Une croissance sous le signe de la durabilité économique, environnementale et sociétale !

Dossier : Vie des entreprisesMagazine N°800 Décembre 2024
Par Bernard DUHAMEL (X83)
Par Laurent DEMASLES

En pleine crois­sance, le Groupe Pan­do place l’économie cir­cu­laire, le recy­clage, la décar­bo­na­tion et la créa­tion de valeur éco­no­mique, sociale et envi­ron­ne­men­tale au cœur de sa stra­té­gie. Laurent Demasles, PDG du Groupe Pan­do, et Ber­nard Duha­mel (X93), direc­teur de Pan­do Recy­clage, nous en disent plus et reviennent sur la stra­té­gie de l’entreprise et son actua­li­té notam­ment mar­quées par la créa­tion d’une enti­té dédiée au recy­clage de fenêtres PVC, Pan­do Recy­clage, et par de récentes acqui­si­tions. Rencontre.

En 2021, les ZELLES est devenue le groupe Pando. Dites-nous en plus.

Le Groupe Pan­do est né en mars 2021 avec la reprise de l’entreprise Les ZELLES par
100 % de ses 500 sala­riés qui sont deve­nus ensemble le pre­mier action­naire du Groupe. Depuis, le groupe est deve­nu une entre­prise à mis­sion. Nous avons été la pre­mière entre­prise à se sai­sir de la loi Pacte et du dis­po­si­tif du FCPE de reprise. D’ailleurs, en 2022, nous avons été lau­réat du Grand Prix de l’Actionnariat Salarié.

Aujourd’hui, la rai­son d’être de l’entreprise est de construire des solu­tions per­for­mantes et res­pon­sables pour des construc­tions durables et sources de bien-être col­lec­tif. Dans ce cadre, le groupe s’appuie sur des par­te­naires solides et à forte valeur ajou­tée : des action­naires finan­ciers de réfé­rence, dont Bpi­france, BNP Pari­bas Déve­lop­pe­ment, Caisse d’Épargne Grand Est Equi­ty, l’Institut Lor­rain de Par­ti­ci­pa­tion et Euro Capi­tal, ain­si que de par­te­naires ban­caires de pre­mier ordre, essen­tiel­le­ment, LCL, Caisse d’Épargne Grand Est Europe, CIC EST, BNP et la Socié­té Générale. 

En cohérence avec votre positionnement d’entreprise à mission, vous avez repensé votre activité autour des fenêtres en PVC pour apporter plus de durabilité sur le marché. Pouvez-vous nous en dire plus ?

En 2021, pour gagner en dura­bi­li­té sur cette acti­vi­té, nous avons déve­lop­pé une start-up afin de trou­ver un modèle qui nous per­met­tra de recy­cler le maxi­mum de la fenêtre PVC, vitrage com­pris. C’est dans ce cadre qu’a vu le jour Pan­do Recy­clage qui couvre toute la chaîne de valeur du recy­clage des fenêtres : nous démon­tons les fenêtres pour récu­pé­rer les maté­riaux et refa­bri­quer de nou­velles fenêtres. Nous créons ain­si de la valeur sur le plan éco­no­mique, finan­cier, social, socié­tal et envi­ron­ne­men­tal. Dans cette démarche, notre ambi­tion est aus­si de struc­tu­rer et de déployer une filière natio­nale de col­lecte, déman­tè­le­ment et recyclage.

En paral­lèle, nous avons repris à la barre du tri­bu­nal l’entreprise Blunt­zer qui nous per­met aujourd’hui de nous posi­tion­ner sur le mar­ché du ter­tiaire. Jusque-là, nous opé­rions essen­tiel­le­ment sur mar­ché du loge­ment neuf et en réno­va­tion. Cette reprise a éga­le­ment per­mis de sau­ver près d’une qua­ran­taine d’emplois dans un vil­lage de mon­tagne des Vosges.

Depuis fin 2023, Pan­do Recy­clage dis­pose de 6 sites régio­naux, ce qui nous per­met de col­lec­ter les menui­se­ries à proxi­mi­té des chan­tiers. Cha­cun de ces sites accorde une très grande impor­tance à la dimen­sion sociale et socié­tale via un par­te­na­riat avec une entre­prise d’insertion dont l’objet est d’intégrer des per­sonnes socia­le­ment vul­né­rables ou en situa­tion de handicap. 

Vous avez récemment fait de nouvelles acquisitions. Qu’en est-il ?

En effet ! En octobre der­nier, nous avons fina­li­sé la reprise de trois entre­prises qui viennent ren­for­cer notre positionnement :

  • Menui­se­rie Moreau, un acteur recon­nu de la menui­se­rie exté­rieure à des­ti­na­tion du loge­ment col­lec­tif neuf et en réno­va­tion et du loge­ment par­ti­cu­lier sur les régions Île-de-France et Centre-Val de Loire. Basée dans l’Indre, l’entreprise a un savoir-faire de 53 ans dans la concep­tion, la fabri­ca­tion et la mise en œuvre de menui­se­ries et portes sur mesure en bois, en bois-alu­mi­nium, en PVC et en PVC-Aluminium ;
  • Menui­se­rie Jung, une entre­prise alsa­cienne basée à Stein­bourg qui est un acteur régio­nal de réfé­rence dans la menui­se­rie exté­rieure, l’agencement inté­rieur et la façade vitrée en bois et bois-alu­mi­nium à des­ti­na­tion des bâti­ments ter­tiaires. Depuis 35 ans, l’entreprise conçoit, fabrique et met en œuvre des solu­tions sur mesure et à la pointe de la technicité ;
  • France Volet, une entre­prise située à Arcis-sur-Aube qui s’appuie sur plus de 35 ans d’expérience. Forte d’un outil indus­triel et com­mer­cial de pre­mier ordre, elle fabrique et com­mer­cia­lise des volets bat­tants sur mesure en bois, en PVC et en alu­mi­nium. Grâce à un site d’e‑commerce à des­ti­na­tion des pro­fes­sion­nels et des par­ti­cu­liers ou via les canaux de com­mer­cia­li­sa­tion clas­siques, elle per­met à ses clients de conce­voir leurs volets bat­tants à dis­tance et adap­tés à leurs besoins dans le res­pect des prin­ci­pales exi­gences, dont celles des Archi­tectes des Bâti­ments de France (ABF).

« Créer des synergies à forte valeur ajoutée tout en permettant à chacune de ces entités de poursuivre leur croissance. »

Dans ce contexte mar­qué par la crise, des dif­fi­cul­tés pour les entre­prises de mobi­li­ser des CAPEX et de recru­ter de la main‑d’œuvre, notre stra­té­gie est de créer des syner­gies à forte valeur ajou­tée tout en per­met­tant à cha­cune de ces enti­tés de pour­suivre leur crois­sance. Ces acqui­si­tions s’inscrivent aus­si dans la convic­tion forte du groupe que la demande en bois a voca­tion à croître consi­dé­ra­ble­ment sur le court et le moyen terme.

Aujourd’hui, que représente donc le groupe Pando ?

Le groupe Pan­do, c’est donc :

  • les ZELLES qui emploie plus de 500 per­sonnes pour un chiffre d’affaires de près de 150 mil­lions d’euros et qui opère sur le mar­ché de la menui­se­rie exté­rieure pour le loge­ment neuf et en rénovation ;
  • Pan­do Recy­clage, une filière en boucle fer­mée pour le recy­clage et la refa­bri­ca­tion de fenêtres, avec à date déjà 60 000 fenêtres recy­clées et 30 emplois en inser­tion créés dans les territoires ;
  • Blunt­zer, qui emploie une qua­ran­taine de per­sonnes pour 5 mil­lions d’euros de chiffre d’affaires, et qui inter­vient sur l’enveloppe du bâtiment ;
  • Menui­se­rie Jung qui emploie 25 per­sonnes pour un chiffre d’affaires de 6 mil­lions d’euros ;
  • Menui­se­rie Moreau, qui réa­lise 15 mil­lions d’euros pour 65 personnes ;
  • France Volets, qui emploie une cen­taine de per­sonnes pour 15 mil­lions d’euros de chiffre d’affaires.

Aujourd’hui, le groupe pèse 750 per­sonnes, plus d’une cen­taine d’intérimaires et réa­lise un chiffre d’affaires d’environ 185 mil­lions d’euros.

Revenons plus particulièrement sur la dimension durable et décarbonation qui est notamment portée par l’activité de Pando Recyclage. Pouvez-vous nous en dire plus ?

Pour déve­lop­per cette acti­vi­té de recy­clage, le groupe a d’ores et déjà inves­ti près de 10 mil­lions d’euros avec le sou­tien de nos par­te­naires. Aujourd’hui, cette acti­vi­té est au cœur de nos axes stra­té­giques de déve­lop­pe­ment. Cette boucle cir­cu­laire fer­mée per­met donc de réuti­li­ser des maté­riaux, ce qui contri­bue à faire bais­ser signi­fi­ca­ti­ve­ment l’impact envi­ron­ne­men­tal et car­bone, mais éga­le­ment l’empreinte éner­gé­tique. Cette approche per­met non seule­ment de réduire l’importation de matière et donc l’empreinte envi­ron­ne­men­tale et car­bone liée au trans­port, mais aus­si de ren­for­cer l’indépendance et la sou­ve­rai­ne­té de la France et de l’Europe, alors qu’on estime qu’à l’horizon 2050, la France ne sera plus auto­suf­fi­sante en silice, qui est un des prin­ci­paux maté­riaux qui entre dans la com­po­si­tion du vitrage.

« Nos fenêtres en PVC ont une empreinte carbone équivalente à celles en bois. »

Nos fenêtres en PVC ont une empreinte car­bone équi­va­lente à celles en bois. Nous appor­tons ain­si une solu­tion concrète à des pro­blé­ma­tiques d’ordre indus­triel et éco­no­mique ! Elles per­mettent aus­si d’être en confor­mi­té avec la RE2020 et de contri­buer à la tra­jec­toire bas car­bone natio­nale, qui a pour ambi­tion de bais­ser dans un pre­mier temps de 30 % l’empreinte car­bone des bâtiments.

Le mar­ché his­to­rique de Les ZELLES est la réno­va­tion pour les bailleurs sociaux, une acti­vi­té qui contri­bue, par essence, à la décar­bo­na­tion du parc immo­bi­lier, car elle per­met d’optimiser l’isolation des loge­ments et, in fine, de réduire les consom­ma­tions éner­gé­tiques. Aujourd’hui, avec Pan­do Recy­clage nous ren­for­çons notre posi­tion­ne­ment à ce niveau en capi­ta­li­sant sur un savoir-faire indus­triel de plu­sieurs décen­nies qui nous per­met de pro­po­ser des fenêtres per­for­mantes en termes d’isolation et com­pé­ti­tives sur le plan éco­no­mique en reva­lo­ri­sant des maté­riaux qui jusque-là étaient trai­tés comme des déchets. Grâce à nos récentes acqui­si­tions, dont Blunt­zer, qui est un spé­cia­liste de l’Aluminium, et Menui­se­rie Jung et Menui­se­rie Moreau, qui sont posi­tion­nés sur le bois et le bois-alu­mi­nium, le groupe a voca­tion à étendre son offre de pro­duits et de solu­tions décar­bo­nés aus­si bien pour l’immobilier ter­tiaire que le loge­ment neuf et en rénovation.

Dans le cadre de votre croissance, quels sont vos enjeux ?

Notre prin­ci­pal défi concerne le recru­te­ment dans un contexte mar­qué par une pénu­rie de main‑d’œuvre qui se pour­suit depuis plu­sieurs années.

Aujourd’hui, comment vous projetez-vous sur le marché ?

Si le sec­teur de l’immobilier ter­tiaire et du neuf connaît un fort ralen­tis­se­ment, voire une crise cer­taine, la réno­va­tion, notam­ment éner­gé­tique, des bâti­ments de manière géné­rale semble se main­te­nir. Ce mou­ve­ment concerne aus­si bien le parc pri­vé que public. Grâce à notre posi­tion­ne­ment sur l’ensemble de ces seg­ments et nos récentes acqui­si­tions, qui nous per­mettent de ren­for­cer notre pré­sence ter­ri­to­riale, nous arri­vons à équi­li­brer et déve­lop­per notre acti­vi­té, et ce mal­gré l’impact de la baisse du seg­ment ter­tiaire et immo­bi­lier neuf.

Aujourd’hui, il s’agit donc de pour­suivre notre déve­lop­pe­ment en cohé­rence avec notre rai­son d’être dans un contexte où le mou­ve­ment de décar­bo­na­tion va s’accélérer, où les prix de l’énergie et des matières pre­mières vont for­te­ment aug­men­ter et où les mani­fes­ta­tions du réchauf­fe­ment cli­ma­tique sont plus mar­quées et fré­quentes. En capi­ta­li­sant sur notre très bonne san­té finan­cière actuelle, le groupe est en mesure de s’inscrire dans une stra­té­gie de déve­lop­pe­ment à 10 ou 15 ans et d’explorer diverses pistes comme le déve­lop­pe­ment de pro­duc­tion élec­trique pho­to­vol­taïque, le ren­for­ce­ment de son posi­tion­ne­ment dans le domaine du recy­clage, l’international…

Le groupe Pan­do est, par ailleurs, très actif au sein de la filière REP dont il dépend. Nous ne sommes pas seule­ment un adhé­rent de Valo­bat, notre éco-orga­nisme, mais nous sié­geons au sein de son conseil d’administration et contri­buons aux diverses réflexions autour des enjeux de recy­clage et de l’économie cir­cu­laire avec l’ensemble des par­ties prenantes.

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