La plateforme qui organise et booste le réemploi dans les grandes entreprises et au cœur des territoires

La plateforme qui organise et booste le réemploi dans les grandes entreprises et au cœur des territoires

Dossier : Vie des entreprises - Décarbonation et économie circulaireMagazine N°799 Novembre 2024
Par Jean-Baptiste GUIGONET
Par Éric LAUNOIS

Avec Fac­to­ryz, Jean-Bap­tiste Gui­go­net et Éric Lau­nois, cofon­da­teurs, démo­cra­tisent et sys­té­ma­tisent la logique de réem­ploi de maté­riels et de maté­riaux à l’échelle des entre­prises, de leurs par­te­naires et de leur ter­ri­toire. Dans cet entre­tien, ils nous expliquent leur vision, leur approche et nous en disent éga­le­ment plus sur la pla­te­forme logi­cielle qu’ils mettent à dis­po­si­tion des entreprises.

Au cœur de votre positionnement, on retrouve la volonté de promouvoir et de développer le réemploi de matériels et de matériaux. Comment est née cette idée ? 

L’idée de Fac­to­ryz a com­men­cé à ger­mer dans les années 2012, alors qu’on com­men­çait à entendre de plus en plus par­ler de l’économie col­la­bo­ra­tive. L’idée a été d’appliquer ce concept aux sites indus­triels afin de déve­lop­per et de faci­li­ter le réem­ploi de maté­riaux et de maté­riels, qui jusque-là étaient sto­ckés de manière indé­ter­mi­née ou bien jetés, mais aus­si de pro­mou­voir une approche d’achats res­pon­sables alter­na­tifs à l’échelle d’un groupe, d’une entre­prise et plus lar­ge­ment d’un ter­ri­toire. Au tra­vers de Fac­to­ryz, nous avons cher­ché à créer un cadre attrac­tif et facile d’accès afin de per­mettre aux entre­prises de se lan­cer dans une démarche d’économie cir­cu­laire basée sur le réem­ploi de leurs maté­riels et maté­riaux dont elles n’ont plus besoin au béné­fice d’autres acteurs, mais aus­si d’associations, d’écoles…

Dans le monde en plein développement de l’économie circulaire, quel est le positionnement de Factoryz ? 

Très sou­vent, l’économie cir­cu­laire se résume à de bonnes idées et des ini­tia­tives ponc­tuelles à petite échelle. Pour pas­ser à grande échelle, Fac­to­ryz tra­vaille sur l’industrialisation et la systéma­ti­sa­tion de cette démarche pour que le réem­ploi et la mutua­li­sa­tion de res­sources deviennent un réflexe d’achat alternatif. 

Les entre­prises doivent décar­bo­ner leurs acti­vi­tés, réa­li­ser des éco­no­mies sur les achats, embar­quer leur sala­riés et leurs par­ties pre­nantes dans les tran­si­tions numé­rique et éco­lo­gique, avec un ROI très rapide. Notre solu­tion répond plei­ne­ment à ces enjeux. 

L’idée est aus­si de pro­mou­voir une cer­taine sobrié­té, la maxi­mi­sa­tion de l’utilisation des res­sources et l’allongement de leur durée de vie. 

Cette approche per­met de créer des syner­gies entre les entre­prises du ter­ri­toire et des oppor­tu­ni­tés de mutua­li­sa­tion ou de réem­ploi. Au-delà, elle contri­bue aus­si à faire conver­ger les inté­rêts éco­no­miques et éco­lo­giques des entre­prises. Concrè­te­ment, en optant pour le réem­ploi plu­tôt que le neuf, l’entreprise réa­lise une éco­no­mie sur le coût et en matière d’empreinte envi­ron­ne­men­tale sur l’ensemble du cycle de vie. Cette démarche est encore plus per­ti­nente dans le contexte actuel mar­qué par l’entrée en vigueur de la direc­tive CSRD qui demande aux entre­prises de docu­men­ter leurs actions qui contri­buent à leur dura­bi­li­té et leur per­for­mance extra-financière. 

Concrètement, à qui vous adressez-vous et que leur proposez-vous ? 

Fac­to­ryz ambi­tionne de créer des éco­sys­tèmes basés sur la confiance, d’abord, à l’échelle d’un groupe ou d’une entre­prise mul­ti-sites afin de pro­mou­voir le réem­ploi et la mutua­li­sa­tion des res­sources en interne. Dans un second temps, l’idée est d’étendre ce cercle aux four­nis­seurs, aux sous-trai­tants et aux par­te­naires, voire aux clients. En nous concen­trant, d’abord, sur les grandes entre­prises et les groupes, nous allons pou­voir embar­quer le tis­su éco­no­mique local et ter­ri­to­rial, essen­tiel­le­ment de PME et de TPE, qui tra­vaillent avec ces grands acteurs. Cela per­met, in fine, de faire gran­dir l’écosystème des grandes entre­prises, mais aus­si de mul­ti­plier les oppor­tu­ni­tés de réemploi.

Sur un plan plus opé­ra­tion­nel, pour accom­pa­gner nos dif­fé­rentes par­ties pre­nantes, nous pro­po­sons une pla­te­forme numé­rique que nous para­mé­trons et adap­tons à chaque entre­prise. Pour ce faire, nous ana­ly­sons l’organisation de l’entreprise, son mode de fonc­tion­ne­ment et ses pro­ces­sus, avec un focus sur l’assignation des dif­fé­rents rôles, la déli­mi­ta­tion du péri­mètre de chaque par­tie pre­nante et la défi­ni­tion du work­flow de vali­da­tion en interne. 

“Le réemploi, un achat alternatif aux impacts économiques et environnementaux, qui engage toute la chaîne de valeur des entreprises.”

Cette adap­ta­tion aux pro­ces­sus de l’entreprise per­met d’intégrer le réem­ploi dans l’organisation en fonc­tion des rôles de chaque par­tie prenante. 

Pour accom­pa­gner les entre­prises dans l’adaptation de la pla­te­forme à leur mode de fonc­tion­ne­ment et pro­ces­sus, nous met­tons à leur dis­po­si­tion des chefs de pro­jets, qui vont éga­le­ment les accom­pa­gner sur le volet conduite du chan­ge­ment afin d’acculturer l’ensemble des par­ties pre­nantes et de faci­li­ter leur prise en main de l’outil. Nous gui­dons éga­le­ment les uti­li­sa­teurs afin qu’ils puissent retrou­ver intui­ti­ve­ment et faci­le­ment la docu­men­ta­tion concer­nant les maté­riels qu’ils vont acqué­rir via la plateforme.

Concrè­te­ment, la mise à dis­po­si­tion d’une solu­tion logi­cielle sur mesure et l’accompagnement per­son­na­li­sé per­mettent de sécu­ri­ser l’intégration de ce nou­veau métier et de cette boucle de cir­cu­la­ri­té dans l’entreprise. 

Comment cela se traduit-il sur le terrain ? 

Aujourd’hui, nous recen­sons plus de 5 000 uti­li­sa­teurs pro­fes­sion­nels de notre pla­te­forme où on retrouve près de 150 000 maté­riels pro­po­sés dans une logique de réem­ploi. Nous avons don­né la pos­si­bi­li­té aux entre­prises uti­li­sa­trices d’économiser 10 mil­lions d’euros et d’éviter l’émission de plus 20 000 tonnes de CO₂. En 2023, les achats des asso­cia­tions, des écoles, des centres tech­niques ont repré­sen­té près de 700 000 euros ce qui contri­bue à créer une dyna­mique posi­tive sur le ter­ri­toire et au sein du tis­su éco­no­mique local. 

En veille per­ma­nente, nous nous ins­cri­vons dans une démarche d’optimisation conti­nue de la pla­te­forme afin de pro­po­ser une expé­rience uti­li­sa­teur opti­male. Au-delà, nous avons aus­si mis en place le Fac­to­ryz Lab qui réa­lise des études qua­li­ta­tives, tou­jours dans cette logique d’amélioration conti­nue et de plus fine inté­gra­tion du réem­ploi dans les pro­ces­sus et la culture des entreprises. 

Aujourd’hui, quelles sont les prochaines étapes ? 

Fac­to­ryz pro­pose donc une pla­te­forme intui­tive qui s’adapte aux spé­ci­fi­ci­tés de chaque entre­prise en interne. Dans cette démarche, nous avons accor­dé une atten­tion par­ti­cu­lière à la sécu­ri­té et avons fait le choix de l’héberger en France. Aujourd’hui, il s’agit de pour­suivre son déve­lop­pe­ment pour répondre tou­jours plus de finesse aux besoins des uti­li­sa­teurs avec un objec­tif essen­tiel : chaque res­source pro­po­sée doit trou­ver un repre­neur. L’IA spé­cia­li­sée que nous déve­lop­pons nous ouvre ici de nou­velles pers­pec­tives : pour iden­ti­fier et col­lec­ter les res­sources à pro­po­ser, les carac­té­ri­ser, les relier à des repre­neurs poten­tiels, pour orga­ni­ser et faci­li­ter la col­la­bo­ra­tion des dif­fé­rentes par­ties pre­nantes, et comp­ta­bi­li­ser le plus fine­ment pos­sible les impacts. 

En paral­lèle, notre ambi­tion est aus­si de pro­po­ser un accom­pa­gne­ment au plus près de nos clients grâce à des conseillers dédiés, nos cus­to­mer success. 

Une pre­mière levée de fonds réa­li­sée en 2023 nous a per­mis de construire les fon­da­tions solides de notre pro­duit inno­vant et qui apporte aujourd’hui les meilleures per­for­mances du mar­ché. Une seconde levée de fonds va nous per­mettre de créer le plus gros éco­sys­tème de réem­ploi jamais construit. Où le réem­ploi devient vrai­ment un pro­ces­sus des entre­prises, pour toutes les entre­prises, une alter­na­tive éco­no­mique et éco­lo­gique à l’achat neuf.

Votre récente actualité a, par ailleurs, été marquée par la décision de Paris 2024 de confier à Factoryz l’organisation du réemploi des matériels et des équipements disponibles à la fin des épreuves sportives. Dites-nous en plus. 

Le réem­ploi est au cœur du pro­jet de Paris 2024 qui s’est fixé comme objec­tif de réa­li­ser les jeux les plus éco­lo­giques de l’ère moderne. Cette confiance qui nous est témoi­gnée fait la fier­té de toute l’équipe de Factoryz !

Plus concrè­te­ment, ce choix vient aus­si légi­ti­mer notre vision et notre approche du réem­ploi. Au-delà, c’est aus­si un gage de cré­di­bi­li­té qui sou­ligne la robus­tesse et la fia­bi­li­té de notre solu­tion tech­no­lo­gique, notam­ment sur le volet cybersécurité.

Notre posi­tion­ne­ment sur ce pro­jet d’envergure et emblé­ma­tique nous per­met aus­si de démon­trer notre capa­ci­té d’adaptation. En effet, pour ce pro­jet, nous avons adap­té les fonc­tion­na­li­tés de la pla­te­forme afin d’introduire de nou­velles fonc­tion­na­li­tés, comme la pré-réser­va­tion du maté­riel, l’ordonnancement de la visi­bi­li­té des maté­riels afin de prio­ri­ser les asso­cia­tions, puis les entre­prises… Nous avons éga­le­ment adap­té tout le volet admi­nis­tra­tif, logis­tique, paiement…

Enfin, l’idée est aus­si de for­ma­li­ser ce retour d’expérience de Paris 2024 afin de le mettre à dis­po­si­tion des orga­ni­sa­teurs de Los Angeles 2028.


Pour en savoir sur la plateforme développée par Factoryz pour le réemploi du matériel de Paris 2024

https://secondevie.paris2024.org

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