Urgence écologique : le dialogue, condition indispensable de l’action commune
Voilà près de dix ans, les pays signataires de l’Accord de Paris se sont engagés à contenir l’élévation de la température moyenne de la planète en dessous de 2 °C par rapport aux niveaux préindustriels. Pour ce 800e numéro de La Jaune et la Rouge, nous proposons aux lecteurs de réfléchir aux façons constructives de contribuer à cet engagement.
Face à l’urgence écologique, l’indifférence comme l’inaction ne sont plus de mise. Certains faits scientifiques – rappelés dans le premier article de ce dossier – appellent à prendre conscience de l’ampleur et de l’imminence des bouleversements écologiques actuels et à venir. Tant l’analyse des causes et les modalités d’action préconisées que les parcours personnels et les engagements pris par les uns et les autres suscitent souvent de vives réactions – négatives comme positives – au sein de notre communauté polytechnicienne. L’idée du dossier est née de ces constats. Au sein du collectif X Urgence écologique, nous pensons que la diversité des actions possibles est une richesse et que chaque contribution, aussi modeste soit-elle, compte. Nous avons à cœur que les échanges puissent se perpétuer dans le respect et l’écoute mutuelles : un dialogue constructif entre des positions très divergentes nous semble être une condition indispensable pour recréer du commun et bâtir ensemble un futur soutenable.
“Recréer un socle commun de pratiques et de récits.”
En intitulant le dossier « Urgence écologique : entre réformisme et radicalités », nous voulons encourager ces échanges, en couvrant un spectre de positions le plus large possible. Les contributions qui y figurent reflètent notre réseau de contacts personnels et seront suivies de contributions ultérieures au fil des mois dans La Jaune et la Rouge. Après avoir rappelé ce que nous entendons par réformisme et par radicalité, nous présentons donc divers positionnements, tantôt par des entretiens individuels, tantôt par synthèses d’appel à témoins et par enquêtes de terrain : fonction publique, monde de la recherche et de l’entreprise, ou aventure personnelle comme collective. Nous rendons également compte des questionnements qui traversent les jeunes générations face à un futur marqué par l’incertitude et la complexité.
Ces diverses formes d’engagement nous ont marqués par leur profondeur et leur authenticité. Loin de s’opposer, elles ont à nos yeux vocation à se compléter et à s’enrichir mutuellement, témoignant d’un désir partagé de recréer un socle commun de pratiques et de récits. Ce socle pourrait nous permettre à la fois de refaire corps en tant que société et, en tant qu’espèce, de renouer un lien plus harmonieux avec notre environnement. Nous espérons que ce dossier encouragera notre communauté à dépasser projections, présupposés et tensions existantes, et qu’il nous aidera à cheminer individuellement comme collectivement.