle est le socle de nos valeurs com­munes, fédère nos col­la­bo­ra­teurs et fait rai­son­ner l’ESG dans cha­cune de nos déci­sions. Cela a aus­si ren­for­cé un sen­ti­ment d’appartenance en interne et je crois pou­voir dire une vraie attrac­ti­vi­té en externe. C’est en tout cas un cri­tère essen­tiel pour nos jeunes recru­tés, tra­vailler en don­nant du sens à leurs mis­sions en pra­ti­quant une finance responsable.

« C’est une trajectoire qui nous oblige et nous rend fier. »

Notre sin­gu­la­ri­té est aus­si dans notre agi­li­té, cela tient à la taille de notre banque qui reste une banque à taille humaine, ce qui la rend réac­tive aux sol­li­ci­ta­tions de nos clients, effi­cace dans son accom­pa­gne­ment sur mesure. On pour­rait par­ler de banque de proxi­mi­té mais je pré­fère par­ler de lien pri­vi­lé­gié avec nos diri­geants. Cette connais­sance par­ta­gée déve­loppe notre confiance mutuelle et nous per­met d’aller plus vite et plus loin ensemble.

Enfin, notre ancrage ter­ri­to­rial est un vec­teur de dif­fé­ren­cia­tion. Nous sommes deve­nus un acteur incon­tour­nable du finan­ce­ment de l’économie réelle et de la vita­li­té des ter­ri­toires. Agir au quo­ti­dien pour inci­ter, accom­pa­gner, nos par­ties pre­nantes dans leurs transitions.

Pour le dire autre­ment, Arkéa Banque Entre­prises & Ins­ti­tu­tion­nels prend sa part dans les trans­for­ma­tions qui s’imposent à nous. Cela passe par une finance dont le seul cri­tère finan­cier n’est en soi plus suf­fi­sant. Être la pre­mière banque à avoir publié sa per­for­mance glo­bale est une satis­fac­tion.

L’ESG a toujours été au cœur de votre positionnement. Concrètement, comment cela se décline-t-il de manière opérationnelle ?

Arkéa Banque Entre­prises & Ins­ti­tu­tion­nels adresse 3 mar­chés : les ETI et PME de crois­sance, les pro­fes­sion­nels de l’immobilier et les ins­ti­tu­tion­nels. Nous accom­pa­gnons nos clients dans la mise en place d’une stra­té­gie ESG autour de 4 axes prio­ri­taires : la tran­si­tion éner­gé­tique et cli­ma­tique, la sobrié­té des modèles d’affaires, l’inclusion sociale, la vita­li­té et la rési­lience des territoires.

Nous nous sommes enga­gés à créer un cercle ver­tueux entre les sup­ports de prêt et d’épargne en créant une gamme de pro­duits ESG innovants.

Après avoir été la pre­mière banque à pro­po­ser des cré­dits à impact à par­tir de 2M€, nous avons ima­gi­né des offres de finan­ce­ment com­plètes, adap­tées à chaque cas, qui valo­risent les per­for­mances extra finan­cières de nos clients et les accom­pagnent dans la mise en place d’actions qui assu­re­ront la dura­bi­li­té de leur entre­prise. Nos équipes ont déve­lop­pé une gamme de pro­duits et de ser­vices dédiés comme le Pact Tra­jec­toire ESG ou Impulse Immo­bi­lier Durable. Concrè­te­ment, nos clients audi­tés par un tiers de confiance, le cabi­net Ethi­fi­nance, vont s’engager sur des objec­tifs envi­ron­ne­men­taux, sociaux, ou de gou­ver­nance. En cas d’atteinte des objec­tifs, une boni­fi­ca­tion du taux est appli­quée pou­vant repré­sen­ter jusqu’à
20 % de réduc­tion de la charge d’intérêt. Nous avons lan­cé récem­ment le Pact Car­bone qui s’inscrit dans une même démarche et nous tra­vaillons avec le cabi­net Car­bo­me­trix qui a été fon­dé par des X.

Notre tra­jec­toire et notre exi­gence de tra­vailler chaque dos­sier de finan­ce­ment avec un filtre 100 % ESG est aus­si un levier de trans­for­ma­tion au quo­ti­dien. Nous avons aus­si inter­na­li­sé les exper­tises par la créa­tion d’une Direc­tion de la Tran­si­tion Envi­ron­ne­men­tale et d’un réseau d’experts ESG. Enfin, et cela sou­ligne à lui seul notre tra­jec­toire : 100 % des col­la­bo­ra­teurs sont sen­si­bi­li­sés et for­més à l’ESG.

Les normes et les législations en matière d’ESG et de transition environnementale ne cessent d’évoluer et de se renforcer. Quelles sont celles qui vous mobilisent actuellement ?

Ces der­nières années, nous avons assis­té à une véri­table infla­tion régle­men­taire dont je vous épargne l’énumération. L’actualité récente est mar­quée par la CSRD et l’obligation de four­nir un rap­port sur la per­for­mance extra-finan­cière. Or, nous avons consta­té la dif­fi­cul­té d’appropriation de ces nou­velles démarches. Nous avions en 2021 sélec­tion­né 10 entre­prises en pointe sur les ques­tions rela­tives à l’ESG à qui nous avions adres­sé un ques­tion­naire. 3 d’entre elles ont réus­si à répondre à près de 90 % des ques­tions. Ce constat nous a conduit à nous mobi­li­ser et à pro­duire avec nos par­te­naires, Ten­naxia et Ethi­Fi­nance, un outil – la grille SPARK – pour aider nos clients dans le pilo­tage de leurs enga­ge­ments et la pro­duc­tion de leurs repor­tings RSE.

Vous considérez cette dimension législative comme une opportunité. Qu’en est-il ? 

Conscients que ces obli­ga­tions régle­men­taires ren­forcent les attentes de nos clients en termes d’accompagnement, de décryp­tage, de conseil, nous assu­mons notre rôle de pion­nier. Nous sai­sis­sons cette oppor­tu­ni­té pour leur appor­ter une pro­po­si­tion de valeur en phase avec leurs attentes en misant sur l’innovation.

En veille active sur ces sujets, nous sommes mobi­li­sés sur la pré­ser­va­tion du capi­tal natu­rel et des res­sources, atten­tifs à des pro­jets qui res­taurent la bio­di­ver­si­té et réduisent l’artificialisation des sols. Parce que nous sommes convain­cus que les solu­tions viennent aus­si du ter­rain, nous don­nons la parole à ceux qui alertent sur l’urgence à modi­fier les modes de faire ou qui sont forces de pro­po­si­tions (Ex. Gilles Boeuf sur l’appauvrissement des éco­sys­tèmes sys­té­miques ou notre Col­lec­tion Regards Croi­sés qui recueille des témoi­gnages de pro­fes­sion­nels sur la fabrique de la ville durable).

Dans un contexte où les transitions s’accélèrent, quelles sont les priorités que vous avez identifiées ?

Nos prio­ri­tés se résument à nos réalisations.

41,5 % de l’épargne à moyen long terme col­lec­té à fin décembre sont issues de nos sup­ports de pla­ce­ment Tran­si­tion. 43 % de nos finan­ce­ments 2023 ont été flé­chés vers des pro­jets verts et sociaux, ain­si que des struc­tures enga­gées dans une tra­jec­toire de pro­gres­sion RSE / RSI, soit près d’1,9 mil­liard d’euros. Le finan­ce­ment de pro­jets verts et sociaux s’élève à 549 mil­lions d’euros.

Nos thé­ma­tiques prio­ri­taires sont au nombre de 4 : la tran­si­tion éner­gé­tique et cli­ma­tique (465 mil­lions d’euros), l’inclusion sociale (74 mil­lions d’euros), la sobrié­té des modèles d’affaires (30 mil­lions d’euros) et enfin la vita­li­té et la rési­lience des ter­ri­toires (25 mil­lions d’euros).

Le finan­ce­ment de pro­jets autour de ces thé­ma­tiques nous posi­tionne plus que jamais en acteur incon­tour­nable du finan­ce­ment des tran­si­tions sur les territoires.

Alors que nous entendons de plus en plus parler de valeur extra-financière et de performance extra-globale, quelles pistes de réflexion pourriez-vous partager avec nos lecteurs ? 

Si nous publions notre Per­for­mance Glo­bale depuis l’exercice 2020 (c’est-à-dire la valeur finan­cière et extra-finan­cière de nos acti­vi­tés), c’est parce que nous sommes convain­cus que notre socié­té est en pleine muta­tion, que les modèles pivotent, et que pour s’inscrire dans la durée, l’entreprise doit être au ren­dez-vous des grands bou­le­ver­se­ments envi­ron­ne­men­taux et sociétaux.

C’est plus qu’un chal­lenge, c’est une res­pon­sa­bi­li­té que nous avons pour les géné­ra­tions d’aujourd’hui et celles de demain car il nous appar­tient, en tant que banque ter­ri­to­riale, d’être un acteur enga­gé et en proxi­mi­té pour faire de chaque contrainte, une opportunité.

Poster un commentaire