Roman La Zébrelle

La Zébrelle

Dossier : Arts, lettres et sciencesMagazine N°801 Janvier 2025Par : Reynald Seznec (X73)Rédacteur : Pierre Haren (X73)Editeur : Éditions du Palio, septembre 2024

J’ai dévo­ré La Zébrelle et je recom­mande ce pre­mier roman de notre cama­rade Rey­nald Seznec.

Raphaël, qui pré­pare son doc­to­rat au MIT à Bos­ton, y relate avec une pré­ci­sion cli­nique une pro­fonde rela­tion amou­reuse sui­vie du déra­page psy­cho­lo­gique de sa com­pagne, Jacin­ta, brillante avo­cate bré­si­lienne for­mée à Harvard.

Conquis par les sou­ve­nirs d’étudiant de Raphaël – j’ai retrou­vé les miens avec un plai­sir infi­ni – j’ai pério­di­que­ment posé le roman pour mieux com­mu­nier avec ses excel­lentes des­crip­tions de l’incommunicabilité de l’Autre. La ratio­na­li­té de Raphaël ne com­prend l’angoisse de Jacin­ta que par la méta­phore déli­rante de la zébrelle, dont les rayures ne mélangent jamais le noir et le blanc. Leur rela­tion par­faite, presque oni­rique, sera mise à rude épreuve tant le contraste est grand entre la pré­ci­sion et la ratio­na­li­té extrême de l’un et les zones d’ombre de l’autre. Raphaël ne pour­ra pas faci­le­ment mettre des mots sur le nau­frage psy­cho­lo­gique de Jacin­ta. Seul l’art de celle-ci lui lais­se­ra entre­voir un jour le tumulte de l’esprit de sa femme.

En toile de fond, le nar­ra­teur pour­suit une belle car­rière dans une entre­prise de Bos­ton, et l’auteur en pro­fite pour com­mu­ni­quer une remar­quable expé­rience de vie dans l’industrie avec quelques phrases qui réson­ne­ront chez nombre d’entre nous : « Le rôle pre­mier du mana­ge­ment était de dépas­ser les contra­dic­tions » ou « Le tact, jus­te­ment, ce n’était pas mon fort. »

J’ai sciem­ment évi­té de cou­vrir tous les aspects essen­tiels de ce livre pour lais­ser au lec­teur le plai­sir des sur­prises qui s’accumulent au fil des pages. Et pour qu’il puisse ain­si l’apprécier autant que je l’ai fait ! 

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