I want you for MathématiX !

I want you for MathématiX !

Dossier : Vie de l'associationMagazine N°801 Janvier 2025
Par Isabelle TANCHOU (X80)

Le pro­gramme Mathé­ma­tiX por­té par l’AX est ani­mé par des cama­rades volon­taires. Voi­ci six témoi­gnages qui te don­ne­ront, lec­teur, l’envie de le rejoindre !

Mathé­ma­tiX, c’est un des deux pro­jets lan­cés par l’AX afin d’aller cher­cher des élèves de milieux défa­vo­ri­sés pré­sen­tant des dis­po­si­tions, leur per­met­tant d’envisager des études supé­rieures, et afin de les tuto­rer dans une matière qui est chère à nos diplô­més : les mathé­ma­tiques. Ce pro­jet arrive à point nom­mé, au moment où un clas­se­ment inter­na­tio­nal (TIMSS) met la France en queue de pelo­ton pour les mathé­ma­tiques, avec un écart qui ne cesse de gran­dir entre gar­çons et filles, et selon le milieu social. L’AX n’aurait rien pu faire sans l’action et l’inventivité d’un groupe d’enseignants, qui ont eu envie de mettre leurs com­pé­tences et appé­tences au ser­vice du bien com­mun. Ils débordent d’énergie et nous avons envie de vous les présenter.


Lire aus­si : Avec l’AX, rejoins Mathé­ma­tiX pour l’égalité des chances par les mathématiques


Rayan ZianeRayan Ziane témoigne

« Je m’appelle Rayan Ziane, kes­sier mili de la pro­mo­tion 2015. J’ai gran­di en Algé­rie, où j’ai obte­nu mon bac en 2011, avant de pour­suivre une licence de phy­sique à l’université de Paris-VII. Par la suite, j’ai inté­gré l’X où j’ai conti­nué à étu­dier la phy­sique et la bio­lo­gie. La trans­mis­sion et l’échange ont tou­jours été au cœur de mon par­cours. À l’université, je don­nais des cours par­ti­cu­liers et, au RSMA (régi­ment du ser­vice mili­taire adap­té) Mar­ti­nique pen­dant mon stage de for­ma­tion humaine, diri­ger une sec­tion m’a per­mis de for­mer des jeunes et de nour­rir ma pas­sion pour le partage.

« Ensei­gner, c’est plus qu’un métier pour moi, c’est une voca­tion. Je ne me vois pas pas­ser mes jour­nées der­rière un écran ; l’interaction humaine est essen­tielle pour moi. En quit­tant l’École en 2019, j’ai fon­dé le lycée La Jon­chère, qui accueille des élèves de la sixième à la ter­mi­nale. En plus de mes fonc­tions de direc­tion, j’enseigne les mathé­ma­tiques, les sciences et par­fois l’informatique. Cette double cas­quette me per­met de res­ter en contact avec les élèves tout en ayant une vision concrète des pro­blèmes éducatifs.

« L’éducation ne doit pas se limiter à une région ou à un élitisme géographique. »

« Lorsqu’Yves Demay m’a par­lé du pro­jet Mathé­ma­tiX, j’ai accep­té d’y contri­buer. C’était une façon de res­ter connec­té avec l’AX et de rendre à mon pays et à l’École ce qu’ils m’ont offert. L’éducation ne doit pas se limi­ter à une région ou à un éli­tisme géo­gra­phique : il y a des talents par­tout et il est de notre res­pon­sa­bi­li­té de les accompagner.

« Être ensei­gnant exige bien plus que des com­pé­tences péda­go­giques. Il faut de l’énergie, de la patience, de l’écoute et un amour sin­cère pour les autres. C’est un tra­vail d’adaptation et d’humilité. J’ai vu trop de pro­fes­seurs perdre pied par manque de rési­lience. Si un X sou­haite se lan­cer dans cette car­rière, je lui conseille­rais de créer sa propre école ou de rejoindre une ini­tia­tive inno­vante. Le monde de l’éducation a besoin de se réin­ven­ter et je suis convain­cu que l’éducation est notre meilleure arme pour rele­ver les défis actuels et futurs. »

Mireia RequenaMireia Requena

Elle est une des pre­mières diplô­mées du Bache­lor de l’École poly­tech­nique en 2021, après avoir fait ses études secon­daires au lycée fran­çais de Shan­ghai. Elle a pour­sui­vi à Oxford, par un mas­ter jus­te­ment consa­cré à l’éducation. On peut dire qu’elle a, depuis son jeune âge, l’éducation dans le sang. C’est tout natu­rel­le­ment qu’elle s’est orien­tée vers les métiers de l’éducation, en deve­nant ensei­gnante en mathé­ma­tiques dans l’académie de Ver­sailles. Très active, membre de la l’ORE, le bureau des élèves du cycle Bache­lor de l’X, elle a très natu­rel­le­ment répon­du à l’appel de l’AX pour lan­cer le pro­jet Mathé­ma­tiX. Mireia adhère tota­le­ment au projet.

Benjamin APraBenjamin Apra

De la pro­mo­tion 2013, il peut mon­trer un impres­sion­nant por­te­feuille de com­pé­tences, alliant bio-infor­ma­tique et mathé­ma­tiques. Son agi­li­té lui a fait expé­ri­men­ter les métiers d’ingénieur, de pro­fes­seur agré­gé, à l’Éducation natio­nale et à pré­sent en école dans l’enseignement supé­rieur. C’est pro­ba­ble­ment son carac­tère agile et son envie d’explorer de nou­veaux pos­sibles qui l’ont inci­té à rele­ver le défi du pro­jet MathématiX.

Alexandre VandameAlexandre Vandame

De la pro­mo­tion 2013 comme Ben­ja­min, il se dis­tingue dans l’équipe notam­ment car, après avoir ensei­gné les mathé­ma­tiques et la tech­no­lo­gie, c’est à pré­sent à la phy­sique et la chi­mie qu’il se consacre. Mais il compte bien reve­nir à ses amours ini­tiales et ensei­gner en plus les mathé­ma­tiques : quand on aime, on ne compte pas. Son cur­sus uni­ver­si­taire l’y a natu­rel­le­ment conduit, tant par sa for­ma­tion à l’IFP School que par ses stages dans les domaines des pro­cé­dés. Après un pre­mier poste pas loin de l’AX, il a ensuite tra­vaillé dans un syn­di­cat pro­fes­sion­nel et fait du conseil en déve­lop­pe­ment durable à Paris.

Concer­né par les ques­tions d’écologie, il a aus­si par­ti­ci­pé au « cam­pus de la tran­si­tion ». Il essaie aus­si de sen­si­bi­li­ser les élèves dans le cadre de ses cours de phy­sique-chi­mie et ces bases de sciences per­mettent aux élèves d’avoir quelques clés de lec­ture des pro­blèmes envi­ron­ne­men­taux. Il a répon­du à l’appel de Mathé­ma­tiX car il sou­haite mettre les com­pé­tences déve­lop­pées dans ses années d’enseignement au ser­vice de la com­mu­nau­té poly­tech­ni­cienne, afin de per­mettre à des jeunes doués d’envisager des car­rières scien­ti­fiques. Fidèle à son école, il espère bien ain­si ren­con­trer et retrou­ver des cama­rades deve­nus ensei­gnants dans le secondaire.

Rodolphe DautricheRodolphe Dautriche

Pro­mo­tion 87, il est diplô­mé de Télé­com Paris. Il a éga­le­ment occu­pé les bancs de Sciences Po Paris et fait du droit à Assas. Ingé­nieur finan­cier, consul­tant, pro­fes­seur agré­gé de mathé­ma­tiques et cofon­da­teur de deux entre­prises, il aime élar­gir son regard à l’ensemble de ses acti­vi­tés. Il a été pen­dant de nom­breuses années actif au conseil d’administration de l’AX, au conseil natio­nal des ingé­nieurs et scien­ti­fiques de France, à la confé­rence des grandes écoles. Ses inter­ven­tions, tou­jours pré­cises et per­ti­nentes, alliées à une écoute atten­tive et au désir de trans­mettre, sont en écho des qua­li­tés inhé­rentes et néces­saires à l’enseignement des mathé­ma­tiques. C’est tout natu­rel­le­ment que, sol­li­ci­té par l’AX pour la mise en place de ce pro­jet, il a tout de suite répon­du à cet appel fai­sant écho à son par­cours per­son­nel, à son enga­ge­ment et à ses valeurs.

Henry de CroutteHenry de Croutte

Pro­mo­tion 83, il est le sage de l’équipe. Après l’École, il part en Bel­gique pour faire une thèse de chi­mie, puis tra­vaille une quin­zaine d’années chez Arke­ma dans dif­fé­rentes fonc­tions : recherche, pro­duc­tion, contrôle de ges­tion, mar­ke­ting, pour finir dans l’environ­nement. Il met ensuite ces com­pé­tences au ser­vice du bien com­mun, à l’Union des indus­tries chi­miques et au MEDEF, puis à l’Organisation pour l’interdiction des armes chi­miques (Pays-Bas, Prix Nobel de la paix 2013). Ingé­nieur, oui, mais depuis long­temps il a déve­lop­pé un goût pour la trans­mis­sion de ses connais­sances et la res­pon­sa­bi­li­sa­tion de ses collègues.

C’est après cin­quante ans, por­té par son envie de trans­mettre, qu’il a choi­si de bifur­quer vers l’enseignement, d’abord en sciences phy­siques puis en mathé­ma­tiques. C’est un des rares pro­fes­seurs de mathé­ma­tiques qui aime ensei­gner aux STMG (sciences et tech­no­lo­gies du mana­ge­ment et de la ges­tion), à des élèves dans des situa­tions par­fois très com­pli­quées, au lycée Pas­sy Saint-Hono­ré. Le pro­jet Mathé­ma­tiX l’a tout de suite séduit et il est heu­reux de par­ti­ci­per à cette ini­tia­tive pour encou­ra­ger et sou­te­nir ceux qui ont moins de chance que lui. Oui Hen­ry, change de métier, passe de la chi­mie, à la phy­sique puis aux mathé­ma­tiques, un X multicartes !

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