Crusoé, l’engagement écologique d’un polytechnicien musicien
À un monde en crise, où l’urgence écologique et sociale se fait ressentir, Crusoé, duo d’artivistes, répond par la puissance d’une poésie musicale engagée à travers leur spectacle Mal à la terre. Avec des textes poignants et une mélodie délicate, ils interpellent nos consciences et nous invitent à agir pour un nécessaire changement de paradigme.
L’heure est-elle encore aux chansons ? Face à l’urgence écologique et sociale, le duo Crusoé (à la ville Pierric Jammes, X02, et Camille Le Stradic) nous offre une superbe réponse de poésie musicale engagée dans leur spectacle Mal à la terre. Une force poignante et dérangeante, une claque violente infligée à nos grandes et petites faiblesses, servie par une poésie délicate, prenante, rare. Par cet éloge de la douceur, Crusoé entend accompagner ceux qui luttent comme l’immense majorité de ceux qui, moins engagés dans l’action, sauront être touchés au cœur et laisser surgir des affects positifs. Le nécessaire changement de paradigme ne peut et ne doit surtout pas être l’apanage de quelques-uns. « Artivistes », terriens et nomades, c’est ainsi que se définissent Camille et Pierric pour Mal à la terre. Extraits en acrostiche…
« Comme si / On avait le choix / De ne pas porter le poids / De la misère / À bout de bras »
Avec le titre Les cigognes, prenons de la hauteur sur nos indifférences coupables et sentons en nous la force d’agir. Et, si nous étions tous un peu cigognes, n’y aurait-il pas la place pour de belles aventures humaines ?
« Range ta grande scie / Tes lames et tes outils »
Avec le titre Ne coupe pas mon arbre (paroles et musique de Marc Pinget, auteur-compositeur de chansons pour enfants, ardent défenseur de la forêt et des choses qui comptent), c’est un rappel à l’ordre sur l’évidence, bien trop souvent bafouée, de nous placer nécessairement dans le temps long. Quelle urgence y a‑t-il en effet à supprimer notre nature nourricière, vitale ? Au nom de quelle logique, si ce n’est celle d’une rentabilité purement économique de court terme ?
« Une sobriété heureuse »
Dans une société qui semble se rendre aveugle à ses propres empoisonnements, Marcher sur la tête apparaît comme la réponse-défi inéluctable à choisir pour faire progresser tous ceux qui ouvrent les yeux et s’engagent.
« Si vous n’avez pas mieux à faire / Allez donc parler à une vieille / Elle vous dira le monde… »
Le temps long, qui s’écrit dans les arbres et dans les rides, Grand-mère feuillage vous en conte la beauté : n’y voyez aucune nostalgie, mais allez y chiner la nécessité d’une politique humaine des arbres, de l’océan, des abeilles. Si l’amnésie nous touche, eux en revanche nous rappellent de façon implacable nos égarements.
« On a lacéré la terre »
Avec ce premier vers, Les voix de la Terre ouvre le spectacle par une métaphore fondatrice. Une lacération par nos traits virtuels (nos frontières, nos repères : les parallèles et les méridiens) qui précède, accompagne et nourrit une lacération physique, qui nous invite à écouter pleurer la Terre.
« Être plus fou que les fous, quoi de plus sage à faire »
C’est encore Marcher sur la tête qui nous impose ce questionnement paradoxal, nous invitant à nous dépasser pour construire nos voies de sagesse.
Vous souhaitez savourer toute la poésie de Crusoé et participer à leur entreprise « artiviste » ? Pour suivre leurs aventures, écouter leur musique en ligne et connaître leurs prochaines dates de spectacle : https://linktr.ee/crusoemusique.